Autodétermination: Des activistes du Scnc interpellés à Kumbo transférés à Bamenda

DOUALA - 06 AOUT 2013
© Donat SUFFO | Le Messager

Selon leur conseil, c’est le procureur général qui a instruit leur transfert du chef lieu du département du Bui, à la cité capitale du Nord-Ouest.

Une semaine après leur arrestation par les forces de l’ordre le 27 juillet 2013 à Kumbo, les 81 activistes du mouvement irrédentiste la Southern Cameroon national council (Scnc) ont été transférés à Bamenda. Ils ont été conduits à bord de trois véhicules. Samedi 3 août 2013, à la délégation régionale de la Sûreté nationale à Up-station. Parmi les 81 aux arrêts en tête desquels leur acting Chairman, Nfor Ngala Nfor, on dénombre 20 femmes dont une (Evelyne Angum) enceinte d’environ 6 mois, nous fait dire Julius Nyugap Ndi, un des activistes encore en liberté. Cette dernière, à en croire notre interlocuteur, pleure sans cesse depuis son incarcération dans les cellules à Kumbo. Selon Me Gabriel Chumbon, conseil de ces derniers, leur transfert a été faite sur instruction du procureur général près la Cour d’appel du Nord-Ouest, le magistrat Bechem.

Toujours est-il que selon Me Gabriel Chumbon « depuis l’arrestation de ces 81 activistes du Scnc le 27 juillet, ils n’ont pas été présentés chez le procureur de la République de Bui. Bien plus aucune charge n’a jusqu’ici été retenue à leur encontre». Il s’insurge contre leur mise en garde à vue pour plus d’une semaine car «selon le nouveau code de procédure pénale, aucune personne ne peut être gardée à vue pour plus de 72 heures sans être informée sur son chef d’accusation». Dans cette veine, cet avocat a introduit une demande de mise en liberté immédiate et sans condition de ces activistes. Il dit se fonder sur le fait que leur arrestation et incarcération est illégale. Pour Me Gabriel Chumbon, aucune explication n’a été déclinée sur les raisons de leur transfert de Kumbo à Bamenda. Surtout qu’ils arrivent à Bamenda un samedi, jour non ouvrable, au moment où le procureur général n’est pas sur place. C’est dire s’ils devaient être présentés lundi 5 août devant le procureur général. A l’issue de cette entrevue, ils seront fixés sur leur sort. A en croire Julius Nyugap Ndi, 31 des activistes ont été confinés dans une cellule de 4 mètres carrés à Kumbo et quatre autres dans un couloir.

En rappel, ces 81 activistes du Scnc avaient été interpellés, alors qu’ils tenaient une réunion dans un domicile privé à Kumbo. Nfor Ngala Nfor avait même tenté de s’opposer à ces arrestations, insinuant que les forces policières et de gendarmerie agissaient dans l’illégalité, mieux en violation du code de procédure pénale qui « interdit les interpellations les Week-end et jours fériés». Cette réunion avait pour but de faire le bilan de leurs activités et partant pourvoir au remplacement des activistes décédés au cours de ces dernières années parmi lesquels le chairman de la Northern zone (Nord-Ouest) Mbinglo Humphrey Hitler, le secrétaire général Fidelis Chenkwo et bien d’autres. Ils projetaient organiser le lendemain dimanche 28 juillet 2013, un service œcuménique en la mémoire de leurs camarades décédés depuis le lancement du mouvement en 1993 à Buea.


06/08/2013
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