Bayangam : L’hommage de Fotso Victor à André Sohaing

 

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Le milliardaire de Bandjoun demande aux héritiers de son défunt ami d’éviter de laisser la porte ouverte aux démons.

 

Les obsèques du défunt maire de Bayangam se sont déroulées dans une grande ambiance populaire à Kassap Bayangam. Dans sa résidence de campagne où il avait érigé le site de la mairie qu’il dirige, André Sohaing repose désormais pour l’éternité depuis le samedi 29 août 2015. L’émotion de son dernier voyage à l’Ouest a été entamée la veille, lors d’un grand meeting d’adieu. Face au cercueil, Victor Fotso a dit adieu au défunt. Tapant des mains sur le cercueil comme on frappe sur une porte ouverte, le maire de Bandjoun rappelle comment, aux côtés du défunt André Sohaing, il a bâti une stratégie pour oeuvrer au maintien de Paul Biya au pouvoir.

 
 

Au plus fort des années de braises en 1990, peu spéculent sur la survie politique du président de la république. Confiant, Fotso Victor et André Sohaing constituent un groupe d’une dizaine d’hommes d’affaires. Ce sont eux qui proposent au président Paul Biya d’organiser les élections présidentielles anticipées et bâtissent la stratégie de sa victoire, affirme le milliardaire de Bandjoun. Se tournant vers les enfants du défunt, Victor Fotso recommande qu’ils soient solidaires, pour éviter de laisser la porte de leur famille ouverte aux démons du partage que sont les avocats, les huissiers et les notaires qui viendront les aider à dilapider le riche héritage laissé par André Sohaing.

Des conseils qui se sont vite dissipés dans l’air. On a ainsi observé des disputes pour des détails insolites tel que l’ordre protocolaire, le choix des équipes du comité d’organisation. Les journalistes ont été parfois repoussés avec virulence par la famille. Les couacs de l’organisation ont poussé l’ancien premier ministre Peter Mafany Musongué à attendre près de sept minutes, avant d’avoir un microphone à sa portée, pour décorer le défunt à titre posthume au nom du chef de l’Etat. Elevé au titre de grand cordon du mérite camerounais, André Sohaing qui quitte la terre des hommes à 81 ans était, selon sa fille ainée Madeleine Sohaing épouse Fotso, « un géant dans l’ombre avec qui, nous avons fait nos premiers pas et qui nous a donné les armes pour affronter la vie active».

 

Le secrétaire général du Rdpc, Jean Nkueté, se retourne vers les chefs traditionnels de l’Ouest, les implorant de prendre des dispositions pour que cessent ces morts en série à l’Ouest. Citant les disparitions successives ces récents mois du général Roland Mabou Deffo, de Rosette Mboutchouang, de Françoise Foning…A qui le tour ? demande-t-il à l’endroit des chefs traditionnels. Même les leaders de l’opposition qui sont venus aux côtés des hommes d’affaires d’horizons divers vont se joindre aux militants du Rdpc, à la famille et au groupement Bayangam qui pleure l’une de ses plus grandes élites. Personne n’a pu retenir son émotion à ce moment. Un dernier tour bien réussi pour celui qui lançait des phrases amusantes lors de ses allocutions, cherchant toujours à effectuer le geste, à lancer la phrase qui amuserait toute l’assistance.

 

© Le Jour : Honoré Feukouo


01/09/2015
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