Bertoua: 27 millions Fcfa de crédits de communication volés à Mtn

DOUALA - 19 MARS 2013
© Ange-Gabriel OLINGA B | Le Messager

Le présumé auteur du forfait court toujours.

Ce mardi 19 mars 2013, est la date fixée par le Tribunal de grande instance (Tgi) du Lom-et-Djerem à l’Est, pour délibérer sur l’affaire qui oppose la société de téléphonie mobile Mtn-Cameroun à Ekeme Musang Ndedi, Samuel Melvin Dime et Clovis Djiala. Jusqu’à la 11ème audience clôturant les débats du 6 mars courant à Bertoua, seuls les coaccusés Samuel Melvin Dime, ex-administrateur de stocks à l’agence Mtn de Bertoua, poursuivi pour « abus de confiance aggravé » et Clovis Djiala, agent commercial accusé de « recel aggravé », comparaissaient libres devant la barre du Tgi statuant en matière criminelle en l’absence d’Ekeme Musang Ndedi, ex-prestataire de service de ladite agence en fuite. Ce dernier sur qui les soupçons du forfait pèsent est également accusé d’« abus de confiance aggravé ». Interpellé et placé en détention provisoire à la prison centrale de Bertoua le 18 avril 2011, Ekeme Musang Ndedi a été libéré sous caution le 1er juin de la même année.

Les faits contenus dans l’ordonnance de renvoi dont Le Messager a obtenu copie, révèlent que le pot-aux-roses a été découvert au cours d’un contrôle interne effectué par la direction générale de Mtn à Douala. En effet, durant le mois de janvier 2011, un individu avait frauduleusement prélevé du crédit de communication d’une valeur de 7 millions Fcfa dans 17 puces de téléphones. Même si les propriétaires des puces à partir desquelles ces crédits de communication étaient subtilisés se trouvaient dans différentes localités du Cameroun, l’enquête des experts de la structure a établi que la programmation faite sur les puces vers les puces des bénéficiaires se faisait à partir de Bertoua. Hors mis les 17 puces en question, des enquêtes plus approfondies ont étrangement découvert qu’une quarantaine d’autres puces ont été programmées à travers le même téléphone dont le numéro de série est 356942030337997, affecté au service de Mobile money de Bertoua dont le nommé Ekeme Musang Ndedi, était responsable et le seul à avoir des contacts téléphoniques avec les bénéficiaires. Les mêmes enquêtes ont décelé par la suite que deux numéros de téléphones, les 74272009 et 77319706, étaient bénéficiaires des crédits prélevés lors des programmations et avaient déjà reçu du crédit d’un montant de 27 millions Fcfa.


Mécanisme

Et ce sont donc ces deux numéros suspects qui envoyaient des crédits de communication à des gérants de call-box et autres particuliers dont le numéro 75648084 appartenant à Clovis Djiala. Ce dernier qui avait déjà obtenu du crédit pour 2.900.000 Fcfa maintient que « je ne pouvais pas imaginer que le crédit de communication que j’acquérais auprès de mon fournisseur Ekeme Musang Ndedi, ex-prestataire de service de ladite agence était frauduleux ». Par contre le malheur de Samuel Melvin Dime, provient du fait qu’il partageait le même bureau qu’Ekeme Musang Ndedi, qu’il incrimine d’ailleurs d’avoir piraté son mot de passe pour effectuer cette sale besogne. « L’agence Mtn de Bertoua au moment des faits, était en sous effectif du personnel. Il y avait des moments où j’étais sollicité pour assumer d’autres taches en laissant parfois ma machine allumée. Et sur la base de la probité morale et la confiance totale que prône la structure, Ekeme Musang Ndedi, était parfois proche de moi lorsque je travaillais sans que cela ne m’éveille un moindre soupçon ».

L’agence Mtn de Bertoua ne disposant d’aucun mécanisme de contrôle comme l’a reconnu son chef d’agence, Alexandra Lucienne Atoroe au tribunal, il était alors quasi-impossible de détecter quelque chose d’anormal. « A qui profite le crime ? », s’interroge Me Georgette Sende, assurant la défense de Samuel Melvin Dime, qui soutient qu’ « Ekeme Musang Ndedi, est identifié dans ce procès comme le présumé auteur de ce forfait mais, Mtn-Cameroun cherche malheureusement des boucs émissaires pour rentrer dans ses droits ».

Pour elle, « si mon client se reprochait de quelque chose dans cette affaire, il aurait simplement pris la fuite comme son collègue ». Si les avocats de la défense, Me Joseph Bugue et Me Georgette Sende, disposent des arguments qui pourraient balayer les chefs d’accusation des deux coaccusés et rejettent « les subterfuges et atermoiements » de l’accusation qui n’a pas pu établir les preuves de leur culpabilité, l’avocat de Mtn-Cameroun de son côté ne lâche pas prise et réclame 37 millions Fcfa, soit 10 millions de dommages et intérêts économiques.


19/03/2013
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