Bamenda : Paul Biya en séjour prolongé
Bamenda : Paul Biya en séjour prolongé
Écrit par Blaise Nzupiap Nwafo depuis Bamenda
10-12-2010
Le président de la République achève sa visite officielle ce vendredi.
Après l’inauguration du monument du cinquantenaire hier matin, le président de la République assisté en mi-journée à un exercice interarmées appelé «Golden Lion », suivi d’un repas de corps qui s’est achevé vers 16h30.
La visite du président Paul Biya dans la ville de Bamenda a été ponctuée hier par la visite puis l’inauguration du monument aux morts près duquel il a déposé une gerbe de fleur. Ce monument a été construit et dédiés en mémoire de tous les soldats tombés au champ de bataille, en l’occurrence ceux tués à Bakassi lors de la libération de la presqu’île de Bakassi. A cause d’une petite négligence, il n’a pas été facile pour Paul Biya, aidé dans sa tâche par Chantal Biya et le ministre de la défense, de vite descendre l’emballage du monument pour le dévoiler au grand public. Il a d’ailleurs fallu d’un agent de sécurité se serve d’une échelle pour monter détacher l’emballage au même moment que le chef de l’Etat s’attelait à tirer la ficelle prévue pour la circonstance.
Après cette étape, c’est dans le cours de 12 heures que le chef de l’Etat s’est rendu à l’aéroport de Bafut-Bamenda où il a assisté à une présentation de l’armée, baptisé « Golden Lion ». D’après le programme officiel, c’est vers 14h30 que le chef de l’Etat devait regagner sa résidence, avant son départ pour Yaoundé. Finalement, c’est vers 16h30 qu’il a quitté la salle d’honneur de l’aéroport où il a pris part au repas de corps. C’est donc ce décalage de deux heures de temps qui l’aurait amené à prolonger son séjour à Bamenda. Mais en coulisse, certaines sources laissaient entendre qu’il pourrait accorder des audiences, ce qu’il n’aurait pas fait la veille, avant de quitter Bamenda.
Scénario de prise d’otages
Le Golden Lion auquel il a assisté auparavant était mené par la gendarmerie nationale, l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine nationale qui ont valorisé leur savoir faire en matière de planification, de conduite et coordination d’une résolution de crise majeure mettant en œuvre les niveaux stratégique, opératif et tactique dans le cadre d’une opération interarmées. L’exercice auquel le chef des forces armées a assisté à Bamenda était un scénario de prise d’otages dans lequel neuf pirates d’une bande armée se réclamant du réseau terroriste « Zoula » de réputation internationale ont pu détourner à l’aéroport de Bamenda, un avion de ligne de la compagnie Air Green ayant à son bord 115 passagers, dont 2 diplomates de haut rang de l’Union africaine. Parmi ces passagers, une femme enceinte en travail. Pour la libération des otages, ces pirates exigent le ralliement de leurs camarades encerclés à Ndop, 10 millions d’euros et 20.000 litres de carburant (Jet A1). Ils essayent de gagner des délais par la négociation pilotée par le gouverneur du Nord-Ouest qui était entré en contact avec les pirates.
Après l’abattage d’un des otages, le groupement de Forces spéciales interarmées, constitué pour la circonstance, se tient prêt à libérer les otages et à neutraliser la bande de Ndop. Toutes ces opérations sont placées sous la coordination du major général de division René Claude Meka, du colonel Ebaka du secteur de contrôle des opérations et de Sali Mohamadou. La libération des otages et leur accueil en zone de tri est précédée par un hélicordage et descente en rappel des forces armées. Une opération fortement saluée par le chef de l’Etat et l’assistance. Le plat de résistance de cette démonstration de l’armée à l’aéroport de Bafut Bamenda a été le largage des parachutistes à des hauteurs respectives de 400 et 3000 mètres. C’est devant la tribune où le président Biya suivait l’exercice que le dernier des deux parachutistes largué à 3000 mètres de hauteur a atterri. Spectacle émouvant, applaudissements et youyous des invités et populations massées dans la zone de l’aéroport.
Cette opération qui s’est achevée avec succès a été suivie par la visite des stands par le chef de l’Etat. Devant celui du Bataillon d’intervention rapide (Bir), il a passé une vingtaine de minutes. Alors qu’il était prévu au trop cinq minutes devant chaque stand. Au bout de compte, c’est un président de la République très décontracté et ému, qui achève ce vendredi son séjour à Bamenda où il a passé plus de jours que prévus.
Réaction:
Raymond Gwanyalla:«J’avais la responsabilité de mobiliser toutes les populations »
Le maire de la Commune de Bali parle des préparatifs de la célébration du cinquantenaire dans sa commune et des dispositions qui ont été prises pour la mobilisation des populations et partis politiques.
Le président de la République vient présider personnellement le cinquantenaire de l’armée à Bamenda. Comment avez-vous préparé cet événement?
Toutes les actions des élites locales sont sous la supervision du gouverneur de la Région du Nord-Ouest qu’est l’hôte principal du chef de l’Etat. C’est lui qui a rassemblé toutes les forces vives de la région pour la préparation du cinquantenaire. . Depuis plusieurs mois, il a rassemblé toutes les forces vives de la région pour exposer aux uns et aux unes et aux autres ce qu’elles ont à faire. Si je prends mon cas de Bali où je suis maire, j’avais la responsabilité de mobiliser toutes les populations, sans exception de formation politique, afin que tout le monde soit orienté vers le même objectif, la réussite. J’ai commencé par organiser toutes les structures de notre parti, le Rdpc, pour m’assure que personne ne sera en marge de la grande fête. Nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais nous avons mis toutes nos élites intérieures et extérieures afin qu’elles nous aident à faciliter lle déplacement à nos populations et à leur prévoir une restauration pendant les deux jours que la fête va durer. C’est ce qui s’est passé. Et des milliers de personnes dans notre commune comme dans d’autres localités du Nord-Ouest vont converger vers Bamenda pour réserver à note hôte de marque un accueil chaleureux.
Qu’est-ce que cette arrivée du chef de l’Etat à Bamenda représente pour vous les élites du Nord-Ouest?
Cela fait plusieurs décennies que le président de la République était à Bamenda. Et depuis les élections présidentielles de 1992, on a eu comme l’impression que les populations du Nord-Ouest lui avaient tourné le dos. Mais, les événements de ces dernières années prouvent le contraire. Sur les statistiques, on constate par exemple que le Rdpc a raflé la majorité des communes de la région. Et pour la première fois, note parti a remporté des sièges de député dans cette région qu’on disait acquise à l’opposition. Le chef des armées, chef de l’Etat mais surtout pour mois président national de mon parti arrive dans une région où il a plus que jamais le vent en poupe. Et quand cela intervient à la veille d’une élection capitale comme l’élection présidentielle qui arrive dans un an, il ne peut qu’être rassuré.
Propos recueillis par David Nouwou et Blaise Nzupiap depuis Bamenda
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Le président de la République achève sa visite officielle ce vendredi.
Après l’inauguration du monument du cinquantenaire hier matin, le président de la République assisté en mi-journée à un exercice interarmées appelé «Golden Lion », suivi d’un repas de corps qui s’est achevé vers 16h30.
La visite du président Paul Biya dans la ville de Bamenda a été ponctuée hier par la visite puis l’inauguration du monument aux morts près duquel il a déposé une gerbe de fleur. Ce monument a été construit et dédiés en mémoire de tous les soldats tombés au champ de bataille, en l’occurrence ceux tués à Bakassi lors de la libération de la presqu’île de Bakassi. A cause d’une petite négligence, il n’a pas été facile pour Paul Biya, aidé dans sa tâche par Chantal Biya et le ministre de la défense, de vite descendre l’emballage du monument pour le dévoiler au grand public. Il a d’ailleurs fallu d’un agent de sécurité se serve d’une échelle pour monter détacher l’emballage au même moment que le chef de l’Etat s’attelait à tirer la ficelle prévue pour la circonstance.
Après cette étape, c’est dans le cours de 12 heures que le chef de l’Etat s’est rendu à l’aéroport de Bafut-Bamenda où il a assisté à une présentation de l’armée, baptisé « Golden Lion ». D’après le programme officiel, c’est vers 14h30 que le chef de l’Etat devait regagner sa résidence, avant son départ pour Yaoundé. Finalement, c’est vers 16h30 qu’il a quitté la salle d’honneur de l’aéroport où il a pris part au repas de corps. C’est donc ce décalage de deux heures de temps qui l’aurait amené à prolonger son séjour à Bamenda. Mais en coulisse, certaines sources laissaient entendre qu’il pourrait accorder des audiences, ce qu’il n’aurait pas fait la veille, avant de quitter Bamenda.
Scénario de prise d’otages
Le Golden Lion auquel il a assisté auparavant était mené par la gendarmerie nationale, l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine nationale qui ont valorisé leur savoir faire en matière de planification, de conduite et coordination d’une résolution de crise majeure mettant en œuvre les niveaux stratégique, opératif et tactique dans le cadre d’une opération interarmées. L’exercice auquel le chef des forces armées a assisté à Bamenda était un scénario de prise d’otages dans lequel neuf pirates d’une bande armée se réclamant du réseau terroriste « Zoula » de réputation internationale ont pu détourner à l’aéroport de Bamenda, un avion de ligne de la compagnie Air Green ayant à son bord 115 passagers, dont 2 diplomates de haut rang de l’Union africaine. Parmi ces passagers, une femme enceinte en travail. Pour la libération des otages, ces pirates exigent le ralliement de leurs camarades encerclés à Ndop, 10 millions d’euros et 20.000 litres de carburant (Jet A1). Ils essayent de gagner des délais par la négociation pilotée par le gouverneur du Nord-Ouest qui était entré en contact avec les pirates.
Après l’abattage d’un des otages, le groupement de Forces spéciales interarmées, constitué pour la circonstance, se tient prêt à libérer les otages et à neutraliser la bande de Ndop. Toutes ces opérations sont placées sous la coordination du major général de division René Claude Meka, du colonel Ebaka du secteur de contrôle des opérations et de Sali Mohamadou. La libération des otages et leur accueil en zone de tri est précédée par un hélicordage et descente en rappel des forces armées. Une opération fortement saluée par le chef de l’Etat et l’assistance. Le plat de résistance de cette démonstration de l’armée à l’aéroport de Bafut Bamenda a été le largage des parachutistes à des hauteurs respectives de 400 et 3000 mètres. C’est devant la tribune où le président Biya suivait l’exercice que le dernier des deux parachutistes largué à 3000 mètres de hauteur a atterri. Spectacle émouvant, applaudissements et youyous des invités et populations massées dans la zone de l’aéroport.
Cette opération qui s’est achevée avec succès a été suivie par la visite des stands par le chef de l’Etat. Devant celui du Bataillon d’intervention rapide (Bir), il a passé une vingtaine de minutes. Alors qu’il était prévu au trop cinq minutes devant chaque stand. Au bout de compte, c’est un président de la République très décontracté et ému, qui achève ce vendredi son séjour à Bamenda où il a passé plus de jours que prévus.
Réaction:
Raymond Gwanyalla:«J’avais la responsabilité de mobiliser toutes les populations »
Le maire de la Commune de Bali parle des préparatifs de la célébration du cinquantenaire dans sa commune et des dispositions qui ont été prises pour la mobilisation des populations et partis politiques.
Le président de la République vient présider personnellement le cinquantenaire de l’armée à Bamenda. Comment avez-vous préparé cet événement?
Toutes les actions des élites locales sont sous la supervision du gouverneur de la Région du Nord-Ouest qu’est l’hôte principal du chef de l’Etat. C’est lui qui a rassemblé toutes les forces vives de la région pour la préparation du cinquantenaire. . Depuis plusieurs mois, il a rassemblé toutes les forces vives de la région pour exposer aux uns et aux unes et aux autres ce qu’elles ont à faire. Si je prends mon cas de Bali où je suis maire, j’avais la responsabilité de mobiliser toutes les populations, sans exception de formation politique, afin que tout le monde soit orienté vers le même objectif, la réussite. J’ai commencé par organiser toutes les structures de notre parti, le Rdpc, pour m’assure que personne ne sera en marge de la grande fête. Nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais nous avons mis toutes nos élites intérieures et extérieures afin qu’elles nous aident à faciliter lle déplacement à nos populations et à leur prévoir une restauration pendant les deux jours que la fête va durer. C’est ce qui s’est passé. Et des milliers de personnes dans notre commune comme dans d’autres localités du Nord-Ouest vont converger vers Bamenda pour réserver à note hôte de marque un accueil chaleureux.
Qu’est-ce que cette arrivée du chef de l’Etat à Bamenda représente pour vous les élites du Nord-Ouest?
Cela fait plusieurs décennies que le président de la République était à Bamenda. Et depuis les élections présidentielles de 1992, on a eu comme l’impression que les populations du Nord-Ouest lui avaient tourné le dos. Mais, les événements de ces dernières années prouvent le contraire. Sur les statistiques, on constate par exemple que le Rdpc a raflé la majorité des communes de la région. Et pour la première fois, note parti a remporté des sièges de député dans cette région qu’on disait acquise à l’opposition. Le chef des armées, chef de l’Etat mais surtout pour mois président national de mon parti arrive dans une région où il a plus que jamais le vent en poupe. Et quand cela intervient à la veille d’une élection capitale comme l’élection présidentielle qui arrive dans un an, il ne peut qu’être rassuré.
Propos recueillis par David Nouwou et Blaise Nzupiap depuis Bamenda