Certains membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais sont décidés à Bafoussam d’en découdre avec délégué de la communauté urbaine.Désormais les jours d’Emmanuel Nzeté, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam, sont comptés à la tête de cette institution de l’Etat. C’est en tout cas la nouvelle qui circule avec insistance dans les milieux politiques de la capitale régionale de l’Ouest, et plus précisément au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ces derniers jours.
D’ailleurs pour certains cadres du Rdpc, ce n’est plus qu’une question d’heures, car à les entendre, le seul problème du président de la République Paul Biya, c’est de trouver l’homme qui pourra le remplacer. Une nouvelle qui semble réjouir plusieurs personnes qui, depuis un certain temps s’activent dans l’ombre pour mettre les bâtons dans les roues du tout premier délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam. A cela on serait amené de se demander pourquoi tant d’acharnement contre celui qui avait été porté en triomphe par tout le monde à Bafoussam, lors de sa prise des commandes à l’hôtel de ville il y a bientôt deux ans ? Très vite, ces détracteurs au sein de son propre parti, dont il est délégué départemental du comité central, ne passent pas par quatre chemins pour lui porter des accusions.
“ Il n’a rien fait pour stopper la grève des commerçants, surtout à un moment sensible. Nous lui reprochons aussi son incapacité à réconcilier les différentes fractions du Rdpc dans la Mifi, il semble plus s’accrocher aux commérages des ennemis de l’intérieur du parti qu’à la réalité sur le terrain ”, fait savoir un cadre du Rdpc à Bafoussam. Si l’on peut faire un constat sur la dernière grève des commerçants à Bafoussam, qui protestaient contre la hausse des prix de location des boutiques, Emmanuel Nzeté ne porterait pas à lui seul la responsabilité de cette crise, dans la mesure où dans sa proposition de délibération sur l’augmentation des tarifs de boutiques au marché, l’exécutif communal proposait une augmentation de 500 Fcfa, sur les tarifs en vigueur qui étaient de 3500 Fcfa pour les boutiques compris entre 0 à 4mètres.
C’est le préfet de la Mifi, Fouapon Allassan qui avait exigé aux conseillers et à l’exécutif municipal de fixer les prix selon la loi 2009, portant fiscalité locale. “ Je me rends compte que tous les deux camps vous faites des marchés de la ville vos bases électorales, au points d’avoir pitié des commerçants. J’espère que vous n’êtes pas des représentants locaux hors la loi, j’exige d’appliquer les tarifs en vigueur dans la loi 2009 ”, martelait le préfet, avant d’ajouter : “ Si vous ne votez pas la délibération, à mon tour je n’approuverai aucun budget des trois communes d’arrondissement ”.
Emmanuel Nzeté, dans la nouvelle distribution des cartes aux employés de la communauté, à raison du nouvel organigramme, s’était fait des ennemis dans la maison. Les cadres de la Cub, qui du temps de Samuel Mbou à la tête de l’ancienne commune urbaine, faisaient la pluie et le beau temps, ce sont vus écarter des centres de prise de décision, se livrant à des actions qui visent à fragiliser le travail et les décision du délégué du gouvernement. Le tort que l’on peut attribuer à l’exécutif communal, c’est le manque de communication fluide et franche sur l’augmentation des taux de location des boutiques au marché, avant l’application sur le terrain. “ On nous a fait savoir que chaque mètre carré coûtait désormais 5000 Fcfa ”, dénonce un commerçant. A cela s’ajoute l’épineux problème de tribalisme qui fait son lit dans la ville.
Ces derniers temps des concertations avec les pontes du Rdpc dans les trois sections que compte le département, pour des stratégies d’intensification et d’inscription sur les listes électorales en faveur du parti des flammes, ressemblent à des messes noires où hypocrisie et calomnie sont à la mode. Aujourd’hui, une concurrence est ouverte dans le épartement, en vue de l’établissement gratuit des cartes nationales d’identité aux militants du Rdpc, ce qui amène chaque élite à jouer sa carte personnelle pour s’attirer la sympathie de Yaoundé.
Les trois présidents de section que compte le département de la Mifi, à savoir : Jules Hilaire Focka, président Mifi centre, Samuel Soup, Mifi Nord et Joseph de Confiance Fongang, se lorgnent en chiens de faïences, sans compter des luttes internes au sein des sections. Autant de missions pour le délégué du comité central du Rdpc à qui personne ne veut faire du cadeau. Heureusement pour lui les populations de Bafoussam semble reconnaître sa volonté de sortir la ville du précipice dans lequel elle était. Pour preuve, Bafoussam est passé de la ville la plus salle de l’Ouest, à la deuxième place des villes les plus propres. En tout cas on attend de voir ce qui va se passer.