En cas d’aboutissement de la candidature de Cavaye Yéguié Djibril, l’actuel président, aux sénatoriales, le fauteuil aurait un nouvel occupant.
La session ordinaire de l’Assemblée nationale pour le mois de mars s’ouvre ce jour à l’hémicycle de Ngoa-Ekellé à Yaoundé. Elle sera présidée, comme depuis 1992, par Cavaye Yéguié Djibril, qui a fini peut être par se lasser de cette routine. Ce dernier a décidé de «grandir politiquement». En effet, le député du Mayo Sava dans l’Extrême-Nord du Cameroun veut migrer de la chambre basse (Assemblée nationale) vers la chambre haute (Sénat).
Il a déposé, en fin de semaine dernière, sa candidature pour investiture au sein de son parti. Les yeux sont désormais rivés vers la Commission nationale d’investiture des candidats du RDPC que préside Paul Biya, président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions. L’on est donc dans l’attente de sa décision. D’ores et déjà, l’on se pose des questions et analyse les chances de réussite de sa demande d’investiture.
A chaque élection du bureau, le schéma est classique. Aucun suspense car, on savait déjà qui serait élu à la tête de la chambre basse. «Que ce sera encore qui d’autre que lui?» Pouvait- on entendre dans les coulisses bien avant le déroulement de l’élection. Preuve que tout avait déjà été «réglé» à l’avance. Et Cavaye Yéguié Djibril le confirmait par un discours préparé bien à l’avance, qu’il sortait toujours d’une des poches de ses luxueuses gandouras. «Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de m’avoir à nouveau accordé votre confiance», disait-il alors dans une fausse modestie à peine voilée, tant son impatience à regagner le «perchoir » était visible à chaque fois qu’il était obligé de s’en éloigner pour la circonstance.
Une soif de besoin qui a fini par avoir raison de l’impatience des ses «pairs». «On l’avait mis à cette place pour qu’il défende nos intérêts mais lui, il s’en servait pour régler nos comptes avec nous et ceux qu’ils considéraient comme ses ennemis politiques au point de nous infantiliser, nous ridiculiser », confie sous anonymat, un acteur politique issu comme le Pan, de l’Extrême-Nord.Entre temps sa démission est attendue au plus tard le 13 mars prochain.