Au Tribunal: L'arrestation de Yves Michel Fotso fait jubiler la famille Mebara
YAOUNDE - 03 DEC. 2010
© Florette MANEDONG | Le Messager
L'interpellation de ce témoin à charge dans l'affaire Albatros a constitué l'essentiel des échanges avant l'ouverture de l'audience de jeudi 2 décembre 2010.
© Florette MANEDONG | Le Messager
L'interpellation de ce témoin à charge dans l'affaire Albatros a constitué l'essentiel des échanges avant l'ouverture de l'audience de jeudi 2 décembre 2010.
Il est exactement 11h05min, jeudi
matin au tribunal de grande instance du Mfoundi, lorsque le principal
accusé de l'affaire Albatros, en la personne de Jean-Marie Atangana Mebara,
fait son entrée. Toujours sous bonne escorte, il arbore en ce jour une
tenue très décontractée (un pantalon super cent de couleur noire, une
chemise assez ample, nuancé de carreaux rouges, noirs et blancs.
Accompagné d'un chapeau à la « Dina Bell », de couleur marron. Au sein
de sa famille, les uns et les autres ont l'air radieux. Et c'est
inhabituel. D'habitude, ils affichent un sourire triste, uniquement pour
remonter le moral à leur père, frère ou mari qu'ils revoient encore une
nouvelle fois.
C'est en effet dans un climat de festivités qu'ils plongent le tribunal, dès leurs arrivées. En guise de salutations, ce sont des «as-tu appris la bonne nouvelle ?» qui fusent de toutes parts. «On va arroser ça ce soir». Un nouveau venu, croira qu'ils se réjouissent déjà de l'issue du procès, avant le jugement, persuadés de gagner. Mais non, il s'agit de tout autre chose: l'arrestation de Yves Michel Fotso. «Tout le monde est enfant de Dieu. Lui aussi on l'a pris, et maintenant, la vérité se fera savoir», lance l'un des enfants Mebara, notamment sa fille. Et d'ajouter plus tard à l'arrivée d'un nouveau membre de la famille, apparemment très important: «tu as appris, je n'avais pas de crédit pour t'appeler afin de t'annoncer la bonne nouvelle !» et lui de rétorquer «à qui le dis-tu donc ? J'étais là en personne ! Pour rien au monde, je n'aurais manqué ça ! J'ai personnellement assisté à son arrestation, et je l'ai suivi jusqu'à sa nouvelle demeure». Selon eux, c'est une avancée car, «la discrimination établie depuis le début sera enfin levée».
Atangana Mebara accompagne ces différentes remarques de sourires. Parmi les badauds, le même sujet est à l'ordre du jour. «Ça a été très vite fait. Habituellement, on met un peu plus de temps pour de pareilles arrestations: 24, parfois 72 heures. Mais là, en une seule journée, c'était vraiment le Tgv», argue un voisin. Et son interlocuteur d'ajouter: «ce n'est pas bien de mettre ses amis en prison. Sinon, vous serez désormais ennemis à vie». C'est l'occasion pour le troisième (un gendarme) d'ajouter, à voix très basse et regardant de gauche à droite, si une oreille indiscrète ne s'est immiscée dans la conversation «s'ils tentent ça avec le fils d'Halladj, (parlant apprend-on de Marafa Hamidou Yaya), c'est fini, c'est qu'on lui a déclaré la guerre, et de toute façon, il le fera sortir de là ». Ayant au préalable pris le soin de demander à plusieurs reprises au reporter du Messager présent sur les lieux « tu es journaliste ? »
C'est finalement à 13h42min, soit 2h plus tard, que le président du tribunal fait son entrée. Tout se passe très vite. Il revient sur la cause pour laquelle, l'affaire Mebara et Cie avait été mise en délibéré la dernière fois (pour les exceptions soulevées par la défense). Lecture est faite desdites exceptions, et des arguments avancées par le ministère public pour faire rejeter la cause. Arguments qui d'après la décision du tribunal, auraient pris le pas sur les exceptions. Ainsi donc, la cause est renvoyée au 9 décembre pour débats. La défense dispose de 48 heures si elle désire faire appel.
C'est en effet dans un climat de festivités qu'ils plongent le tribunal, dès leurs arrivées. En guise de salutations, ce sont des «as-tu appris la bonne nouvelle ?» qui fusent de toutes parts. «On va arroser ça ce soir». Un nouveau venu, croira qu'ils se réjouissent déjà de l'issue du procès, avant le jugement, persuadés de gagner. Mais non, il s'agit de tout autre chose: l'arrestation de Yves Michel Fotso. «Tout le monde est enfant de Dieu. Lui aussi on l'a pris, et maintenant, la vérité se fera savoir», lance l'un des enfants Mebara, notamment sa fille. Et d'ajouter plus tard à l'arrivée d'un nouveau membre de la famille, apparemment très important: «tu as appris, je n'avais pas de crédit pour t'appeler afin de t'annoncer la bonne nouvelle !» et lui de rétorquer «à qui le dis-tu donc ? J'étais là en personne ! Pour rien au monde, je n'aurais manqué ça ! J'ai personnellement assisté à son arrestation, et je l'ai suivi jusqu'à sa nouvelle demeure». Selon eux, c'est une avancée car, «la discrimination établie depuis le début sera enfin levée».
Atangana Mebara accompagne ces différentes remarques de sourires. Parmi les badauds, le même sujet est à l'ordre du jour. «Ça a été très vite fait. Habituellement, on met un peu plus de temps pour de pareilles arrestations: 24, parfois 72 heures. Mais là, en une seule journée, c'était vraiment le Tgv», argue un voisin. Et son interlocuteur d'ajouter: «ce n'est pas bien de mettre ses amis en prison. Sinon, vous serez désormais ennemis à vie». C'est l'occasion pour le troisième (un gendarme) d'ajouter, à voix très basse et regardant de gauche à droite, si une oreille indiscrète ne s'est immiscée dans la conversation «s'ils tentent ça avec le fils d'Halladj, (parlant apprend-on de Marafa Hamidou Yaya), c'est fini, c'est qu'on lui a déclaré la guerre, et de toute façon, il le fera sortir de là ». Ayant au préalable pris le soin de demander à plusieurs reprises au reporter du Messager présent sur les lieux « tu es journaliste ? »
C'est finalement à 13h42min, soit 2h plus tard, que le président du tribunal fait son entrée. Tout se passe très vite. Il revient sur la cause pour laquelle, l'affaire Mebara et Cie avait été mise en délibéré la dernière fois (pour les exceptions soulevées par la défense). Lecture est faite desdites exceptions, et des arguments avancées par le ministère public pour faire rejeter la cause. Arguments qui d'après la décision du tribunal, auraient pris le pas sur les exceptions. Ainsi donc, la cause est renvoyée au 9 décembre pour débats. La défense dispose de 48 heures si elle désire faire appel.