Attirance sexuelle : les femmes préfèrent les hommes drôles. Une marque de soumission

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Les femmes seraient plus sensibles à l’humour de leur partenaire que les hommes. C’est en tout cas ce que révèle une étude américaine. Comment expliquer ce phénomène ? Selon Jeffrey Hall, auteur de l’étude, l’intérêt sexuel de l’humour serait à chercher du côté du « sexisme ambivalent ». Explications de Peggy Sastre.

 

L’humour est l’une des qualités qui fait le plus consensus entre hommes et femmes lors de la recherche d’un partenaire amoureux.

 

L’une des principales hypothèses permettant d’expliquer ce phénomène est la suivante : l’humour est un trait sexuellement sélectionné au cours de l’évolution parce qu’il est un indicateur à la fois d’intelligence et de créativité.

 

Une intelligence et une créativité produite le plus souvent, en tendance, par les hommes et appréciée, toujours en tendance, le plus souvent par les femmes.

 

Les femmes sont attachées à l’humour masculin

Certaines études montrent ainsi que les femmes hétérosexuelles sont plus attachées à l’humour chez un partenaire masculin que leurs homologues mâles le sont chez une partenaire féminine.

Pas forcément parce qu’un homme drôle serait, en soi, plus attirant qu’un autre, mais parce qu’une femme ayant le sens de l’humour – du côté réceptif de la chose – serait aussi plus sagace, en général, et donc plus à même de détecter si l’homme en question lui ment. Soit un avantage reproductif majeur.

Dans une récente étude, le professeur en communication Jeffrey Hall, de l’Université du Kansas, vient d’éprouver ces hypothèses dans une série de trois expériences.

 

En matière d’humour, pas de différence entre les sexes

Dans la première, une centaine de personnes âgées de 18 à 62 ans, un échantillon féminin à 57% et blanc à 88%, ont accepté de rendre publique une partie de leur Facebook – les huit dernières photos de profil, la section « à propos de moi », ainsi que tous leurs posts considérés comme « récents » par le réseau social – pour que 35 individus des deux sexes les étudient et répondent à divers questionnaires évaluant leur personnalité.

 

Résultat : pas de différence significative entre les sexes quant à la quantité de « contenu humoristique » posté, un contenu davantage considéré comme un indice d’extraversion que d’intelligence.

Dans la seconde expérience, 289 étudiants (200 femmes, 89 hommes) âgés de 18 à 38 ans, blancs pour 80% d’entre eux et tous hétérosexuels, ont été soumis à divers questionnaires visant à jauger la corrélation entre humour et intelligence dans trois domaines précis : la production d’humour, sa compréhension et son appréciation. Ensuite, d’autres questionnaires évaluaient leur degré d’extraversion et d’attractivité sexuelle.

 

Résultat : ici encore, l’humour semble davantage corrélé à l’extraversion qu’à l’intelligence au sens strict, et aucune différence significative entre les sexes ne se fait jour, notamment en termes de production humoristique.

 

Les femmes sont plus réceptives

Dans la troisième et dernière expérience, 102 étudiants hétérosexuels, blancs à 78% et âgés de 18 à 30 ans ont été rassemblés en 51 couples, avant de passer une dizaine de minutes ensemble.

Ensuite, un questionnaire à quatre entrées (« Je voudrais sortir avec cette personne » ; « Je lui donnerais mon numéro de téléphone si cette personne me le demandait » ; « J’aimerais revoir cette personne » ; « J’aimerais discuter une nouvelle fois avec cette personne »), permettait d’évaluer leur intérêt sexuel. L’humour était quant à lui mesuré par le chercheur via l’enregistrement audio et vidéo de l’interaction.

Résultats : hommes et femmes étaient, une nouvelle fois, équivalents en termes de production d’humour MAIS les femmes semblaient bien plus réceptives – elles riaient davantage. Et plus elles riaient, plus leur intérêt sexuel pour leur partenaire de laboratoire était élevé.

 

De l’intérêt sexuel de l’humour

Selon Jeffrey Hall, l’humour n’est donc pas vraiment un indicateur d’intelligence, vu que les gens « rient à des blagues qu’ils ne comprennent pas totalement et comprennent des blagues auxquelles ils ne rient pas », par contre, il peut être un bon indicateur de soumission à des valeurs traditionnelles et autres stéréotypes genrés.

 

La production d’humour, conclut Jeffrey Hall dans son papier, semble considérée comme une marque de domination, tandis que la réception de cet humour – le rire – penche visiblement davantage vers la soumission. Raison pour laquelle les hommes semblent plus enclins à se donner en spectacle et les femmes à se placer du côté du public.

 

Pour Hall, l’explication de l’intérêt sexuel de l’humour est donc plutôt à chercher du côté du « sexisme ambivalent » et des valeurs traditionnellement assignées à la masculinité et à la féminité :

 

« La séduction par l’humour des hommes est peut-être particulièrement attirante pour les femmes traditionnelles, et les femmes servant de public réactif sont peut-être les plus attirantes aux yeux d’hommes traditionnels. »



10/09/2015
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