Baccalauréat 2012: Controverse autour de la moyenne exigible

DOUALA - 13 JUILLET 2012
© ETAME KOUOH | Le Messager

Alors que des sources proches de certains secrétariats logés dans des centres d'examen parlent de 08.5 de moyenne pour des candidats admis aux délibérations, les responsables en charge des Enseignements secondaires et de l'office du Bac, démentent.

«Pour avoir son baccalauréat cette année, on demandait seulement au candidat d'avoir une moyenne supérieure ou égale à 08,5/20. C'est ce qui a été décidé par l'office du baccalauréat. Les chargés de missions l'ont confirmé aux chefs de centre et de secrétariat qui l'ont aussitôt mis en application sur toute l'étendue du territoire national». Tels sont les propos d'un professeur des lycées d'enseignement général du lycée Joss de Douala, proche du secrétariat de cet examen officiel. Ce dernier qui parle sous anonymat dénonce les contours et les méthodes peu orthodoxes utilisés par les responsables au sommet concernés par l'organisation de cet examen, aussi bien au lycée Joss, de New-Bell, technique de Douala, classique d'Edéa et dans les autres centres disséminés à travers le territoire.

Notre interlocuteur poursuit: «Des consignes fermes ont été données comme chaque année. Je regrette seulement que le concept de la méritocratie a foutu le camp et est sacrifié sur l'autel des intérêts encore lugubres de ceux qui prennent ce genre de décisions suicidaires. Les jurés ont favorisé dans la même lancée les plus âgés, je m'explique: si un candidat de plus de vingt trois ans obtient 08,10 de moyenne, il est déclaré admis alors qu'un plus jeune doit avoir un livret scolaire retouché et bien tenu pour être retenu parmi les élus». Dans la foulée, il est annoncé des gratifications spéciales aux candidats afin de corriger les errements des examinateurs. «En série D, tous les candidats ont eu un bonus de trois à quatre points dans les matières Comme les mathématiques, le français et les sciences physiques. On s'est rendu compte sur le tard qu'il y a eu quelques erreurs sur les épreuves. Certaines questions étaient mal posées ou hors programme».


Quand la rumeur prospère

Approché hier jeudi 12 juillet 2012 à Douala pendant la réunion du comité régional de l'enseignement privé laïc du Littoral qui s'est tenue dans les locaux de l'enfance joyeuse du Cameroun, Jean Jules Ebonguè Ngoh, le délégué régional des Enseignements secondaires pour le Littoral laisse éclater son étonnement. «C'est faux et c'est illogique. Les candidats retenus ont tous eu une moyenne d'au moins 10/20. Il n'y a eu aucune faveur pour les jeunes ou pour les plus âgés. Que les oiseaux de mauvais augure cessent de jeter le discrédit sur cet examen comme ils ont essayé de le faire l'an dernier». Il poursuit. «La communauté éducative a vu comment les candidats se sont comportés dignement tout au long de ces examens, aussi bien que tous les différents intervenants candidat à réussir. Les travaux pratiques et les résultats techniques qui font parfois couler beaucoup d'encre et de salive ont été bien gérés cette année au point où on n'en a même pas entendu parler. En ce qui concerne le Cap qui est déjà passé, le reste des épreuves pratiques, c'est pour bientôt. Je souhaite que tout s'achève dans le calme comme cela a commencé. Les parents d'élèves ne doivent pas aller vers les intervenants pour faire passer leurs enfants. Seul le travail personnel garantit la réussite».

Pour Jean Bruno Talla, «Il ne faut pas se fier à la rumeur, après 25 ans comme enseignant ayant été correcteur donc membre du jury, chef de secrétariat, vice-président du jury, président du jury au probatoire, chargé de mission, inspecteur de pédagogie et aujourd'hui membre du comité de suivi des examens en tant que président de l'Observatoire déontologique de l'enseignement (Ode), j'affirme qu'on n'a jamais obtenu le baccalauréat au Cameroun avec une note de 08/20. Un son de cloche qui se rapproche de celui de l'Office du baccalauréat, par l'entremise de son directeur, Zacharie Mbatsogo, qui a expliqué sur -les ondes de la Crtv, hier qu'il s'agit, ni plus, ni moins «d'une rumeur».

Toutefois, malgré la lecture des noms à la radio, des milliers de candidats attendent de pied ferme l'affichage de leurs noms sur les babillards des centres d'examen. «J'ai entendu le nom de mon frère à la radio, dit Pierre Ambossa, chauffeur de taxi dont un membre de la famille a composé au lycée technique de Douala-Kumasi. Mais tant que je ne le vois pas sur le babillard, je ne serai pas satisfait». La longue marche vers l'enseignement supérieur ne fait que commencer.




13/07/2012
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