Atangana Mebara: «Je suis un prisonnier politique»
YAOUNDÉ - 10 Mai 2012
© Thierry Djoussi | La Météo
L'ex Sg/Pr a boycotté la convocation chez le juge d'instruction. Notifié en revanche par voie d'huissier, sur place à Kondengui, il a refusé tout net de décharger le document. Depuis la décision de son maintien en détention et au lendemain de son acquittement partiel, M. Atangana Mebara se considère davantage comme un prisonnier d'opinion.
«Atango» est fâché. Et pour de bon. L'auteur de «Lettres d'ailleurs» a perdu la foi. Cette même foi qui lui a permis, selon ses écrits, d'endurer l'épreuve de la prison depuis son arrestation, en 2008. L'ex-ministre d'Etat, ministre des Relations extérieures a posé deux actes qui ébranlent les Vertus de la «patience chrétienne», qu'il recommande à sa fille dans son livre cité haut. Le mardi 07 mai 2012, il a refusé de déférer à la convocation du juge d'instruction, Pascal Magnaguemabe (dont la crédibilité est en chute libre). Lequel a joué les facteurs de sa propre lettre de convocation. En tout cas, sa présence, la veille dans la cellule de Jean Marie Atangana Mebara, n'y a rien fait.
Face à son refus, son inculpation (pour une deuxième affaire de tentative de détournement de deniers publics) lui a été notifiée par voie d'huissier. Même cause, même effet! M. Atangana Mebara a refusé de signer sa convocation. Un acte qui pourrait marquer le début d'une cassure entre le natif de la Mefou-et Akono et la justice de son pays, à laquelle il faisait pourtant jadis crédit. «Puisqu'on instrumentalise la justice pour me priver de ma liberté, je me considère dès ce jour [hier, 09 mai, Ndlr] comme un prisonnier politique», aurait lâché devant témoin l'ancien Sgpr.
Quelles conséquences?
Acquitté le 03 mai dernier de trois des cinq chefs d'inculpation, Jean Marie Atangana Mebara est de nouveau accusé de tentative de détournement de 3,3 milliards FCFA, en coaction avec l'ex-Premier ministre Ephraïm Inoni. Une affaire que la justice avait sciemment choisi de laisser sous le coude pendant quatre ans. L'arrestation, le 16 avril 2012, d'Ephraïm Inoni participerait en effet de cette logique du rouleau compresseur. Sa mise sous mandat de dépôt avait manifestement pour but de venir attendre en embuscade l'ex-Sg/Pr, dont presque tout le monde annonçait déjà la libération.
Les 3,3 milliards FCFA querellés auraient été débloqués par la Société nationale des hydrocarbures (Snh), aux fins de règlement d'arriérés de location d'avions de la (défunte) Camair à Ansett, loueur d'avions. Informé de cette dernière inculpation, l'ex-Sg/Pr a derechef protesté de son innocence.
Mais il semble que le dilatoire du procureur de la république, suite au verdit du Tgi ordonnant l'élargissement (partiel) de Jean Marie Atangana Mebara, a été pour l'intéressé la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Cependant, sa farouche décision de se considérer comme un prisonnier politique et non plus de droit commun, dans les faits de ne plus plaider son innocence devant le tribunal, l'expose à terme à une condamnation par défaut.
Pour «l'Opération épervier», les conséquences n'en seront que plus désastreuses. Notamment en termes d'image du Cameroun.
© Thierry Djoussi | La Météo
L'ex Sg/Pr a boycotté la convocation chez le juge d'instruction. Notifié en revanche par voie d'huissier, sur place à Kondengui, il a refusé tout net de décharger le document. Depuis la décision de son maintien en détention et au lendemain de son acquittement partiel, M. Atangana Mebara se considère davantage comme un prisonnier d'opinion.
«Atango» est fâché. Et pour de bon. L'auteur de «Lettres d'ailleurs» a perdu la foi. Cette même foi qui lui a permis, selon ses écrits, d'endurer l'épreuve de la prison depuis son arrestation, en 2008. L'ex-ministre d'Etat, ministre des Relations extérieures a posé deux actes qui ébranlent les Vertus de la «patience chrétienne», qu'il recommande à sa fille dans son livre cité haut. Le mardi 07 mai 2012, il a refusé de déférer à la convocation du juge d'instruction, Pascal Magnaguemabe (dont la crédibilité est en chute libre). Lequel a joué les facteurs de sa propre lettre de convocation. En tout cas, sa présence, la veille dans la cellule de Jean Marie Atangana Mebara, n'y a rien fait.
Face à son refus, son inculpation (pour une deuxième affaire de tentative de détournement de deniers publics) lui a été notifiée par voie d'huissier. Même cause, même effet! M. Atangana Mebara a refusé de signer sa convocation. Un acte qui pourrait marquer le début d'une cassure entre le natif de la Mefou-et Akono et la justice de son pays, à laquelle il faisait pourtant jadis crédit. «Puisqu'on instrumentalise la justice pour me priver de ma liberté, je me considère dès ce jour [hier, 09 mai, Ndlr] comme un prisonnier politique», aurait lâché devant témoin l'ancien Sgpr.
Quelles conséquences?
Acquitté le 03 mai dernier de trois des cinq chefs d'inculpation, Jean Marie Atangana Mebara est de nouveau accusé de tentative de détournement de 3,3 milliards FCFA, en coaction avec l'ex-Premier ministre Ephraïm Inoni. Une affaire que la justice avait sciemment choisi de laisser sous le coude pendant quatre ans. L'arrestation, le 16 avril 2012, d'Ephraïm Inoni participerait en effet de cette logique du rouleau compresseur. Sa mise sous mandat de dépôt avait manifestement pour but de venir attendre en embuscade l'ex-Sg/Pr, dont presque tout le monde annonçait déjà la libération.
Les 3,3 milliards FCFA querellés auraient été débloqués par la Société nationale des hydrocarbures (Snh), aux fins de règlement d'arriérés de location d'avions de la (défunte) Camair à Ansett, loueur d'avions. Informé de cette dernière inculpation, l'ex-Sg/Pr a derechef protesté de son innocence.
Mais il semble que le dilatoire du procureur de la république, suite au verdit du Tgi ordonnant l'élargissement (partiel) de Jean Marie Atangana Mebara, a été pour l'intéressé la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Cependant, sa farouche décision de se considérer comme un prisonnier politique et non plus de droit commun, dans les faits de ne plus plaider son innocence devant le tribunal, l'expose à terme à une condamnation par défaut.
Pour «l'Opération épervier», les conséquences n'en seront que plus désastreuses. Notamment en termes d'image du Cameroun.