Initialement prévu pour être projeté à la CCIMA de Bafoussam (Chambre de commerce), le documentaire exceptionnel a finalement été visionné dans la salle de conférences de la Ligue des Droits et Libertés, une organisation de la société civile de la place bien connue. Si une bonne petite quarantaine de personnes a répondu présent pour cette première projection dans la ville où OUANDIE a été fusillé, on doit noter que le documentaire en question a été à ce point émouvant que les organisateurs ont dû le projeter deux fois successivement. Quoi d’étonnant à cela quand on sait que plus de quarante ans après son assassinat prémédité (comme ceux de Um et de Moumié), aucune image cinématographique de Ouandié n’avait, jusque là, été mise à la portée du public de Bafoussam et, sans doute aussi, du public camerounais.
Devant la soif de l’assistance ce jour-là d’en connaître un peu plus que ce qu’on rapporte habituellement sur Ernest Ouandié, la projection-bis du documentaire de la TSR fut suivie de la projection de l’excellent diaporama : « Comprendre qui était Ernest Ouandié, ses revendications et son importance aujourd’hui en quelques clics » produit par plusieurs organisations de la diaspora camerounaise.
Comme on peut s’en douter, le concentré d’infos inédites sur Ernest Ouandié a débouché un très intéressant échange dont la trame commune indiscutable était le nationalisme camerounais. « Il faut que nous employions à formater les consciences des camerounais sur les idéaux du nationalisme tels que véhiculés par les Ouandié » devait soutenir un professeur de lycée très applaudi.
Commencé à 15 heures, l’évènement s’est achevé aux alentours de 19 heures non sans que les participants aient martelé l’exigence de voir le documentaire mis sous CD et largement diffusé au sein du public camerounais et même africain, à l’instar de celui commis sur le grand Emery Lumumba.
L’occasion présente est une opportunité pour le Collectif Mémoire 60 (dont la vocation est la promotion du devoir de mémoire autour des martyrs de la lutte indépendantiste héroïque camerounaise) d’interpeller les camerounais sur le très gros travail de capitalisation qu’il y a à faire avec la collecte du maximum de matériaux sur cette période il faut bien le dire lourdement cachée de notre histoire.
© Correspondance : Théophile NONO, collectifmemoire60@gmail.com