C’est parfois le deuil dans les familles des ministres et autres collaborateurs du Chef de l’Etat lorsque leurs noms sont barrés de la suite officielle, quand celui-ci réalise un déplacement à l’intérieur, autant qu’à l’extérieur du pays, comme c’était le cas la semaine dernière à l’occasion de la pose de la première pierre du chantier de construction du 2e pont sur le Wouri. A contrario, chez ceux qui sont admis sur la fameuse liste, c’est la fête.
En tout cas, diverses raisons soutiennent cet intérêt à faire partie de la suite officielle. La plus objective étant la possibilité de côtoyer S.E.M. Paul Biya qui a la réputation d’être difficilement accessible. Il paraît que beaucoup de ministres quittent souvent leurs fonctions sans avoir le privilège de rencontrer, ne seraitce qu’une seule fois, le Président en tête-à-tête. Ils ne l’aperçoivent furtivement qu’à l’occasion des rares conseils des ministres qu’il préside au Palais de l’Unité.
Mais plusieurs autres raisons de courir après la suite officielle sont subjectives. Ceux qui font tout pour figurer comptent avant tout exprimer leurs doléances au Chef de l’Etat. Il est même parfois question de sujets personnels comme la maladie d’un proche qu’on voudrait évacuer en Europe, ou alors des questions d’ordre professionnel qu’on voudrait soumettre au Président, en esquivant judicieusement sa hiérarchie.
Mais lorsqu’on n’a pas son nom dans la suite officielle, on ne baisse pour autant pas les bras. Beaucoup de hauts responsables organisent eux-mêmes leur déplacement sur le plan logistique et financier et sont bien présents dans la tribune officielle. Ainsi peuvent-ils espérer toucher la main du Chef de l’Etat en se plaçant sur sa trajectoire lors du traditionnel bain de foule. Malheureusement, c’est souvent à leurs risques et périls. La garde rapprochée qui fait généralement le zèle n’hésite pas à bousculer parfois sans ménagement ces excellences qui se retrouvent dans leurs petits souliers. C’est la rançon de la gloire, que voulez-vous ?