Ban Ki-Moon exige une élection transparente en 2011
© Rodrigue N. Tongue | Le Messager
Cela était bien visible que n’eut été les exigences diplomatiques, le patron du système des Nations unies en visite au Cameroun serait sorti de ses gongs. Tant Ban Ki-Moon est revenu sur le sujet d’une élection présidentielle transparente en 2011 en deux séquences. La première est survenue au cours de son adresse aux députés de la nation au palais de verres de Ngoa Ekellé. Saisissant l’occasion inédite et historique qu’est l’allocution d’un Secrétaire général (SG) de l’ONU aux parlementaires camerounais, le premier fonctionnaire du monde a appelé à « l’organisation dans la paix, et la transparence » de toute élection. Car souligne-t-il, « nous ne pouvons pas laisser la voix du peuple être détournée par la fraude électorale.»
Si Ban Ki-Moon a voulu circonscrire la cible de sa « leçon de démocratie » à l’Afrique dans sa globalité, il n’en demeure pas moins que les députés du Social democratic front (SDF) voient en cela une façon voilée de s’adresser au régime de Yaoundé. Une réaction du moins normale eu égard à la pétition que les élus du parti de John Fru Ndi ont fait circuler quelques heures avant. Les réclamations portant sur la transparence électorale contenues dans la requête étaient adressées à l’hôte du jour qui a enfoncé le clou en martelant que les Nations unies ne peuvent pas « permettre les manipulations de la loi qui visent uniquement à préserver le privilèges de ceux qui les gouvernent ». Une attitude qui a envoyé aux anges les députés du SDF qui l’ont applaudi à tout rompre. C’est le même son de cloche une heure de temps après devant les journalistes de la presse nationale et internationale conviés à un point de presse que donnait le patron des Nations unies. « Nous ne pouvons pas rester aveugle devant la corruption, le népotisme et la tyrannie », clame – t-il à cet autre lieu avant de souligner qu’il n’est pas normal qu’on soit tranquille alors que « le peuple est privé de ses droits fondamentaux ». Car pour lui, le développement de l’Afrique passe par l’observation des notions fondamentales des droits de l’Homme, impérieux pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui l’amènent en terre camerounaise.
Le Cameroun traîne la patte pour les OMD
Malgré ces invitations à plus démocratie en Afrique, le boss des Nations unies n’a pas manqué de sensibiliser sur la mise en œuvre des 8 OMD fixés en 2000 par les dirigeants de la planète. Il a notamment fait remarquer que le Cameroun accusait des lenteurs sur les points qui concernent la santé de l’enfant et de la mère, la lutte contre les pandémies comme le Vih-Sida, la préservation de l’environnement etc. Cependant a – t – il remarqué au cours de ces deux principales communications, beaucoup d’efforts sont faits par Yaoundé pour les atteindre. D’ailleurs, à l’en croire, le sujet a principalement été au menu de l’échange qu’il a eu avec le président Biya hier matin. Echange durant lequel, il a invité son illustre interlocuteur à faire porter la voix de l’ONU lors du prochain sommet de l’Union africaine à Kampala en Ouganda sur l’urgence pour l’Afrique de faire bloc derrière une candidature unique d’un siège permanent (tant souhaité) au Conseil de sécurité des Nations unies. Ban Ki Moon qui a quitté Yaoundé hier tard dans la nuit, s’est dit convaincu que Paul Biya et le Cameroun peuvent jouer ce rôle important pour que le continent africain parle d’une seule voix. Une autre manière, précise- t-il, de servir d’exemple pour le continent Noir en dehors du football qu’il a répétitivement évoqué lors de ses quatre sorties de la journée d’hier. Pour sortie, il s’agit de l’audience avec le chef de l’Etat, la visite d’une radio communautaire des femmes de Mbalmayo dans le Nyong et So’o, région du centre, son discours à l’Assemblée nationale et son point de presse.