Bertoua: Un proviseur soupçonné de détournement
20.11.201
Jean Jules Nouba, du lycée de Bonis est accusé d´avoir logé les fonds de l’association des parents d’élèves et enseignants dans un compte privé qu’il gère seul.
Ça chauffe actuellement au lycée de Bonis. Jean Jules Nouba, le proviseur dudit établissement d’enseignement secondaire situé à 5 km de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est n’a pas les pieds sur terre. Depuis la découverte du pot-aux roses, à en croire son entourage, « il effectue des navettes entre Bertoua et Yaoundé, certainement pour étouffer cette affaire ». En effet, selon des sources proches du dossier, c’est sur instruction du délégué régional des enseignements secondaires de l’Est, que Laurent Mvom, le délégué départemental du Lom-et-Djerem, et trois de ces collaborateurs ont effectué une descente musclée au lycée de Bonis il y a quelques jours, à l’effet de vérifier les dénonciations faisant état de la perception des frais illégaux par le proviseur, ainsi que la gestion opaque des fonds de l’association des parents d’élèves et enseignants (Apee). La stratégie adoptée par cette équipe a consisté à écouter toutes les parties à savoir, Bienvenu Foncha Ngu John, le président du conseil d’établissement, les parents d’élèves, le personnel, les élèves et Vincent Gare, le chef traditionnel de Bonis. Une méthode qui a permis de confronter les informations et d’en dégager les constances. S’agissant du premier chef d’accusation, selon des informations puisées à bonne source, « il y a eu perception des frais illégaux. La persistance du chef d’établissement à nier en bloc les récriminations formulées à son encontre relève de sa mauvaise foi » chuchote une source. Au lycée de Bonis, il a été établit au terme de cette palabre que des montants variant entre 15.000 et 20.000 francs Cfa, ont été pris aux parents comme frais de tables-bancs. Dans cet établissement scolaire, aucune pièce comptable n’est délivrée pour le payement des frais de tables-bancs, dans le but de faire disparaître toute trace y afférente. Plus grave, les investigations menées dans les classes de 6ème et 5ème ont révélé que 32 élèves sur 115 ont payé le surplus.
Prévarication
En ce qui concerne les frais d’Apee, dont le taux est fixé à 17.500 francs Cfa, il ressort de l’enquête menée par le délégué départemental que la gestion desdits fonds est l’apanage du seul proviseur. Bien plus, les projets d’établissement et le budget sont restés à la seule disposition de Jean Jules Nouba, excluant de ce fait les présidents du conseil d’établissement et de l’Apee et même l’Intendante de l’établissement. Quant aux fonds de l’association des parents d’élèves et enseignants qui sont des deniers publics, ils sont logés dans un compte privé au Crédit communautaire d’Afrique (Cca) de Bertoua, au n° 1800672030501. A en croire nos sources, « aucun membre du bureau de l’Apee n’a accès au dit compte ». Il est également reproché au proviseur d’entretenir de très mauvais rapport avec la communauté éducative. « L’appui financier aux enseignants en cours d’intégration (Eci) est sélectif. Car, sur 16 Eci, seuls 05 d’entre eux bénéficient dudit appui » fulmine un enseignant du lycée de Bonis. En somme, les parents d’élèves rencontrés, le chef de village et même le président de la sous-section Rdpc de Bonis appellent de tous leurs vœux le départ du proviseur qui n’a pas cru bon de répondre aux questions de la presse. Rappelons que l’année dernière, Jean Jules Nouba avait été épinglé pour les mêmes faits à savoir, la perception des frais illégaux et la gestion personnelle des fonds de l’Apee.
Ange-Gabriel OLINGA B.
Bertoua.info
Source : BERTOUA.INFO