Au tribunal: Le ministère public requiert la condamnation de Zacchaeus Forjindam
YAOUNDÉ - 27 Juin 2012
© Blaise Djouokep | Mutations
Le procureur de la République l'a suggéré lors de ses réquisitions hier devant le Tgi du Wouri.
© Blaise Djouokep | Mutations
Le procureur de la République l'a suggéré lors de ses réquisitions hier devant le Tgi du Wouri.
Au terme de ses réquisitions à
l'audience d'hier, mardi, 25 juin 2012 au tribunal de grande instance
(Tgi) du Wouri à Douala, le représentant du ministère Public a requis la
condamnation d'Antoine Njandé, Samuel Youta, Mouvalia Jilius Forticali,
Zacchaeus Mungwé Forjindam et Jean Simon Nguan. Le procureur de la
République les reconnaît coupable de détournement de la somme de 206 699
111 Fcfa au moment où ils étaient encore en service au Chantier naval
et industriel du Cameroun (Cnic). Les faits remontent courant 2003 à
2005.
La dénonciation quant à elle a été faite au parquet en janvier 2006 par M. Atouga qui relevait des règlements par chèques bancaires sur la période de 2003 à 2005 au profit de certains responsables du Cnic. Lesdits règlements, explique le procureur se sont fait sans pièces justificatives ou avec des pièces justificatives insuffisantes. 12 chèques ont ainsi été découverts. D'après l'accusation, ils n'avaient pas été pris en compte par le Commissaire aux compte (Cac) dans l'autre affaire pour laquelle Forjindam a été condamné à 12 ans de prison ferme par le Tgi du Wouri le 28 octobre 2010. Une attitude du Cac décriée par Me Ebah, conseil du Cnic. «La curiosité de cette affaire est l'attitude du commissaire aux comptes. Dans la 1ère procédure, il a Constaté les faits délictueux et a personnellement informé le procureur de la République. Or, pour cette deuxième procédure, l'affaire est déclenchée par la partie civile», note l'avocat. S'adressant au tribunal, Me Ebah mentionne: «le peuple camerounais voudrait voir si votre juridiction va se contredire sur la décision rendue le 28 octobre 2010 sur les mêmes faits. On se souvient que le Tgi condamnait Antoine Djandé, Samuel Youta, Mouvalia Jilius Forticali et Forjindam pour ces mêmes faits.» L'avocat précise que les faits actuels qui sont reprochés à M. Forjindam sont les mêmes que ceux pour lesquels il était poursuivi en coaction de détournement de 978 millions Fcfa. Juste que ces pièces qui sont actuellement remises au goût du jour n'avaient pas été prises en compte par le commissaire aux comptes au moment où il dénonçait les faits. Ce qui fait dire à Me Ebah que la présente procédure est la suite de la première et que ces accusés devraient être condamnés comme l'ont été ceux de la précédente procédure qui est actuellement à la cour d'appel et qui devra connaitre son verdict le 18 juillet prochain. Au sujet des 12 chèques délictueux, Me Ebah soutient qu'ils n'ont pas de bon de commande, pas de bon de livraison, ni de facture qui sont les pièces justificatives qui doivent accompagner les chèques. L'avocat émet par ailleurs des doutes sur l'effectivité des prestations effectuées par les cabinets Logisco et Sas. Comme préjudice, le Cnic demande 10% du taux d'intérêt de chaque montant versé aux prestataires à compté du jour de son émission. Il requière également la condamnation solidaire de Forjindam, Guan Jean Simon et Youta Samuel à payer solidairement la somme de 127 millions Fcfa et 120 millions Fcfa respectivement au titre de préjudice principal et financier. Forjindam, Njandé Antoine et Youta Samuel pourraient également être condamnés à payer solidairement la somme de 145 millions Fcfa. La défense présentera ses plaidoiries à l'audience du 5 juillet prochain. |
|