Arrestation des personnalités… : Un train peut-il en cacher un autre ?

 

Cameroun,Cameroon - Arrestation des personnalités… : Un train peut-il en cacher un autre ?Le Cameroun semble pris en tenaille par des nouvelles qui ne rassurent pas, qui font état d’une rébellion armée en activité sur nos frontières nord et est. Avec en toile de fond, l’arrestation et la mise au secret en un mois, de deux personnalités, l’une politique, et l’autre, de la société civile.

L’actualité s’est tellement accélérée ces derniers mois que bien malin qui pourra dire de quoi les lendemains seront faits. A gauche, Boko haram d’origine nigériane, à droite l’ex-rébellion Seleka d’origine centrafricaine. Derrière ces deux mouvements armés, le Cameroun semble pris en tenaille par des nouvelles qui ne rassurent pas, qui font état d’une rébellion armée en activité sur nos frontières nord et est. Avec en toile de fond, l’arrestation et la mise au secret en un mois, de deux personnalités, l’une politique, et l’autre, de la société civile.

Il s’agit d’Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais (Mpsc), soupçonné, dit-on, d’appartenir à un groupe qui organise la déstabilisation du Cameroun à partir du territoire centrafricain et de Me Harissou, notaire à Maroua, présenté comme un proche de Marafa Hamidou Yaya, l’ancien membre du gouvernement, condamné à 25 ans de prison pour complicité intellectuelle dans l’affaire d’achat d’un avion présidentiel. Faut-il lier le destin des deux personnalités pour en faire une ‘parfaite opération’ de déstabilisation des institutions camerounaises par une insurrection en préparation ? Derrière une guerre qui n’est pas la nôtre tant au Nigeria qu’en Centrafrique, une guerre qui nous est imposée par la proximité avec les deux pays, se cacherait-elle une ‘cinquième colonne’ actionnée par des compatriotes qui voudraient en découdre autrement que par les urnes, avec le système camerounais ?

A travers une dépêche du 26 août 2014, le site d’informations Mediapart semble lier les multiples agressions de Boko Haram dans les villes frontalières du Cameroun à une rébellion en sous-traitance contre notre pays par des « politiciens originaires du nord».

La sortie à la fin de la session de juin du président de l’Assemblée révélait-elle une des faits qui, mis bout à bout expliquent, les récentes interpellations et les révélations de Mediapart ? Faut-il y associer les propos de Biya himself qui dans une récente interview déclarait début août : «on a éradiqué les maquis (des mouvements révolutionnaires), on est venu à bout des villes mortes; ce n’est pas le Boko Haram qui va dépasser le Cameroun. Nous continuons le combat et nous les vaincrons». A la suite de ces propos, la presse s’était indignée de la comparaison faite part le président entre Boko Haram et les maquis. Des propos considérés alors comme un ‘dérapage’ langagier et dénoncés dans les amphis, dans les salles de rédaction et surtout sur les réseaux sociaux comme l’assimilation malheureuse de la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme aux exactions de Boko Haram. Force est de reconnaitre aujourd’hui avec certaines arrestations et informations que l’affaire prend un nouveau virage.

Qui est derrière Boko Haram ? Les premiers soupçons sont donc orientés vers Aboubakar Sidiki mais surtout Me Harissou, deux personnalités jusque là sans histoires. Le dernier est du reste présenté comme un proche de Marafa Hamidou Yaya. On se souvient qu’au lendemain de son arrestation, la presse avait fait état de ses dernières années dans le gouvernement: « les soupçons s’accumulent et les notes de renseignement pleuvent. Il est présenté comme le préféré des grandes puissances. L’homme qui veut déstabiliser le Cameroun pour prendre le pouvoir. » Un journal n’hésitera pas à écrire que l’ex-ministre d’Etat « est à la tête d’une armée de 6000 hommes ! ». Cette prédiction considérée à l’époque comme tirée par les cheveux pourrait-elle s’arrimer au goût du jour, à savoir que dans l’affaire Boko Haram, un train peut en cacher un autre, et même plusieurs autres ? La locomotive serait-elle Marafa Hamidou Yaya ? Les wagons suivront-ils ?

L’heure est suffisamment grave pour ne pas prêter le flanc aux rumeurs et autres supputations officieuses qui arrangeraient certains en période trouble comme celle-ci. Officiellement nous sommes en guerre contre Boko Haram. Si d’autres faits aussi graves qu’une insurrection armée pourraient se profiler derrière les assaillants, il faut savoir raison garder, pour ne pas créer une chasse aux sorcières qui serait pire que l’ennemi désigné.

© Le Messager : Edouard Kingué


01/09/2014
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