Assemblée Nationale: Odeurs de remaniement - Bousculades à l'autel

Yaounde, 10 Décembre 2012
© FRANÇOIS BIKORO | L'Anecdote

Le discours du Chef de l'État lors du Conseil des ministres, encourageant l'équipe gouvernementale à plus d'ardeur au travail, et la fin tumultueuse des travaux à l'hémicycle font jaser quelques habituées des signes et des signaux d'Etoudi. Ces derniers qui pensent déchiffrer les signaux de gouvernance de l'homme-lion s'inquiètent à raison de la bonne humeur du Nom Ngui face aux ministres. Alors même que les indicateurs, ne semblent pas toujours vouloir virer ne serait-ce qu'à l'orange tels que prescrit dans les feuilles de route d'au moins 15 ministres.


Surtout que l'historicité des coups de tête-présidentiels nous renseigne sur le sort qui est toujours réservé à ceux des ministres dont le président semble trahir comme une satisfaction. La gestion scabreuse et chaotique de la cabale, construite autour de son fils et même les histoires cocasses distillées pour noircir son environnement immédiat, militent que le Président nettoie les écuries d'Augias. Déjà nos sources nous faisaient savoir près de deux mois avant, le courroux du Chef de l’Etat devant les atermoiements voulus ou pas du processus électoral par Elecam. Les tenants de cette thèse arguent que Paul Biya, dont on sait la reliance avec le respect de la loi, réfute encore la thèse d'un complot institutionnel pour ne garder que celle de l'incompétence du gouvernement et des autres acteurs politiques clés tapis au Rdpc et la majorité. Il s'agira donc, au-delà de booster le moral des camerounais qui assistent depuis 30 ans à la mort-née des actions du Chef de l'Etat, du fait du laxisme de ses collaborateurs et dans son propre camp, de rassurer les uns et les autre sur l'acuité du cap annoncé. En se débarrassant de celles ou ceux de ses collaborateurs dont l'appétence à l'argent, aux coups bas, et à la course au pouvoir rivalisent avec leur refus d'accompagner l'avènement de grandes réalisations... avec Paul Biya.

Entre temps, l'on a compris comme une onde maffieuse sérieusement établie entre le réseau des députés fidèles aux victimes de l'opération «Epervier» d'avec quelques ministres dont la proximité est assez manifeste avec le G11. L'objectif est de retarder le plus possible le remaniement, par l'accentuation du sabotage du calendrier électoral par Elecam et les tenants de la biométrie. Cela a L'avantage de donner les moyens de l'Etat à ces fossoyeurs du Renouveau identifiés à l'Assemblée nationale identifiables au sein du gouvernement Yang. Ce qui explique l'acharnement de certains députés dont on dit très proches des réseaux. «Tout-sauf-Biya» face à quelques rares membres du gouvernement dont la fidélité à Paul Biya est un crime. Et dès ce lundi, députés et ministres ripoux vont s'empresser de passer à la mise en œuvre de leur sport favori : les marchés de gré à gré, question de mettre davantage de coté pour la besogne, dont le financement d'une certaine presse ne constitue que la portion congrue du drame qui va se nouer si le remaniement n'intervient pas à temps. La mine patibulaire et le regard égaré de certains ministres au sortir de ces deux conclaves ne laissent plus d'un songeur quant à leur départ et du sort qui leur est réservé. Les serres de l’épervier, soupçonné d'être virulent avec les collaborateurs ripoux du Chef de L'Etat, pourraient se refermer sur certains très rapidement. Certes, comme ce fut le cas en 2002, on soupçonne les réseaux Brutus et le G11 de vouloir importer la situation ivoirienne chez nous, avec La complicité de la Communauté internationale et Elecam. Le président Biya, ne pouvant légiférer indéfiniment avec des gens ayant perdu toute légitimité et d'accointance bien visible avec les ennemis de la République, le risque d'une impasse politique est trop grand. Que seul un remodelage de l'appareil déjà bien grippé par la peur et l'imposture pourrait éviter. Nos sources, proches des milieux policiers généralement crédibles, nous indiquent qu'on avait surpris certains gestionnaires de crédits en flagrant délit de signature de bons d'engagement antidatés. La conséquence de cette situation serait le délitement du service public, le découragement des opérateurs économiques qui ne paieraient pas les impôts et le dépôt de bilan. Et dans ce registre, les attaques contre Alamine Ousmane Mey, à la suite d'autres fidèles parmi les fidèles du Chef de l'Etat et de sa famille ne sauraient être gratuites. Par contre ce qui étonne plus d'un observateur, c'est souvent l'absence de cohésion et de collaboration face au sabordage visible de l'action gouvernementale et du Renouveau. A défaut de renouvellement d’une classe politique par La voie des urnes, nécessaire pour donner du sang neuf et pur à Paul Biya, il ne lui reste qu'à le faire en son sein. Cela limitera le calvaire moral des ministres et redonnera au peuple l'assurance d'un pays qui sait où il va. Et avec qui...


11/12/2012
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