Assainissement: Quand les agents de la CUY arnaquent les commerçants

Yaoundé, 05 Juillet 2013
© NADINE NDJOMO | Correspondance

Les vivres saisis en bordure de route par ces gros bras échouent dans leurs familles au grand-dam des vendeurs.

Depuis environ 10 minutes, le pick-up de la voirie municipale de Yaoundé est dans les bouchons, au niveau de la montée de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. A l'entrée principale du marché du Mfoundi, les vendeurs ambulants qui ont aperçu ce véhicule se frayent un chemin entre les voitures pour échapper au rouleau compresseur et sauver leurs marchandises. Dans leur folle course, certains commerçants laissent tomber des fruits, des sachets d'eau, des ignames cuites, des arachides et des friandises. Les plus rapides, se faufilent dans le marché. C'est le cas de Mervelyne Kouakam, commerçante au marché du Mfoundi, qui est enceinte de sept mois. «Si je ne prends pas mes jambes à mon cou, je perdrai mes oranges et j'aurai des problèmes pour by Savings Wave">épargner et attendre l'accouchement dans deux mois» lance-t-elle.

Tous les jours c'est le même scénario dans les artères de Yaoundé. Il suffit que les véhicules de la Cuy circulent et c'est la débandade. Quand ce ne sont pas les commerçants qui vendent sur des trottoirs, ce sont des motocyclistes qui se font arrêter par les éléments de la Cuy. Ils confisquent tout, surtout des motos. Même si la moto est garée sur la chaussée, avec ou sans conducteur à bord, «les gros bras» de la Cuy sautent dessus et l'emporte dans leur véhicule.

C'est en tout à la fourrière municipale où sont parquées ces marchandises. «Les petits articles comme les caisses du call-box, les vêtements et les denrées alimentaires sont stockés dans une salle. Les motos sont gardées dans une autre pièce» déclare Muna, employé à la voirie municipale. Cependant, «si une marchandise dure plus d'une semaine, elle est détruite par le feu. C'est le cas des vêtements et des chaussures» poursuit-il. Les aliments quant eux pourrissent en fourrière mais, il arrive que certains employés empaquettent pour eux» ajoute un autre employé de la voirie ayant requis l'anonymat.

Dieunedort Tchouankam, ancien vendeur d'ananas au marché du Mfoundi, soutient que les agents de la communauté urbaine font leurs provisions avec ces marchandises qu'ils arrachent. «Quand je vendais les ananas l'année dernière, ils ont pris ma brouette. Parmi eux, il y avait un grand de taille et costaud qui, une fois dans le pick-up en a emballé une dizaine avant d'emprunter un taxi plus loin» se rappelle-t-il. Pourtant, ses collègues m’avaient dit que les ananas iraient à la prison centrale de Kondengui», ajoute Dieunedort Tchouankam, aujourd'hui motocycliste. L'on pense même que ces agents de la Cuy programment leurs descentes sur le terrain en fonction de leurs besoins alimentaires. A la prison centrale Kondengui, une source rejette ces affirmations. «La communauté urbaine ne fait pas de don ici» tranche-elle.

Parmi les articles confisqués, ceux qui sont récupérables et récupérés sont généralement des vêtements, des chaussures, des brouettes sans leur contenu, surtout des motos. Pour retirer sa moto de la fourrière, il faut apporter la facture de la moto et débourser une somme qui oscille entre 20.000 et 25.000 Fcfa. Pour retirer les sacs de chaussures c'est 10.000 Fcfa et les brouettes c'est 5.000 Fcfa.

source: mutations


06/07/2013
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