BIBI NGOTA, ETOUNDI OYONO ET LE FAUX DOCUMENT :: CAMEROON

Cameroun : Bibi Ngota, Etoundi Oyono et le faux documentL’accusation affirme qu’un proche du Dg du Pad avait contacté le journaliste décédé afin d’obtenir la correspondance attribuée à Laurent Esso.

Vendredi dernier, au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, à la surprise générale, l’accusation a brandi une déposition de Bibi Ngota (décédé) devant les agents de la direction générale de la recherche extérieure (Dgre). Un interrogatoire qui remonte à février 2010. Le parquet qui  mène les poursuites contre le directeur général du Port autonome de Douala (Pad), Emmanuel Etoundi Oyono, est allé ressortir les archives du renseignement général.

Dans le procès-verbal d’audition du journaliste décédé, il est mentionné que Bibi Ngota a déclaré que : « le garde-du-corps de Etoundi Oyono m’a contacté pour obtenir le document (la correspondance attribuée à Laurent Esso que détenaient Bibi Ngota, Serge Sabouang, Hervé Nko’o et Harys Mynthia et pour laquelle ils ont été arrêtés et condamnés, ndlr) ». Un argument qui n’était pas connu jusqu’ici et que l’accusation glisse pour la première fois depuis le début de la procédure judiciaire.

La défense doute de la véracité de cette audition, elle nie par ailleurs ce qui y est dit. Le parquet fonde pourtant son accusation sur cet élément. D’après le procureur Fabo, en demandant l’obtention de ce document à travers un de ses proches, Etoundi Oyono voulait s’en servir à d’autres fins, notamment pour en faire une large diffusion.

 

Des affirmations qui ne concordent pas avec les auditions des témoins de l’accusation. Devant la barre, Harrys Minthya a déclaré qu’il s’est servi de ce document pour mener une « enquête journalistique », sur laquelle il continue de travailler et qu’il compte publier dans son journal Le Devoir, dit-il. Il a également reconnu être allé présenter ce document à Etoundi Oyono contre 500.000 FCfa. Une proposition à laquelle s’est opposée Etoundi  Oyono. Serge Sabouang, quant à lui, a réaffirmé ses propos qu’il avait déjà tenus lors de l’enquête préliminaire.

« Je ne connaissais pas Etoundi Oyono. J’ai fait une demande pour obtenir une insertion publicitaire et je l’ai obtenue ». Il a maintenu que l’insertion publicitaire en question, qui est un lotissement de la Maétur à Ngoulemekong, a bel et bien été publiée sur une demi-page en quatrième de  couverture dans le journal La Nation d’Afriquedont il est le directeur de publication.

Le troisième témoin interrogé, M. Amvene, conseiller technique à la Maétur, a également confirmé que la publicité a paru dans le journal. Il a expliqué que le montant de la publicité a été fixé à 1,5 million FCfa - un prix jugé trop élevé par l’accusation-, car il s’agit d’un magazine et non d’un tabloïd. Le 2 septembre prochain, la défense va présenter ses répliques suite à l’exposé des faits énoncés par l’accusation.

© Le Jour : Eitel Elessa Mbassi


26/08/2013
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