Bertin Kisob: Pont du Wouri, Bakassi… Révélations bizarres d’un révolutionnaire supposé
DOUALA - 06 FEV, 2012
© Fredéric Takang | La Nouvelle Expression
L’homme qui avait revendiqué l’attaque du pont sur le Wouri ainsi que la mort de certains gendarmes à Bakassi dans la foulée de la présidentielle, est libre. Et a donné une conférence de presse à Bamenda, avec la caution des autorités administrative. Curieux !
Bertin Kisob, aux arrêts depuis novembre 2011, leaders autoproclamés de l’Armée de libération du peuple Camerounais, a été libéré dit-il au courant de la semaine écoulé. L’homme de 37 ans aujourd’hui a donné un point de presse vendredi 03 février dernier à Bamenda. L’homme s’est exprimé devant les journalistes en présence du 2eme adjoint préfectoral du département de la Mezam, Alain Jaffet Awong. Avant le début de ce point de presse, Bertin Kisob a tenu à lire l’autorisation de tenir cette conférence à lui accorder par les autorités de Bamenda, en l’occurrence le sous préfet de Bamenda II, Koloko Jean Pierre. L’autorisation porte le numéro de référence : E29/06/3/vo/13/38 du 03 février 2012. «Comme vous venez de suivre après lecture de l’autorisation, n’ayez pas peur, c’est officiel le gouvernement est au courant de notre présence ici. Je dois d’abord remercier, spécialement le représentant du préfet. Je suis libre, je suis fier d’être ici. Avant cet événement, beaucoup sont ceux qui pensaient ne plus me revoir. Ceci est la preuve que mon parti, le parti social pour la justice camerounaise et le gouvernement n’ont aucun problème», a t-il déclaré dès l’entame. «Je voudrais vous dire quelques choses à propos des événements sur le pont du Wouri, de Bakassi etc.… même si ce n’est pas l’objet de notre présence ici» poursuit-il. Pour Bertin Kisob, s’il s’agissait d’une manipulation «La vérité est que, je me suis retrouvé dans un jeu où je n’étais pas l’organisateur. Il y a des individus qui sont venus vers moi me disant qu’ils sont des experts en communication politique. A ce moment, j’avais grandement besoin de quelqu’un puisque ma candidature à la présidentielle du 09 octobre 2011 était rejetée. A vrais dire je ne savais pas qu’il y’avait un autre agenda derrière cette proposition. Une fois dedans, j’ai découvert qu’il était question d’une révolution».
Les attaques sur le pont du Wouri et autres
Bertin Kisob dira qu’il est effectivement celui qui a revendiqué ces attaques. A ce moment, la révolution avait encore sa place pour lui : «pour moi, s’il s’agissait de renverser le régime du président Biya pour instaurer la démocratie au Cameroun ». Kisob ajoute, « Au cours de nos multiples transactions, ils m’ont fait comprendre que j’allais signer avec eux un protocole d’accord, qui stipulait que, une fois président de la république du Cameroun à la fin de la révolution, je céderais 60 à 70 % des richesses du Cameroun pour exploitation. C'est-à-dire le diamant, et plus précisément le pétrole sur la presqu’ile de Bakassi. A ce moment j’ai compris le jeu et il fallait le jouer et trouver une porte de sortie, puisque j’étais déjà trempé après les attaques sur le pont du Wouri, mes déclarations à la presse et sur les réseaux sociaux etc. pour ce faire ils m’ont proposé 10 milliard de francs CFA».
Les Vrais Auteurs de cette révolution avortée au Cameroun
D’après Bertin Kisob, ce n’était pas lui le véritable leader de cette Armée de libération du peuple camerounais (ALPC) sur le terrain. Sans toutefois donner les noms il laissera entendre qu’il s’agit de grand dignitaire du régime Rdpc et des occidentaux. « En fait c’était une grosse machines faites de grand noms du Rdpc, ministres, généraux de l’armée avec des occidentaux. C’est incroyable mais je vous dis, je ne pouvais pas soupçonner ces personnes derrière ce coup. Je me suis dis qu’étant président du Cameroun, même si je ne leur faisais plus confiance parce que je savais qu’avant la fin de la révolution je serais liquidé, avec seulement 40 % des ressources ça ne devrait servir à rien » ajoutera t-il. A la question de savoir pourquoi il ne donne pas des noms ni des pays impliqués dans cette rocambolesque affaires, Bertin Kisob répond : « j’ai eu l’accord du gouvernement de ne pas mentionner des noms, les lieux et autres puisque les enquêtes se poursuivent». Pour arriver a cette révolution, Bertin Kisob soutient que « la démarche consistait à inciter les camerounais a descendre dans la rue, et profiter de cette situation pour déverser des bombes dans le pays et parler de révolution soutenue comme en Lybie»
Curieuse libération de Bertin Kisob
«Je me suis échappé parce que ces personnes avec qui la révolution devrait avoir lieu me faisaient grandement confiance. Vous savez avec mes déclarations dans les medias tels BBC Afrique, Rfi etc et sur les réseaux sociaux, personne ne pouvait croire que moi, soit disant leader de ce mouvement allait faire chemin retour. C’est moi qui détenais les téléphones, je répondais aux interviews, alors j’ai donc saisi cette liberté et cette confiance pour me rendre aux autorités».
Pour sa libération, Bertin Kisob dit avoir contacté des personnes qui l’ont mis en contact avec le chef de l’état : «j’avais avec moi des preuves solides, des noms et des éléments tangibles et j’ai pensé qu’il ne fallait pas vendre nos richesses aux occidentaux. J’avais juste compris que ce qu’il appelait révolution allait plutôt appauvrir notre pays. Je courrai le risque parce que l’Etat pouvait ne pas me croire. Je me suis rendu au lieu de rendez-vous fixer par les autorités et c’est là où j’ai été récupéré par les force de défense camerounaises». Il a indiqué avoir été bien traité. «J’étais en résidence surveillée, j'avais des personnes pour s’occuper de moi, des médecins, une villa climatisée avec télévision, les visites étaient interdites y compris des appels, je n’avais pas le droit de quitter l’enceinte de cette résidence dite du mont Mfebe».
«Je ne regrette pas d'être revenu, et je remercie le président Biya qui m’a cru malgré les erreurs commises», a-t-il dit. «Je lance un appel aux hommes politiques pour qu’ils ne tombent pas dans ce piège des occidentaux », a-t-il tenu à dire. Bertin Kisob, annonce que sa vie est menacée « ces individus font tout pour me supprimer, je leur dis que j’ai tout documenté et la vérité va sortir si je disparais brusquement»
Libération pas encore justifiée
Ce candidat recalé à l’élection présidentielle du 9 octobre dernier, Bertin Kisob avait revendiqué une fusillade au pont du Wouri à Douala, le 29 septembre 2011. Mais aussi l’assassinat de deux gendarmes dans la péninsule de Bakassi, le 9 octobre, sous la bannière de l’Armée de libération du peuple camerounais. Kisob se disait, déterminé à «mettre un terme au long règne de Paul Biya et instaurer la démocratie au Cameroun». Début novembre 2011 après la présidentielle qui a vu le président Biya réélu, une source militaire confirme que Bertin Kisob est aux arrêts. Les responsables de l’armée contactés se montrent plutôt embarrassés, mais finissent par reconnaître que «personne ne peut défier l’autorité de l’État, provoquer l’armée, prôner l’insurrection, et rester impuni». Au sein du gouvernement le silence est total. Une autre source affirme que «Bertin Kisob subit les interrogatoires conduits par des spécialistes». Il s’agit en réalité d’obtenir de Kisob qu’il précise «ses motivations, donne les noms de ses commanditaires et des complices s’il y en a».
Manipulation ?
Tout ces propos de Bertin Kisob dans ce point presse ne rassurent pas bon nombre de camerounais vivant a Bamenda. Pascal commerçant est resté dubitatif par rapport à ces déclarations. Comme lui, beaucoup soupçonne une diversion organisée par le pouvoir pour détourner l’attention des camerounais. Cette lecture de la situation est partagée par d’autres journalistes venus à ce point de presse de kisob dans un restaurant de la place, qui ont du mal à croire que kisob soit libéré après avoir voulu plonger le pays tout entier dans le noir. Est-ce que la seule parole d’un homme qui s’autoproclame révolutionnaire et qui dit être manipulé aurait suffit pour laisser un tel délit sans punition ? Si tel est le cas, tout laisserait croire que les informations ou soit disant preuve d’une révolution avorté fourni par Kisob sont d’une importance capital. On se demande alors pourquoi ces personnes ne sont pas dénoncées ? Pour qui roule réellement Bertin kisob ? En attendant il est capital que le gouvernement apporte des éclairci sur cette sobre histoire.
© Fredéric Takang | La Nouvelle Expression
L’homme qui avait revendiqué l’attaque du pont sur le Wouri ainsi que la mort de certains gendarmes à Bakassi dans la foulée de la présidentielle, est libre. Et a donné une conférence de presse à Bamenda, avec la caution des autorités administrative. Curieux !
Bertin Kisob, aux arrêts depuis novembre 2011, leaders autoproclamés de l’Armée de libération du peuple Camerounais, a été libéré dit-il au courant de la semaine écoulé. L’homme de 37 ans aujourd’hui a donné un point de presse vendredi 03 février dernier à Bamenda. L’homme s’est exprimé devant les journalistes en présence du 2eme adjoint préfectoral du département de la Mezam, Alain Jaffet Awong. Avant le début de ce point de presse, Bertin Kisob a tenu à lire l’autorisation de tenir cette conférence à lui accorder par les autorités de Bamenda, en l’occurrence le sous préfet de Bamenda II, Koloko Jean Pierre. L’autorisation porte le numéro de référence : E29/06/3/vo/13/38 du 03 février 2012. «Comme vous venez de suivre après lecture de l’autorisation, n’ayez pas peur, c’est officiel le gouvernement est au courant de notre présence ici. Je dois d’abord remercier, spécialement le représentant du préfet. Je suis libre, je suis fier d’être ici. Avant cet événement, beaucoup sont ceux qui pensaient ne plus me revoir. Ceci est la preuve que mon parti, le parti social pour la justice camerounaise et le gouvernement n’ont aucun problème», a t-il déclaré dès l’entame. «Je voudrais vous dire quelques choses à propos des événements sur le pont du Wouri, de Bakassi etc.… même si ce n’est pas l’objet de notre présence ici» poursuit-il. Pour Bertin Kisob, s’il s’agissait d’une manipulation «La vérité est que, je me suis retrouvé dans un jeu où je n’étais pas l’organisateur. Il y a des individus qui sont venus vers moi me disant qu’ils sont des experts en communication politique. A ce moment, j’avais grandement besoin de quelqu’un puisque ma candidature à la présidentielle du 09 octobre 2011 était rejetée. A vrais dire je ne savais pas qu’il y’avait un autre agenda derrière cette proposition. Une fois dedans, j’ai découvert qu’il était question d’une révolution».
Les attaques sur le pont du Wouri et autres
Bertin Kisob dira qu’il est effectivement celui qui a revendiqué ces attaques. A ce moment, la révolution avait encore sa place pour lui : «pour moi, s’il s’agissait de renverser le régime du président Biya pour instaurer la démocratie au Cameroun ». Kisob ajoute, « Au cours de nos multiples transactions, ils m’ont fait comprendre que j’allais signer avec eux un protocole d’accord, qui stipulait que, une fois président de la république du Cameroun à la fin de la révolution, je céderais 60 à 70 % des richesses du Cameroun pour exploitation. C'est-à-dire le diamant, et plus précisément le pétrole sur la presqu’ile de Bakassi. A ce moment j’ai compris le jeu et il fallait le jouer et trouver une porte de sortie, puisque j’étais déjà trempé après les attaques sur le pont du Wouri, mes déclarations à la presse et sur les réseaux sociaux etc. pour ce faire ils m’ont proposé 10 milliard de francs CFA».
Les Vrais Auteurs de cette révolution avortée au Cameroun
D’après Bertin Kisob, ce n’était pas lui le véritable leader de cette Armée de libération du peuple camerounais (ALPC) sur le terrain. Sans toutefois donner les noms il laissera entendre qu’il s’agit de grand dignitaire du régime Rdpc et des occidentaux. « En fait c’était une grosse machines faites de grand noms du Rdpc, ministres, généraux de l’armée avec des occidentaux. C’est incroyable mais je vous dis, je ne pouvais pas soupçonner ces personnes derrière ce coup. Je me suis dis qu’étant président du Cameroun, même si je ne leur faisais plus confiance parce que je savais qu’avant la fin de la révolution je serais liquidé, avec seulement 40 % des ressources ça ne devrait servir à rien » ajoutera t-il. A la question de savoir pourquoi il ne donne pas des noms ni des pays impliqués dans cette rocambolesque affaires, Bertin Kisob répond : « j’ai eu l’accord du gouvernement de ne pas mentionner des noms, les lieux et autres puisque les enquêtes se poursuivent». Pour arriver a cette révolution, Bertin Kisob soutient que « la démarche consistait à inciter les camerounais a descendre dans la rue, et profiter de cette situation pour déverser des bombes dans le pays et parler de révolution soutenue comme en Lybie»
Curieuse libération de Bertin Kisob
«Je me suis échappé parce que ces personnes avec qui la révolution devrait avoir lieu me faisaient grandement confiance. Vous savez avec mes déclarations dans les medias tels BBC Afrique, Rfi etc et sur les réseaux sociaux, personne ne pouvait croire que moi, soit disant leader de ce mouvement allait faire chemin retour. C’est moi qui détenais les téléphones, je répondais aux interviews, alors j’ai donc saisi cette liberté et cette confiance pour me rendre aux autorités».
Pour sa libération, Bertin Kisob dit avoir contacté des personnes qui l’ont mis en contact avec le chef de l’état : «j’avais avec moi des preuves solides, des noms et des éléments tangibles et j’ai pensé qu’il ne fallait pas vendre nos richesses aux occidentaux. J’avais juste compris que ce qu’il appelait révolution allait plutôt appauvrir notre pays. Je courrai le risque parce que l’Etat pouvait ne pas me croire. Je me suis rendu au lieu de rendez-vous fixer par les autorités et c’est là où j’ai été récupéré par les force de défense camerounaises». Il a indiqué avoir été bien traité. «J’étais en résidence surveillée, j'avais des personnes pour s’occuper de moi, des médecins, une villa climatisée avec télévision, les visites étaient interdites y compris des appels, je n’avais pas le droit de quitter l’enceinte de cette résidence dite du mont Mfebe».
«Je ne regrette pas d'être revenu, et je remercie le président Biya qui m’a cru malgré les erreurs commises», a-t-il dit. «Je lance un appel aux hommes politiques pour qu’ils ne tombent pas dans ce piège des occidentaux », a-t-il tenu à dire. Bertin Kisob, annonce que sa vie est menacée « ces individus font tout pour me supprimer, je leur dis que j’ai tout documenté et la vérité va sortir si je disparais brusquement»
Libération pas encore justifiée
Ce candidat recalé à l’élection présidentielle du 9 octobre dernier, Bertin Kisob avait revendiqué une fusillade au pont du Wouri à Douala, le 29 septembre 2011. Mais aussi l’assassinat de deux gendarmes dans la péninsule de Bakassi, le 9 octobre, sous la bannière de l’Armée de libération du peuple camerounais. Kisob se disait, déterminé à «mettre un terme au long règne de Paul Biya et instaurer la démocratie au Cameroun». Début novembre 2011 après la présidentielle qui a vu le président Biya réélu, une source militaire confirme que Bertin Kisob est aux arrêts. Les responsables de l’armée contactés se montrent plutôt embarrassés, mais finissent par reconnaître que «personne ne peut défier l’autorité de l’État, provoquer l’armée, prôner l’insurrection, et rester impuni». Au sein du gouvernement le silence est total. Une autre source affirme que «Bertin Kisob subit les interrogatoires conduits par des spécialistes». Il s’agit en réalité d’obtenir de Kisob qu’il précise «ses motivations, donne les noms de ses commanditaires et des complices s’il y en a».
Manipulation ?
Tout ces propos de Bertin Kisob dans ce point presse ne rassurent pas bon nombre de camerounais vivant a Bamenda. Pascal commerçant est resté dubitatif par rapport à ces déclarations. Comme lui, beaucoup soupçonne une diversion organisée par le pouvoir pour détourner l’attention des camerounais. Cette lecture de la situation est partagée par d’autres journalistes venus à ce point de presse de kisob dans un restaurant de la place, qui ont du mal à croire que kisob soit libéré après avoir voulu plonger le pays tout entier dans le noir. Est-ce que la seule parole d’un homme qui s’autoproclame révolutionnaire et qui dit être manipulé aurait suffit pour laisser un tel délit sans punition ? Si tel est le cas, tout laisserait croire que les informations ou soit disant preuve d’une révolution avorté fourni par Kisob sont d’une importance capital. On se demande alors pourquoi ces personnes ne sont pas dénoncées ? Pour qui roule réellement Bertin kisob ? En attendant il est capital que le gouvernement apporte des éclairci sur cette sobre histoire.