Assemblée nationale: Le titre de «Nnom ngui» conféré à Paul Biya fait grand bruit
Yaoundé, 10 Décembre 2012
© Pascal DIBAMOU | Correspondance
La séance plénière d'adoption de la loi sur la prorogation pour trois mois du mandat des députés s'est tenue vendredi dernier à l'hémicycle de Ngoa-Ekellé. A cette occasion. Amadou Ali, le vice-Premier ministre, ministre des Relations avec les Assemblées, qui a défendu ladite loi devant la commission des lois constitutionnelles devait répondre aux questions des députés au cours de la discussion générale. Plus de cinq questions lui ont été posées. Elles ont porté, pour la plupart, sur les inscriptions biométriques qu'effectuent en ce moment Election's Cameroon (Elecam), sur la gratuité de la carte nationale d'identité, sur les problèmes de constitutionnalité et de légalité que peut occasionner la prorogation à répétition du mandat des parlementaires.
Mais la question la plus inattendue a été posée par Nga Koumnda, député Rdpc de la Lékié. Ce dernier a fustigé le fait que René Emmanuel Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd); n'a pas répondu à sa question lors de la plénière d'adoption de la loi modifiant certaines dispositions du Code électoral.
«Aujourd'hui, on se sent très froissé lorsqu'on nous demande de retirer nos questions. Je ne sais pas quel rôle le gouvernement voudrait que le député vienne jouer (à l’Assemblée nationale, ndlr.»
Si vous voulez que nous soyons des applaudimètres, nous allons applaudir comme ça vous serez de grands ministres demain. Je ne peux pas poser une question et un ministre me demande de la retirer. Vous (Amadou Ali, ndlr) êtes pourtant là à coté. Vous qui êtes censé réguler les choses. Cela ne m'a pas du tout plu. Je suis ici pour dire les choses que je pense, les choses que je vois, les choses anormales. (…) Nous sommes ici pour redresser la nation, pour parler de vraies choses. Nous ne venons pas ici pour blaguer je dis et je redis que dites à ce ministre là (René Sadi, ndlr) de venir ici répondre a ma question. Parce que je connais «Moutendo», je connais Medjo Metang, quand ces messieurs donnaient le pouvoir, l’onction à Paul Biya, ces gens qui allaient lui mettre les peaux de bananes sur le corps n'étaient pas encore nés. Quand Dieu décidait que Biya devienne président dans cette République, ces gens n'étaient encore nés. Que certains profitent parce que nous marchons à côté du chef de l'Etat et qu'on fasse une mascarade pour aller le surcharger avec des histoires qu'il connait déjà. Je pense que là c'est trop. Je veux revoir ce ministre ici et qu'il réponde à ma question.
Sur cette interpellation, le vice-Pm dira: «Je ne veux pas faire des commentaires sur les propos du député Nga Koumnda, C'est son opinion et son droit.» En rappel, le député de la Le0kié avait formulé cette question à l'endroit du Minatd «… Je ne voudrais pas m’attarder sur le cas des sous-préfets qui n’ont que 200.000 FCFA de subvention. Ce qui les oblige à tendre la main aux chefs traditionnels chaque fois qu’ils ont à faire une tournée, eux qui sont au four et au moulin. Ma question est de savoir est qu’il ne peut avoir une augmentation de la subvention de sous-préfets pour qu’ils essayent de vivre aisément? Je voudrais revenir sur le cas des chefs traditionnels. Monsieur le ministre pour terminer et vous n’êtes pas obligés de répondre à cette question parce qu’à votre actif ici nous sommes habitués à vos réponses. Je voudrais ajouter que tous les ministres de cette République rentrent derrière (au village) chercher le poste de chef traditionnel. Ils ont même osé amener le chef de l’Etat dans ce groupement traditionnel en le nommant «Nnom ngui» je ne sais pas à quoi cela renvoi pourtant le chef de l’Etat est le chef de tous les chefs. Nnom ngui veut dire quoi ? Si vous pouvez nous expliquer. Merci monsieur le ministre» Le ministre Sadi au lieu de répondre à la question du député lui avait tout simplement demandé de retirer sa question. Paul Biya a été fait «Nnom Ngui» à l'occasion du dernier comice agro pastoral à Ebolowa, en janvier 2011.
source: mutations
© Pascal DIBAMOU | Correspondance
Le député Nga Koumnda et le ministre René Emmanuel Sadi à couteaux tirés.
La séance plénière d'adoption de la loi sur la prorogation pour trois mois du mandat des députés s'est tenue vendredi dernier à l'hémicycle de Ngoa-Ekellé. A cette occasion. Amadou Ali, le vice-Premier ministre, ministre des Relations avec les Assemblées, qui a défendu ladite loi devant la commission des lois constitutionnelles devait répondre aux questions des députés au cours de la discussion générale. Plus de cinq questions lui ont été posées. Elles ont porté, pour la plupart, sur les inscriptions biométriques qu'effectuent en ce moment Election's Cameroon (Elecam), sur la gratuité de la carte nationale d'identité, sur les problèmes de constitutionnalité et de légalité que peut occasionner la prorogation à répétition du mandat des parlementaires.
Mais la question la plus inattendue a été posée par Nga Koumnda, député Rdpc de la Lékié. Ce dernier a fustigé le fait que René Emmanuel Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd); n'a pas répondu à sa question lors de la plénière d'adoption de la loi modifiant certaines dispositions du Code électoral.
«Aujourd'hui, on se sent très froissé lorsqu'on nous demande de retirer nos questions. Je ne sais pas quel rôle le gouvernement voudrait que le député vienne jouer (à l’Assemblée nationale, ndlr.»
Si vous voulez que nous soyons des applaudimètres, nous allons applaudir comme ça vous serez de grands ministres demain. Je ne peux pas poser une question et un ministre me demande de la retirer. Vous (Amadou Ali, ndlr) êtes pourtant là à coté. Vous qui êtes censé réguler les choses. Cela ne m'a pas du tout plu. Je suis ici pour dire les choses que je pense, les choses que je vois, les choses anormales. (…) Nous sommes ici pour redresser la nation, pour parler de vraies choses. Nous ne venons pas ici pour blaguer je dis et je redis que dites à ce ministre là (René Sadi, ndlr) de venir ici répondre a ma question. Parce que je connais «Moutendo», je connais Medjo Metang, quand ces messieurs donnaient le pouvoir, l’onction à Paul Biya, ces gens qui allaient lui mettre les peaux de bananes sur le corps n'étaient pas encore nés. Quand Dieu décidait que Biya devienne président dans cette République, ces gens n'étaient encore nés. Que certains profitent parce que nous marchons à côté du chef de l'Etat et qu'on fasse une mascarade pour aller le surcharger avec des histoires qu'il connait déjà. Je pense que là c'est trop. Je veux revoir ce ministre ici et qu'il réponde à ma question.
Sur cette interpellation, le vice-Pm dira: «Je ne veux pas faire des commentaires sur les propos du député Nga Koumnda, C'est son opinion et son droit.» En rappel, le député de la Le0kié avait formulé cette question à l'endroit du Minatd «… Je ne voudrais pas m’attarder sur le cas des sous-préfets qui n’ont que 200.000 FCFA de subvention. Ce qui les oblige à tendre la main aux chefs traditionnels chaque fois qu’ils ont à faire une tournée, eux qui sont au four et au moulin. Ma question est de savoir est qu’il ne peut avoir une augmentation de la subvention de sous-préfets pour qu’ils essayent de vivre aisément? Je voudrais revenir sur le cas des chefs traditionnels. Monsieur le ministre pour terminer et vous n’êtes pas obligés de répondre à cette question parce qu’à votre actif ici nous sommes habitués à vos réponses. Je voudrais ajouter que tous les ministres de cette République rentrent derrière (au village) chercher le poste de chef traditionnel. Ils ont même osé amener le chef de l’Etat dans ce groupement traditionnel en le nommant «Nnom ngui» je ne sais pas à quoi cela renvoi pourtant le chef de l’Etat est le chef de tous les chefs. Nnom ngui veut dire quoi ? Si vous pouvez nous expliquer. Merci monsieur le ministre» Le ministre Sadi au lieu de répondre à la question du député lui avait tout simplement demandé de retirer sa question. Paul Biya a été fait «Nnom Ngui» à l'occasion du dernier comice agro pastoral à Ebolowa, en janvier 2011.
source: mutations