“Tchiroma est prêt au sacrifice suprême”
Lundi, 12 Mars 2012 10:23
Adolarc Lamissia
Hassana Tchiroma. L’ancien secrétaire à
l’organisation du Fsnc, le parti de l’actuel Mincom, affirme qu’il a été
viré à cause de son soutien à l’ancien ministre Marafa.
Comment avez-vous accueilli votre exclusion du Fsnc par le président de votre formation politique ?
J’ai pris acte de la décision du président Issa Tchiroma, qui m’a
d’abord demis de mes fonctions de secrétaire national à l’organisation
du Fsnc, et m’a ensuite exclu du parti. Je crois qu’il ne s’agit pas
seulement d’indiscipline, mais de vouloir dire qu’il est prêt au
sacrifice suprême pour soutenir le président Biya. S’il ne s’agissait
que de cela, on aurait pu résoudre ce problème de manière interne.
C'est-à-dire un conseil de discipline et, après, une notification de mon
remplacement, sans ce tapage médiatique organisé par le ministre de la
Communication. Il veut faire croire au président de la République que,
pour lui, il est prêt à livrer bataille et jeter son frère en pâture
pour le servir. Il s’agit, pour Issa Tchiroma, d’un sacrifice capital et
d’un combat qu’il mène contre l’ancien ministre Marafa Hamidou Yaya.
Malheureusement, pour le ministre Issa Tchiroma, le président de la
République a l’expérience de la gestion des hommes.
Qu’est-ce qui est à l’origine de votre exclusion du Fsnc ?
C’est à la suite d’une lettre adressée par moi au directeur de la
publication du journal « La Nouvelle », sur l’acharnement médiatique
contre l’ancien ministre Marafa, qualifié de coupeur de route, avec le
général Oumarou Djam, le député Youssoufa Dawa et 23 autres
personnalités considérées comme les soutiens et les réseaux actifs, dans
la région du Nord de l’ancien Minatd. Ma lettre relève aussi et surtout
le rôle trouble des élites de cette région qui, apparemment, veulent
voir l’ancien Minatd mourir politiquement. Cette lettre a été
interceptée par mon président de frère, qui a déclaré la guerre à Marafa
Hamidou Yaya. La publication de ladite lettre ouverte a été bloquée
par le Mincom au niveau de la rédaction du journal “La Nouvelle” et mon
exclusion a été décidée le lendemain, 04 mars 2012, et la campagne de
médiatisation lancée contre moi sur les antennes de la Crtv et dans les
colonnes de Cameroon Tribune. Voilà les vraies raisons de mon exclusion
du Fsnc.
Allez-vous faire appel de la décision du président national du Fsnc?
Non ! Parce que moi je ne regarde jamais là où je suis tombé, mais d’où
est parti maculbute. J’ai été exclu du Fsnc, la porte de ce parti a été
fermée pour moi. C’est la fin de l’histoire.
Êtes-vous un soutien de l’ancien ministre Marafa ?
Je ne suis pas seulement le soutien de l’ancien ministre Marafa. Je
suis aussi un soutien du lamido de Garoua et du ministre Issa Tchiroma.
J’avais initié une réconciliation entre les élites de la Bénoué sous
l’égide de l’ex-gouverneur de la province du Nord, M. Ousmane Mey, et de
quelques patriarches du Nord. Mon frère a cru voir en cela une volonté
de positionnement de ma part. Moi, j’avais juste voulu que les élites
politiques de notre région fédèrent leurs énergies pour le bien des
populations du Nord. Voilà qu’il (Issa Tchiroma) décide de réduire à
néant tous les soutiens et partisans de Marafa, qu’il affronte bec et
ongles. Le ministre Marafa a été adulé ces deux dernières décennies.
Aujourd’hui qu’il est en marge, des gens sans foi ni loi veulent
l’assassiner politiquement. Nous n’allons pas accepter cela.
Comment voyez-vous votre avenir politique ?
Je réfléchis encore et je me donne quelques jours de réflexion avant de
me décider. J’ai toujours été de tous les combats de mon frère, parce
que je le soutenais et je croyais en lui. Aujourd’hui, j’ai comme
l’impression qu’il croit être le plus intelligent des Camerounais et
surtout des politiciens. Je l’ai suivi à l’Undp, à l’Andp, à la
coalition des partis d’opposition, parce que j’avais foi en lui. Issa
Tchiroma pense que tout le monde a des intérêts égoïstes comme lui.
Dans les prochains jours, je vous dirai comment je compte servir mon
pays et surtout aider le président de la République à atteindre ses
grandes réalisations pour notre pays.
Propos recueillis par
Adolarc Lamissia