Bend skin présidentiel :: CAMEROON

Cameroun : Bend skin présidentiel ::Cameroon

Décidément Paul Biya envisage délaisser sa limousine pour enfourcher un Bend skin, à l’image de ces jeunes qu’il invite à y fonder leur avenir. L’image peut effectivement être saisissante à plus d’un titre tant elle relèverait de l’inédit. Mais à la réalité, il ne s’agit que d’une simple vue de l’esprit car, il ne saurait quitter son piédestal pour retrouver la gadoue. Néanmoins, il ne s’offusque guère d’éviter le mea culpa, celui-là même qui l’aurait grandi aux yeux de cette jeunesse qu’il voudrait définitivement confiner à l’activité du Bend skin, faute de lui offrir mieux.

Aveu d’échec ou discours démagogique exacerbé aux relents de fuite en avant. Car, Paul Biya a une fois de plus fondé son message à la jeunesse sur des platitudes attestant de son déphasage d’avec les préoccupations réelles de cette dernière. Bien évidemment, s’il dit comprendre lesdites préoccupations, il ne parvient guère à y apporter des solutions probantes, si ce ne sont des palliatifs invitant davantage à la débrouillardise. Sinon, comment comprendre qu’il accorde enfin d’intérêt à une activité à l’essence aux confins de la modernité, quand sous d’autres cieux, l’encadrement de la jeunesse est au cœur des politiques socioéconomiques ?

En fait, il ne veut certainement pas faire mentir la maxime que nous lui devons et selon laquelle, le Cameroun, c’est le Cameroun avec malheureusement la particularité de promouvoir davantage le recul que des avancées réelles. C’est le cas de le dire en effet, quand on s’essaye à une contre évaluation sans fioritures des réalisations en faveur de la jeunesse implémentées l’an dernier. Autant Paul Biya voudrait tabler sur des statistiques réalistes, autant on pourrait malheureusement en douter, notamment en ce qui concerne la création d’emplois directs qu’il aura chiffrée à environ 225 000, dont 165 000 pour le seul secteur privé.
 
Nous y fondant, on pourrait croire que le Bend skin a définitivement gagné ses lettres de noblesse, quand bien même il constitue pour les édiles municipaux un véritable casse-tête. Du coup, on comprend pourquoi il devient conciliant et même affable à l’endroit des exploitants de moto-taxis, qui maquillant ainsi leur désœuvrement lui assurent au moins la satisfaction de les voir occupés et donc, peu enclins à grossir davantage les rangs des contestataires qu’il redoute tant. Mais cela aussi, on le comprend aisément, même s’il est de notoriété que ces derniers ne sauraient être ces alliés nouveaux qu’il voudrait recruter au travers d’un discours laudateur à leur endroit.

Aussi nous confortons-nous dans l’assertion selon laquelle le Bend skin présidentiel se saurait être effectif, en dépit de l’intérêt grandissant que lui vaut Paul Biya. Car, il est évident qu’on en saurait atteindre l’émergence en empruntant ce moyen de transport qui n’offre aucune sécurité, quand bien même sa maniabilité permet de braver bouchons et autres désagréments du trafic du même genre. Et quand bien on lui aura balisé au mieux le terrain, il s’en trouvera toujours qui y verront un piège sibyllin pour les enrôler dans la spirale corruptrice caractérielle d’un gouvernement inéluctablement aux abois.

Aussi comprend on aisément qu’il veuille littéralement faire feu de tout bois, au point de désormais voir en l’activité des bend skin, l’inespérée porte de sortie face à sa d »mission en ce qui concerne l’encadrement de la jeunesse et surtout son intégration sur le marché de l’emploi. Ainsi, on en est à croire qu’avec un taux de croissance toujours en deçà de 5%, le développement de cette activité permettra de l’améliorer et d’assurer à la jeunesse un avenir plus radieux. Sauf de penser que l’émergence que sous tendent les grandes ambitions n’est qu’une simple vue de l’esprit, alors on comprend pourquoi on peut proposer une activité au rabais à la jeunesse.

  Aussi Paul Biya en vient-il à croire qu’il suffit de lancer un appel pressant aux jeunes pour leur adhésion aux préceptes de sa vision. Le faisant, il aura omis l’essentiel : la relégation de cette même jeunesse à un rôle de faire-valoir de nombreuses années durant, pour l’avoir abandonnée à elle-même. C’est le cas effectivement de le dire, si l’on s’en tient aux nombreux manquements de l’Etat à son égard avec le passage brusque de l’Etat providence d’alors à une libéralisation sauvage ne pouvant lui garantir le minimum requis.

Aussi peut-on comprendre que Paul Biya veuille se faire de nouveaux alliés en les exploitants de moto-taxis dont le nombre sans cesse grandissant peut valablement constituer un groupe de pression fort. Mais seulement, il s’agit de la poudre aux yeux, tant il est vrai qu’on ne saurait avoir de plan de carrière dans l’exploitation des moto-taxis qui n’est qu’un pis aller. Et vouloir y fonder l’affirmation sociale de la jeunesse c’est inéluctablement faire un aveu d’échec quant à la politique d’encadrement de cette dernière, en lui réitérant qu’elle dispose désormais d’une porte de sortie toute faite et surtout à la dimension de son ambition.

Or, on se serait attendu que mettant la barre plus haut, il miroite tout au moins des métiers moins contraignants et suffisamment exaltants à une jeunesse qu’on veut par ailleurs le fer de lance de la Nation. Et poussant plus loin la réflexion, la république exemplaire en question ne saurait être bâtie dans un environnement au népotisme exacerbé et encore moins miné par une lancinante corruption. Et que la jeunesse en paie le prix fort, trahit inéluctablement son confinement à l’informel en un savant obscurantisme qui cache mal son nom.
 
… on pourrait croire que le Bend skin a définitivement gagné ses lettres de noblesse, quand bien même il constitue pour les édiles municipaux un véritable casse-tête. Du coup, on comprend pourquoi il devient conciliant et même affable à l’endroit des exploitants de moto-taxis, qui maquillant ainsi leur désœuvrement lui assurent au moins la satisfaction de les voir occupés et donc, peu enclins à grossir davantage les rangs des contestataires qu’il redoute tant. Mais cela aussi, on le comprend aisément, même s’il est de notoriété que ces derniers ne sauraient être ces alliés nouveaux qu’il voudrait recruter au travers d’un discours laudateur à leur endroit. Aussi nous confortons-nous dans l’assertion selon laquelle le Bend skin présidentiel se saurait être effectif, en dépit de l’intérêt grandissant que lui vaut Paul Biya.

© Source : Aurore Plus


17/02/2014
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