Au Tribunal - Affaire des avions présidentiels: Otélé Essomba «agressé» par le procureur général
YAOUNDE - 03 OCT. 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
Les portes de la salle d'audience de la Cour d'appel du Centre se sont ouvertes vers 11h, et la salle a été aussitôt prise d'assaut par une foule inhabituellement dense. Normal car, la salle accueillait deux audiences d'envergure.
La première à s'ouvrir appelle devant la barre l'ancien Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR), Jean-Marie Atangana Mebara, l'ex ambassadeur du Cameroun aux USA, et l'ancien directeur adjoint d'Asset portfolio management (APM). Ils sont poursuivis pour avoir détourné les deniers publics destinés à l'achat d'un Boeing neuf pour les déplacements du chef de l'Etat (22 milliards F CFA), entre autres.
L'audience s'ouvre normalement. La collégialité annonce sa décision de poursuivre les débats malgré les suggestions d’Atangana Mebara et ses clients qui veulent que la cause soit renvoyée devant le Tribunal criminel spécial. La partie s'ouvre par l'interrogatoire de l'accusé Otélé Essomba par son avocat, maître Ngwe Bell. Tout se passe dans le calme et la sérénité. Toute chose que la présidente Meigang a félicitée en ces termes: «merci monsieur Otélé par la clarté de vos réponses et la courtoisie avec laquelle vous-vous adressez à la Cour». Seulement, lorsque parole est donnée au Ministère public pour son contre interrogatoire, les choses tournent au vinaigre. «Quelle autre fonction occupiez-vous au sein d'APM?» Interroge, sur un ton martial, l'avocat général. «Madame la présidente, je me sens agressé», se plaint Otélé Essomba. «Non monsieur Otélé, vous ne serez pas agressé», rassure la présidente de la collégialité avant de prier l'avocat général de reformuler sa question. Face à la Mise au point de la Cour, l'avocat général revient visiblement à de meilleurs sentiments. Mais l’habitude à la peau dure. Car, le représentant du Ministère public s'emporte à nouveau. «Monsieur l’avocat général, ne perdez pas votre sang froid. Nous avons le nôtre», lance Me Assira qui dans son objection, demande à l'avocat général de retirer les «questions vexatoires» qu'il pose à l'accusé Otélé Essomba. L’auditoire assiste médusé à ce «spectacle».
L'audience va se poursuivre après un break de 30 minutes accordé par la Cour au conseil d’Atangana Mebara. Ce dernier a profité de l'absence de son conseil pour contre-interroger son coaccusé et codétenu Otélé Essomba. On retient de ce jeu de questions-réponses qu'APM Cameroun a été créée avant la nomination d'Atangana Mebara au secrétariat général de la présidence de la République. Bien plus, ce dernier n'avait aucune action dans le capital d'APM.
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
L'audience d'hier à la Cour d'appel du Centre a été marquée par un échange houleux entre maître Assira et le parquet.
Les portes de la salle d'audience de la Cour d'appel du Centre se sont ouvertes vers 11h, et la salle a été aussitôt prise d'assaut par une foule inhabituellement dense. Normal car, la salle accueillait deux audiences d'envergure.
La première à s'ouvrir appelle devant la barre l'ancien Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR), Jean-Marie Atangana Mebara, l'ex ambassadeur du Cameroun aux USA, et l'ancien directeur adjoint d'Asset portfolio management (APM). Ils sont poursuivis pour avoir détourné les deniers publics destinés à l'achat d'un Boeing neuf pour les déplacements du chef de l'Etat (22 milliards F CFA), entre autres.
L'audience s'ouvre normalement. La collégialité annonce sa décision de poursuivre les débats malgré les suggestions d’Atangana Mebara et ses clients qui veulent que la cause soit renvoyée devant le Tribunal criminel spécial. La partie s'ouvre par l'interrogatoire de l'accusé Otélé Essomba par son avocat, maître Ngwe Bell. Tout se passe dans le calme et la sérénité. Toute chose que la présidente Meigang a félicitée en ces termes: «merci monsieur Otélé par la clarté de vos réponses et la courtoisie avec laquelle vous-vous adressez à la Cour». Seulement, lorsque parole est donnée au Ministère public pour son contre interrogatoire, les choses tournent au vinaigre. «Quelle autre fonction occupiez-vous au sein d'APM?» Interroge, sur un ton martial, l'avocat général. «Madame la présidente, je me sens agressé», se plaint Otélé Essomba. «Non monsieur Otélé, vous ne serez pas agressé», rassure la présidente de la collégialité avant de prier l'avocat général de reformuler sa question. Face à la Mise au point de la Cour, l'avocat général revient visiblement à de meilleurs sentiments. Mais l’habitude à la peau dure. Car, le représentant du Ministère public s'emporte à nouveau. «Monsieur l’avocat général, ne perdez pas votre sang froid. Nous avons le nôtre», lance Me Assira qui dans son objection, demande à l'avocat général de retirer les «questions vexatoires» qu'il pose à l'accusé Otélé Essomba. L’auditoire assiste médusé à ce «spectacle».
L'audience va se poursuivre après un break de 30 minutes accordé par la Cour au conseil d’Atangana Mebara. Ce dernier a profité de l'absence de son conseil pour contre-interroger son coaccusé et codétenu Otélé Essomba. On retient de ce jeu de questions-réponses qu'APM Cameroun a été créée avant la nomination d'Atangana Mebara au secrétariat général de la présidence de la République. Bien plus, ce dernier n'avait aucune action dans le capital d'APM.