Adepte
de l’arnaque et de l’escroquerie, l’ex-adjudant-chef Leomba Gaspard a
été rattrapé par ses faits répréhensibles. Suffisant pour instruire au
secrétaire d’Etat à la défense, chargé de la gendarmerie, Jean Baptiste
Bokam de le démettre de ses fonctions.
Non content d’avoir bénéficié d’une sollicitude exceptionnelle lui ayant permis d’intégrer les forces armées camerounaises en dépit de ses origines centrafricaines qu’il aura volontairement tues, Leomba Gaspard aura tôt fait d’abuser de son statut pour se muer en véritable cauchemar pour les populations de Nkolmesseng, une bourgade de Yaoundé. Autant ses faits d’arme dans ce ressort territorial lui avait de fait conféré des passe-droits, autant il aura contribué à saborder la notoriété induite du corps d’armée dans lequel il se mouvait jusqu’alors.
Mais comme dit l’adage, 99 jours pour le voleur ou ce qui en tient lieu, un seul jour pour le patron, ou plus exactement les victimes nombreuses qu’il fit. C’est le cas effectivement de le dire, tant l’homme se sera illustré par divers actes rédhibitoires et déshonorants à souhait, surtout qu’il semblait les préméditer en ciblant préalablement ses victimes. Sinon, comment comprendre la facilité avec laquelle il réussit à délester de nombreux compatriotes de leurs biens en entretenant par ailleurs un vaste réseau de recel, avec la complicité agissante de commerçants de nationalité nigériane et singulièrement ceux se mouvant dans le secteur des pièces détachées automobiles. Du coup, on comprend aisément qu’il ait choisi pour secteur de prédilection le délestage de véhicules à ses victimes camerounaises, sachant disposer de repreneurs littéralement prêts à tout pour assouvir leur cupidité.
Réseau huilé
Se prévalant très certainement de son statut d’homme en tenue, l’ex-adjudant-chef Leomba Gaspard ne s’offusquait guère de s’impliquer dans d’autres coups fourrés, en marge des rapines qu’il n’avait de cesse d’opérer auprès de quelques opérateurs économiques se mouvant dans le ressort territorial de Nkolmesseng. En fait, il savait bénéficier de quelque impunité et pouvait conséquemment s’autoriser tous les passe-droits et singulièrement ceux l’autorisant à s’accaparer des biens de nombreux Camerounais. Des biens qu’il «plaçait» aussitôt auprès de ses receleurs nigérians qui, quand il s’agissait de véhicules, les démontaient pièce par pièce, au point que les victimes ne pouvaient retrouver la moindre trace.
Y étant, il n’hésitait pas d’étendre au fil des jours le champ de ses victimes, avant que défiant même l’autorité morale religieuse, il commit l’impair en ciblant un pasteur de l’Eglise Evangélique du Cameroun. Forfait alors perçu comme la véritable goutte d’eau qui fit déborder le vase, tant cette congrégation religieuse ne digéra guère le fait de voir son pasteur délesté indûment de sa grosse cylindrée, qui comme les autres biens arraisonnés par l’ex-adjudant-chef Leomba Gaspard, passa par le démontage dans les ateliers des Nigérians. Et comme il fallait s’y attendre, ladite communauté frappa plus haut que les autres victimes de l’ex-adjudant-chef Leomba Gaspard. Suffisant pour susciter la prompte réaction du Sed qui n’hésita pas à la démettre de ses fonctions.
Assainissement
Analyse faite, autant il s’agit là d’une sanction exemplaire dans l’optique d’élaguer nos forces armées de ses brebis galeuses, autant elle atteste à suffisance la préoccupation du Sed à faire du corps de la gendarmerie, le corps élitiste qu’il est au sein de nos forces armées. Mieux, elle aura permis de mettre hors d’état de nuire, un opportuniste qui aura réussi la prouesse de passer outre les mailles du filet, quant au critère déterminant de nationalité.
Et en la matière, le risque sous jacent qu’il charriait était d’enrôler certains de ses collègues dans un mode opératoire plutôt génétique attaché à la propension de ses concitoyens à la mutinerie. Bien évidemment, pour avoir évolué isolement ce risque s’en trouvait quelque peu dilué. N’empêche que le Sed en aura prémuni l’armée camerounaise, non sans que l’éviction des rangs de l’ex-adjudant-chef Leomba Gaspard ne s’assimile à un nouvel impératif : revisiter de fond en comble le mode opératoire régissant le recrutement de nos hommes en tenue.