Au Tribunal... : L’Armée empêche la dédicace du livre d’Atangana Mebara
DOUALA - 05 JAN. 2012
© Florette MANEDONG | Le Messager
Les éléments de la gendarmerie nationale armées et en cagoules, appuyés par le personnel de l'administration pénitentiaire ont investi le palais de justice de Yaoundé centre administratif, prêts à intervenir.
Le fait est extraordinaire en ce mercredi 04 janvier 2012 à la grande salle de la Cour d'appel du Mfoundi requise par le tribunal de grande instance du Mfoundi-centre administratif. Dès l'entrée de la clôture, les usagers se posent la question de savoir: «C'est comment ? C'est désormais de ce côté qu'on juge les bandits de grands chemins et assassins ? [Au lieu du tribunal militaire, ndlr] Je croyais que cette salle et même cette entrée étaient réservées aux prisonniers politiques et autres personnalités de ce pays accusés de détournements», s'étonne un habitué du palais de justice au passage.
C'est que, ce jour, l'ambiance est tout à fait particulière. Des hommes armées et cagoulés ont pris d'assaut le palais de justice pour une raison qui au départ n'était connue que des seuls bidasses. Dès l'entame de l'audience, le fait est relevé par l'accusé Jean Marie Atangana Mebara, qui se plaint de ce que «cette présence armée lui fait perdre toute sa sérénité». En guise de réponse, Gilbert Schlick, le président du collège des juges, argue que ces hommes en tenue ne sont en aucun cas là pour lui, mais pour assurer la sécurité des hommes et des biens...
Incident
La suite des évènements va faire mentir le juge. Car, à la fin de l'audience, ces gendarmes ont créé un cordon de sécurité autour de l'accusé, alors qu'il devisait un petit peu avec ses proches venus assister à l'audience. Au cours de ces discussions très animées, un homme s'approche, «Lettres d'ailleurs [le livre de Jean Marie Atangana, ndlr]» à la main, sollicitant une dédicace de l'auteur. Le temps d'un clignement de paupière, un de ces hommes cagoulés lui arrache ledit ouvrage et deux autres s'empressent de maîtriser Jean Marie Atangana Mebara sorti de ses gongs, à la suite de cet impair. «Laisse, laisse mon fils ! Ils ne savent pas ce qu'ils font», lance une maman à Jean Marie Atangana Mebara qui tentait de s'interposer entre les gendarmes et le solliciteur de la dédicace.
Ce léger incident précipite le départ du petit peloton non sans avoir reçu un bon chapelet d'injures des membres de la famille de l'accusé. «Les nés avant la honte», «il vous a fait quoi?», «pourquoi être si cruels? Des idiots comme ça! N'avez-vous donc pas honte?», «Il arrache même le livre ! Tu sais seulement comment écrire ton nom ? Pour ne pas parler d'un livre»..., entendait-on alors que le car ayant à son bord l'accusé, démarrait en trombe. Laissant la foule à ses injures accompagnés de pleurs et cris. On se serait cru à une cérémonie de funérailles.
Quelques heures plus tôt, pendant l'audience, c'était le moment des réquisitions intermédiaires de l'accusation. L'audience a néanmoins connu deux pauses: une première à cause du retard du conseil d'Atangana Mebara et une seconde, à la fin des réquisitions du parquet, pour permettre au tribunal de se concerter sur la suite du procès. A la dernière partie, le tribunal annonce à l'audience que les différents accusés devraient désormais faire leurs déclarations, vu que «le tribunal estime que les éléments de preuve nécessaires ont été présentés». Ainsi, il est demandé aux accusés de choisir entre les trois options, sous quelle forme ils souhaitent déposer: sous serment, sans serment ou ne rien dire. Après moult négociations, Jérôme Mendounga choisit de déposer sans serment, Atangana Mebara, sous serment et Otélé Essomba de ne plus faire aucune déclaration. L'audience est renvoyée au 18 janvier 2012 pour les déclarations des accusés.
© Florette MANEDONG | Le Messager
Les éléments de la gendarmerie nationale armées et en cagoules, appuyés par le personnel de l'administration pénitentiaire ont investi le palais de justice de Yaoundé centre administratif, prêts à intervenir.
Le fait est extraordinaire en ce mercredi 04 janvier 2012 à la grande salle de la Cour d'appel du Mfoundi requise par le tribunal de grande instance du Mfoundi-centre administratif. Dès l'entrée de la clôture, les usagers se posent la question de savoir: «C'est comment ? C'est désormais de ce côté qu'on juge les bandits de grands chemins et assassins ? [Au lieu du tribunal militaire, ndlr] Je croyais que cette salle et même cette entrée étaient réservées aux prisonniers politiques et autres personnalités de ce pays accusés de détournements», s'étonne un habitué du palais de justice au passage.
C'est que, ce jour, l'ambiance est tout à fait particulière. Des hommes armées et cagoulés ont pris d'assaut le palais de justice pour une raison qui au départ n'était connue que des seuls bidasses. Dès l'entame de l'audience, le fait est relevé par l'accusé Jean Marie Atangana Mebara, qui se plaint de ce que «cette présence armée lui fait perdre toute sa sérénité». En guise de réponse, Gilbert Schlick, le président du collège des juges, argue que ces hommes en tenue ne sont en aucun cas là pour lui, mais pour assurer la sécurité des hommes et des biens...
Incident
La suite des évènements va faire mentir le juge. Car, à la fin de l'audience, ces gendarmes ont créé un cordon de sécurité autour de l'accusé, alors qu'il devisait un petit peu avec ses proches venus assister à l'audience. Au cours de ces discussions très animées, un homme s'approche, «Lettres d'ailleurs [le livre de Jean Marie Atangana, ndlr]» à la main, sollicitant une dédicace de l'auteur. Le temps d'un clignement de paupière, un de ces hommes cagoulés lui arrache ledit ouvrage et deux autres s'empressent de maîtriser Jean Marie Atangana Mebara sorti de ses gongs, à la suite de cet impair. «Laisse, laisse mon fils ! Ils ne savent pas ce qu'ils font», lance une maman à Jean Marie Atangana Mebara qui tentait de s'interposer entre les gendarmes et le solliciteur de la dédicace.
Ce léger incident précipite le départ du petit peloton non sans avoir reçu un bon chapelet d'injures des membres de la famille de l'accusé. «Les nés avant la honte», «il vous a fait quoi?», «pourquoi être si cruels? Des idiots comme ça! N'avez-vous donc pas honte?», «Il arrache même le livre ! Tu sais seulement comment écrire ton nom ? Pour ne pas parler d'un livre»..., entendait-on alors que le car ayant à son bord l'accusé, démarrait en trombe. Laissant la foule à ses injures accompagnés de pleurs et cris. On se serait cru à une cérémonie de funérailles.
Quelques heures plus tôt, pendant l'audience, c'était le moment des réquisitions intermédiaires de l'accusation. L'audience a néanmoins connu deux pauses: une première à cause du retard du conseil d'Atangana Mebara et une seconde, à la fin des réquisitions du parquet, pour permettre au tribunal de se concerter sur la suite du procès. A la dernière partie, le tribunal annonce à l'audience que les différents accusés devraient désormais faire leurs déclarations, vu que «le tribunal estime que les éléments de preuve nécessaires ont été présentés». Ainsi, il est demandé aux accusés de choisir entre les trois options, sous quelle forme ils souhaitent déposer: sous serment, sans serment ou ne rien dire. Après moult négociations, Jérôme Mendounga choisit de déposer sans serment, Atangana Mebara, sous serment et Otélé Essomba de ne plus faire aucune déclaration. L'audience est renvoyée au 18 janvier 2012 pour les déclarations des accusés.