Bénoit Assou Ekotto: Ce jeune Lion que l'indiscipline a éloigné de la tanière
Douala - 24 Novembre 2011
© Christian Tchapmi | Le Messager
«Mis à l'écart» depuis le match Cameroun-Sénégal du 26 mars 2011 à Dakar, le sociétaire de Tothennam qui est presque devenu indésirable dans cette équipe, fait pourtant l'objet de plusieurs convocations par la commission d'homologation et de discipline de la Fécafoot. Acharnement ou simple appel à la discipline.
C’est l'histoire d'un joueur au talent incontestable; d'un défenseur à la hargne et à la détermination incommensurables. Mais surtout d'un patriote qui, jadis, a toujours répondu à l'appel du drapeau. Sans état d'âme; plutôt avec la main sur le cœur. Dans la presse sportive, on le sait très peu prolixe. Il n'est pas du genre à créer la sensation ou le buzz à travers des interviews fleuves dans les colonnes des journaux. Encore moins à se faire inviter dans les plateaux de radios ou de télévision pour tenter de faire une esquisse de diagnostic d'une équipe nationale qui, au fil des générations, a fini par faire chambre commune avec la tourmente. Très réservé, son seul milieu d'expression reste le stade de football, précisément ce couloir gauche où il est pratiquement indomptable. Latéral gauche caviar, Benoît Assou Ekotto est devenu, grâce à son immense talent, une icône et un des gros espoirs de cette équipe fanion du Cameroun. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le «blanc de l'équipe nationale» est toujours resté fidèle à sa philosophie: «jouer au football et défendre autant qu'il peut les couleurs de son vert-rouge-jaune natal». D'ailleurs, ne le rappelait-il pas déjà dans une interview exclusive accordée à nos confrères de fifa.com au mois de juillet dernier, lorsqu'il confiait «je ne me préoccupe pas trop des problèmes internes, je laisse ça aux autres. Les guéguerres, je m'en moque. Je donne le meilleur sur le terrain pour être irréprochable, car ma famille est tellement fière de me voir porter ce maillot. Si un coéquipier n'est pas un ami, on doit savoir passer au-dessus et privilégier la fierté de jouer pour son pays. Je suis contrarié parce que nous sommes incapables de nous donner à fond pour rendre heureux 20 millions de Camerounais»
Désamour?
Mais avec le temps, l'environnement dans la tanière, les cas d'indiscipline qu'on lui impute à chaque convocation doublés de ses mauvais rapports avec l'ancien sélectionneur Javier Clémente, ont finalement eu raison de lui. Convoqué pour indiscipline en juin dernier, au même titre que Samuel Eto'o et Alexandre Song, par la Chambre d'homologation et de discipline de la fédération camerounaise de football, il avait brillé par son absence. Pour éviter les remous que pouvait engendrer l'affaire, l'ancien Lensois avait toutefois envoyé une lettre au président de la Fécafoot dans laquelle il justifiait son absence par une indisponibilité et surtout à cause de la brièveté du délai de ladite convocation. Mais avait à la même occasion, poussé le bouchon un peu plus loin en ajoutant dans ce pamphlet qu'au lieu de se livrer en spectacle, la Fécafoot devrait plutôt s'intéresser aux «vrais problèmes de l'équipe nationale».
En filigrane, le joueur fustigeait l'attitude cavalière qui caractérise les responsables du «Palais de Tsinga» dans la gestion de l'équipe nationale fanion. Une sortie (fracassante) qui a provoqué l'ire des concernés. Pour quelqu'un de très peu loquace, Assou Ekotto venait de mettre la main où ça fait mal. Résultat des courses, il s'en était sorti avec un blâme. Mais n'était pas au bout de ses peines puisque son absence de la liste des 23 Lions indomptables retenus pour disputer le match aller Sénégal-Cameroun en mars 2011 à Dakar venait jeter un nouveau pavé dans la mare. Le défenseur de Hotspur n'étant pas convoqué par l'entraîneur national, le public a vite compris que la fin de la longue et interminable période de désamour entre les deux hommes n'était pas pour demain. Coup de théâtre, deux jours plus tard, Benoît Assou Ekotto se voyait convoquer dans la journée du 18 mars 2011. Son rendement et son volume de jeu sur le stade lors de ce duel de fauves (Lions indomptables-Lions de la Téranga) avaient permis de comprendre que toutes les raisons que brandissaient le technicien basque pour justifier sa non convocation n'étaient qu'une fuite en avant.
Avalanche de forfaits
Ce match que le Cameroun avait malheureusement perdu face au Sénégal était son tout dernier. S'en sont suivi une espèce de cafouillage et de flou artistique à chacune de ses convocations. Un feuilleton qui avait commencé depuis le mois de février 2011. Le défenseur avait été appelé à la dernière minute pour le match amical Macédoine-Cameroun à Skopje. Comme un bouche-trou. Un mois et demi avant, le joueur n'avait pas effectué le déplacement de la Macédoine. Une avalanche de forfaits qui ont trouvé réponse dans l'interview accordée à fifa.com. En effet, le joueur avait saisi la balle au bond et ne s'était pas gêné de tirer enfin un bilan sévère de la crise qui secouait la sélection, soit à neuf jours du match amical qui devait opposer le Cameroun à la sélection nationale du Salvador. Match pour lequel le nom du Spurs ne figurait nulle part sur la liste de Javier Clémente. Dans cet échange, le latéral gauche des Spurs dressait également un constat sans appel sur le malaise camerounais au moment où les quadruples lauréats de la coupe d'Afrique des nations (can) baignaient dans l'incertitude de participer à l'édition 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Le président de la République contre toutes sanctions aux joueurs
Le défenseur vient à nouveau d'être cité dans la liste des trois Lions devant comparaître dans les prochains jours devant le conseil de discipline de la Fécafoot. Il devra justifier ses absences aux regroupements des Lions indomptables puisqu'il n'était pas présent ni pour le tournoi amical LG Cup auquel le Cameroun a participé du 11 au 13 novembre à Marrakech au Maroc, ni pour le match avorté contre les Fennecs d'Algérie: Viendra, viendra pas? On n'en sait pas grand-chose. Et si Assou avait définitivement tourné la page des Lions? Mais la question pourrait sembler précoce, car selon nos propres sources, il n'y aurait aucune sanction qui vaille en ce moment pour un quelconque joueur des Lions Indomptables. Le président de la République en personne aurait mis le pied sur la question de la traduction de joueurs devant le fameux conseil de discipline et demandé plutôt que les dirigeants de la Fécafoot rendent gorge. Chaud devant!
© Christian Tchapmi | Le Messager
«Mis à l'écart» depuis le match Cameroun-Sénégal du 26 mars 2011 à Dakar, le sociétaire de Tothennam qui est presque devenu indésirable dans cette équipe, fait pourtant l'objet de plusieurs convocations par la commission d'homologation et de discipline de la Fécafoot. Acharnement ou simple appel à la discipline.
C’est l'histoire d'un joueur au talent incontestable; d'un défenseur à la hargne et à la détermination incommensurables. Mais surtout d'un patriote qui, jadis, a toujours répondu à l'appel du drapeau. Sans état d'âme; plutôt avec la main sur le cœur. Dans la presse sportive, on le sait très peu prolixe. Il n'est pas du genre à créer la sensation ou le buzz à travers des interviews fleuves dans les colonnes des journaux. Encore moins à se faire inviter dans les plateaux de radios ou de télévision pour tenter de faire une esquisse de diagnostic d'une équipe nationale qui, au fil des générations, a fini par faire chambre commune avec la tourmente. Très réservé, son seul milieu d'expression reste le stade de football, précisément ce couloir gauche où il est pratiquement indomptable. Latéral gauche caviar, Benoît Assou Ekotto est devenu, grâce à son immense talent, une icône et un des gros espoirs de cette équipe fanion du Cameroun. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le «blanc de l'équipe nationale» est toujours resté fidèle à sa philosophie: «jouer au football et défendre autant qu'il peut les couleurs de son vert-rouge-jaune natal». D'ailleurs, ne le rappelait-il pas déjà dans une interview exclusive accordée à nos confrères de fifa.com au mois de juillet dernier, lorsqu'il confiait «je ne me préoccupe pas trop des problèmes internes, je laisse ça aux autres. Les guéguerres, je m'en moque. Je donne le meilleur sur le terrain pour être irréprochable, car ma famille est tellement fière de me voir porter ce maillot. Si un coéquipier n'est pas un ami, on doit savoir passer au-dessus et privilégier la fierté de jouer pour son pays. Je suis contrarié parce que nous sommes incapables de nous donner à fond pour rendre heureux 20 millions de Camerounais»
Désamour?
Mais avec le temps, l'environnement dans la tanière, les cas d'indiscipline qu'on lui impute à chaque convocation doublés de ses mauvais rapports avec l'ancien sélectionneur Javier Clémente, ont finalement eu raison de lui. Convoqué pour indiscipline en juin dernier, au même titre que Samuel Eto'o et Alexandre Song, par la Chambre d'homologation et de discipline de la fédération camerounaise de football, il avait brillé par son absence. Pour éviter les remous que pouvait engendrer l'affaire, l'ancien Lensois avait toutefois envoyé une lettre au président de la Fécafoot dans laquelle il justifiait son absence par une indisponibilité et surtout à cause de la brièveté du délai de ladite convocation. Mais avait à la même occasion, poussé le bouchon un peu plus loin en ajoutant dans ce pamphlet qu'au lieu de se livrer en spectacle, la Fécafoot devrait plutôt s'intéresser aux «vrais problèmes de l'équipe nationale».
En filigrane, le joueur fustigeait l'attitude cavalière qui caractérise les responsables du «Palais de Tsinga» dans la gestion de l'équipe nationale fanion. Une sortie (fracassante) qui a provoqué l'ire des concernés. Pour quelqu'un de très peu loquace, Assou Ekotto venait de mettre la main où ça fait mal. Résultat des courses, il s'en était sorti avec un blâme. Mais n'était pas au bout de ses peines puisque son absence de la liste des 23 Lions indomptables retenus pour disputer le match aller Sénégal-Cameroun en mars 2011 à Dakar venait jeter un nouveau pavé dans la mare. Le défenseur de Hotspur n'étant pas convoqué par l'entraîneur national, le public a vite compris que la fin de la longue et interminable période de désamour entre les deux hommes n'était pas pour demain. Coup de théâtre, deux jours plus tard, Benoît Assou Ekotto se voyait convoquer dans la journée du 18 mars 2011. Son rendement et son volume de jeu sur le stade lors de ce duel de fauves (Lions indomptables-Lions de la Téranga) avaient permis de comprendre que toutes les raisons que brandissaient le technicien basque pour justifier sa non convocation n'étaient qu'une fuite en avant.
Avalanche de forfaits
Ce match que le Cameroun avait malheureusement perdu face au Sénégal était son tout dernier. S'en sont suivi une espèce de cafouillage et de flou artistique à chacune de ses convocations. Un feuilleton qui avait commencé depuis le mois de février 2011. Le défenseur avait été appelé à la dernière minute pour le match amical Macédoine-Cameroun à Skopje. Comme un bouche-trou. Un mois et demi avant, le joueur n'avait pas effectué le déplacement de la Macédoine. Une avalanche de forfaits qui ont trouvé réponse dans l'interview accordée à fifa.com. En effet, le joueur avait saisi la balle au bond et ne s'était pas gêné de tirer enfin un bilan sévère de la crise qui secouait la sélection, soit à neuf jours du match amical qui devait opposer le Cameroun à la sélection nationale du Salvador. Match pour lequel le nom du Spurs ne figurait nulle part sur la liste de Javier Clémente. Dans cet échange, le latéral gauche des Spurs dressait également un constat sans appel sur le malaise camerounais au moment où les quadruples lauréats de la coupe d'Afrique des nations (can) baignaient dans l'incertitude de participer à l'édition 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Le président de la République contre toutes sanctions aux joueurs
Le défenseur vient à nouveau d'être cité dans la liste des trois Lions devant comparaître dans les prochains jours devant le conseil de discipline de la Fécafoot. Il devra justifier ses absences aux regroupements des Lions indomptables puisqu'il n'était pas présent ni pour le tournoi amical LG Cup auquel le Cameroun a participé du 11 au 13 novembre à Marrakech au Maroc, ni pour le match avorté contre les Fennecs d'Algérie: Viendra, viendra pas? On n'en sait pas grand-chose. Et si Assou avait définitivement tourné la page des Lions? Mais la question pourrait sembler précoce, car selon nos propres sources, il n'y aurait aucune sanction qui vaille en ce moment pour un quelconque joueur des Lions Indomptables. Le président de la République en personne aurait mis le pied sur la question de la traduction de joueurs devant le fameux conseil de discipline et demandé plutôt que les dirigeants de la Fécafoot rendent gorge. Chaud devant!