Coupé de sa famille et de ses amis depuis six semaines, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République a obtenu les permis de visite pour 47 de ses proches. Le sésame a été délivré vendredi dernier. Mais rien ne garantit pour l’instant la poursuite de son procès prévue ce 16 août 2011...
Il a attendu les toutes dernières minutes « ouvrables » de la semaine dernière pour le faire. Il s’est même offert des prolongations… Vendredi dernier, 12 août 2011, peu après 17h, Pascal Magnaguémabé, le juge d’instruction chargé de l’affaire des détournements des deniers publics liés notamment au processus d’acquisition de l’avion présidentiel a enfin délivré les « permis de visite » qui étaient sollicités par Jean-Marie Atangana Mebara. Les 47 amis et membres de la famille de l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République (sur une liste initiale de 43 noms à laquelle s’est ajoutée une rallonge de quatre personnes) ont obtenu l’autorisation de lui rendre visite à la prison de Kondengui où il est écroué. L’information a été obtenue de Claude Assira, l’un des avocats de l’ancien ministre d’Etat. Cela faisait quasiment six semaines que le prévenu était interdit de visible.
Comment est intervenue la fin de l’embargo concernant le droit de visite de M. Atangana Mebara ? Me Claude Assira explique qu’il est allé rencontrer le juge d’instruction vendredi dernier pour le relancer par rapport à la situation de son client lorsque le dénouement est arrivé. Pascal Magnaguémabé a fait savoir, explique-t-il, que le Procureur de la République, saisi d’une demande d’avis au sujet de ce dossier, avait communiqué sa réponse. Même si le parquet lui conseille « d’apprécier chaque cas individuellement », il réitère (lire par ailleurs) que l’opportunité de délivrer les permis de communiquer appartient au juge d’instruction. Exactement ce que dit l’article 238 du Code de procédure pénale : « en cas de détention provisoire, les conjoints, ascendants, descendants, collatéraux, alliés et amis de l’inculpé ont un droit de visite […] un permis permanent de visite peut être délivré aux personnes [ainsi] énumérées par le juge d’instruction qui peut, à tout moment, le retirer ».
Doutes sur la suite ?
Pour l’instant, pourtant, le doute n’est pas totalement dissipé au sujet la poursuite du procès le 16 août. La présence du magistrat Aoudou, membre du collège des juges chargés du dossier, n’est pas garantie. Il devrait être absent pendant toute la semaine, a-t-on appris d’une source officieuse. Mais l’information n’a pas été vérifiée, compte tenu du long week-end de l’assomption…
Pour mémoire, M. Atangana Mebara est sous le coup de cinq chefs d’inculpation liés au processus d’acquisition de l’avion présidentiel ou à la gestion de la défunte Camair. Il est poursuivi en compagnie de l’ancien Ambassadeur du Cameroun à Washington Dc, Jérôme Mendouga, du directeur général et du directeur général adjoint de Aircraft Portfolio Management (APM), structure que l’accusation dit avoir été instrumentalisée pour la distraction de la fortune publique, Yves-Michel Fotso, l’ancien Dg de la Camair et d’autres personnes non encore identifiées... Ils sont accusés de détournement des deniers publics. Placé en détention préventive depuis août 2008, Jean-Marie Atangana Mebara est encore sous le coup d’une enquête judiciaire portant sur deux inculpations.