Bénin,Présidentielle de 2011: Les grandes leçons du premier tour

Bénin,Présidentielle de 2011: Les grandes leçons du premier tour

Election Benin:Camer.beJamais une élection au Bénin n'aura suscité autant de passion que la présidentielle dont le premier tour s'est tenu hier. Un scrutin dont il est utile de revenir sur les premières leçons.La première leçon à retenir de ce scrutin est qu'il a été placé sous le signe de l'incertitude, des incertitudes. La valse-hésitation d'une frange de la classe politique et de candidats a fait planer sur le premier tour du scrutin de nombreuses incertitudes. C'est d'abord un groupe de onze candidats qui le 17 février 2011 demande le report du scrutin de quelques semaines. Ils souhaitent que du temps soit consacré à la prise en compte des laissés pour compte de la liste électorale. Dans la même foulée, la majorité parlementaire détenue par l'opposition bloque la désignation des membres des commissions électorales locales. Les développements de cette position mèneront plus tard à des marches de protestation sur la Cour constitutionnelle. La revendication étant restée la même jusqu'à cette étape. Malheureusement, dans les faits, non seulement la liste électorale se faisait désirer, mais les organes en charge de sa réalisation n'offraient pas non plus de possibilité de l'ouvrir à de nouveaux électeurs.

Pas de débats d'idées

Les incertitudes qui ont plané sur le scrutin ont conduit également à une autre première : trois semaines de campagne. Au-delà de sa durée, les Béninois ont assisté à une campagne sans débats d'idées dans le fond, et les invectives ont pris la première place. Au point même d'hypertrophier avant la date le contentieux électoral. Tant la Cour constitutionnelle, juge dudit contentieux, a été étiquetée que certains s'autorisent déjà à deviner son verdict au terme du scrutin. L'autre ombre qui a pesé sur la campagne, ce sont les personnes des candidats. Aussi bien les personnes des candidats à la présidentielle que celles de ceux aux prochaines élections législatives ont prévalu sur les programmes. Les derniers, dans leur soutien aux premiers, ne faisaient que tester leur popularité. Ce fait en a ajouté à la tension et à la passion qui ont angoissé les Béninois.

Plus de peur que de mal

Plus d'une fois avant ce premier tour, les Béninois ont craint le pire. Les échauffourées au Parlement, les marches sur la Cour constitutionnelle réprimées et les appréhensions d'éventuelles contestations du scrutin faisaient peur. Sans préjuger de la garantie de calme qui va suivre les résultats du premier tour d'hier, le déroulement du processus électoral a laissé voir d'agréables surprises. Les citoyens sont massivement sortis et ont voté dans le calme. Avant cela, c'est l'une des rares fois qu'il ne s'est pas posé les problèmes de moyens à mettre à la disposition de la Commission électorale. Celle-ci également ayant été l'une des plus sereines connues ces dernières années. Pas de contradictions notoires entre les membres, encore moins de tentatives de destitutions.

Le Nord entre en démocratie

Les élections au Bénin ont habitué à voir l'électorat du Nord du pays se mobiliser autour d'un seul candidat sérieux. Mais les scrutins de 2011 donnent à voir autre chose. Quatre candidats sérieux, réduits plus tard à trois. Abdoulaye Bio Tchané, Boni Yayi et Issa Salifou, tous attendus dans le carré d'as du premier tour de la présidentielle se trouvent être originaires de la partie septentrionale du pays. Cette première dans l'histoire des élections au Bénin peut bien s'interpréter comme un début de démocratisation dans l'arène politique du Nord. Plus question de candidat unique du Nord pour l'élection du président de la république. Les ambitions peuvent désormais s'exprimer librement

© Correspondance : Olivier Assinou


15/03/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres