Le nouveau président de l’Union des populations du Cameroun parle de l’état de santé de son parti et des prochaines échéances électorales.
Monsieur le président, comment se porte l’Union des Populations du Cameroun (UPC) en ce début d’année 2013 ?
Sur le terrain, l’UPC va de mieux en mieux. Les organes de base se
remettent en place avec un apport important de sang neuf ; c’est
réconfortant. Le bureau du comité directeur a entamé la phase de
l’installation des sections, et déjà son calendrier est surchargé. A
côté de cela, l’UPC fait face à un complot tenace, qui se sert des
leviers de l’administration territoriale pour atteindre son image et
brouiller son message. On lui fabrique des divisions factices qui n’ont
aucune racine, ni d’ailleurs aucune prise sur le terrain. Tenez, après
son congrès de réunification les 17 et 18 mars 2012 à Douala, on lui a
déjà fabriqué deux congrès dissidents en seulement six mois. Peu importe
que ces congrès n’aient aucune base statutaire ; l’objectif est de
multiplier les UPC, pour empêcher le fonctionnement de notre parti.
Ce traitement social est réservé à l’UPC et à elle seule. Les congrès dissidents n’étant autorisés par l’administration, ni pour le RDPC, ni pour l’UNDP, ni pour le SDF ou l’UDC par exemple. Il s’agit d’étouffer l’UPC tout en laissant croire que son problème est interne, qu’elle est victime de ses propres divisions. Crime parfait ? Peu sûr ! L’on ne doit jamais oublier par ailleurs que l’UPC a survécu à la répression coloniale malgré des centaines de milliers de morts, qu’elle a survécu à l’assassinat de ses principaux dirigeants, à l’exil, aux prisons et aux camps de concentration. Elle survivra à cette tentative d’assassinat par étouffement.
Je n’en sais rien ; il faut poser la question à l’administration du territoire dont quelques fonctionnaires participent à coup sûr à l’opération. Certains murmurent que c’est pour protéger les intérêts de la France, qui selon eux, n’aimeraient pas l’UPC. Dans ce cas, je dis aux auteurs du complot qu’ils trompent la France et se rompent sur le Cameroun. La France qui a du résister à l’occupation et à l’oppression nazi, a su néanmoins bâtir avec l’Allemagne une amitié solide qui guide l’Europe aujourd’hui. Chacun comprend naturellement que cette amitié ne puisse pas reposer sur l’apologie du nazisme. Cette même France serait donc incapable de comprendre qu’une relation forte et confiante entre le Cameroun et elle ne puisse pas reposer sur l’oubli, ou sur l’apologie du colonialisme ? Je ne le crois pas.
Des élections municipales, législatives et
sénatoriales sont annoncées pour cette année politique 2013. L’UPC y
participera-t-elle ?
L’UPC compte naturellement participer aux prochaines échéances
électorales si le complot administratif ne vient pas l’en empêcher. Elle
demande instamment aux citoyens en âge de voter de s’inscrire
massivement sur les listes électorales. La biométrie est une conquête
vers des élections plus justes, même si les outils ne valent que par
l’usage qu’on en fait. L’UPC demande aux Camerounais de faire de cette
année électorale l’année de la lutte contre la corruption car l’on
tentera de contourner par la corruption les contraintes imposées par les
inscriptions biométriques qui sont de nature à produire des listes
électorales plus fiables.
L’autre préoccupation est relative au calendrier même de ces élections. L’UPC a demandé à maintes reprises que ce calendrier soit publié, de manière à être connu de tous. Dans une démocratie, ce n’est pas concevable que le calendrier électoral ne soit connu que d’un parti, fût-il le parti au pouvoir. Ce d’autant plus du reste, que certaines élections sont directement liées, comme le sont les élections sénatoriales et les élections municipales. Les conseillers municipaux font partie du collège électoral pour les sénatoriales, et personne ne comprendrait que l’on commence par les sénatoriales avec des conseils municipaux en prorogation des mandats, conseils municipaux élus dans les conditions que l’on sait en 2007. Cela entamerait à notre avis la légitimité de notre premier sénat.