Le ministre de la Communication a donné un point de presse à cet effet vendredi dernier.
Suite aux requêtes de trois organisations non gouvernementales (Ong), qui dénoncent les conditions de détention des hommes politiques, des journalistes et des écrivains, adressées au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le 15 octobre dernier, le gouvernement camerounais a riposté, vendredi 19 octobre dernier, par la voix de Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, au cours d’un point de presse à Yaoundé. Le Mincom dément tout ce qui a été relevé par ces Ong.
«S’agissant des risques auxquels seraient exposés les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, le Cameroun a ratifié un certain nombre d’instruments juridiques internationaux visant la protection et la facilitation du travail du journaliste», a expliqué Issa Tchiroma Bakary. A l’en croire, de 1948 à 1976, le Cameroun a ratifié plusieurs accords internationaux dont celui de Beyrouth le 10 décembre 1948, celui de Florence en 1950 et le pacte international, relatif aux droits civils et politiques, le 16 décembre 1966.
Le Mincom déclare qu’à ce jour, le Cameroun compte 500 organes de presse privés à périodicité diversifiée. Des quotidiens dont les plus connus sont Mutations, Le Messager, Le jour, La nouvelle expression et Le quotidien de l’économie. Une centaine de stations de radiodiffusion sonores émettant des dix régions du pays. Sur le plan audiovisuel, on dénombre 17 chaînes de télévision et au moins cinq organes de presse cybernétiques et 500 télédistributions. Tout en rappelant que «ces médias exercent librement sous la protection des textes, sans aucun empiètement des pouvoirs publics», Issa Tchiroma affirme que «seules quatre structures détiennent des licences délivrées par les pouvoirs publics.»
C’est la raison pour laquelle des journalistes se retrouvent en prison, a informé le porte-parole du gouvernement, qui sera auditionné au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies aux mois d’avril et mai 2013, au sujet de ces accusations sur les violations de droits de l’homme au Cameroun. «Le devoir d’investigation n’est guère synonyme de droit d’intrusion dans la vie privée des personnes. Le droit d’informer ne doit guère se confondre avec une permission de diffamer, d’injurier, de calomnier ou de propager de fausses informations notamment pour des cas concernant parfois des affaires en cours de traitement dans les tribunaux, et qui nécessitent que soit, à chaque fois, respecté le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis de toute influence extérieure», a martelé le Mincom.
Dans le rapport envoyé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Pen International, Committee to Protect Journalists et Internet Sans Frontières affirment que la liberté de la presse est en danger au Cameroun à cause des menaces à l’encontre des journalistes, qui enquêtent sur la corruption, les questions politiques, la faiblesse du taux d’accessibilité des Camerounais à Internet, etc. Ces Ong dénoncent également la loi camerounaise sur la cybercriminalité et le coût élevé des licences audiovisuelles.