L’homme de droit a écrit l’une des plus belles pages du notariat camerounais.
Dans un ouvrage intitulé «Bienvenue à l’Extrême-Nord, radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables», Aimé Robert Bihina et Eric Benjamin Lamere décrivaient bien Me Abdoulaye Harrissou. Séduits par l’allure altière du notaire, les deux journalistes avaient cherché les superlatifs les plus absolus pour faire son portrait. «Explosif, un tantinet exubérant, doté à la fois d’un sens de l’humour qui peut être décapant et d’une vive intelligence, Me Abdoulaye Harrissou est ce qu’on appelle une personne d’agréable compagnie.
Cette tête couronnée du notariat au Cameroun dont la profession cultive volontiers le secret est loin d’être un homme effacé. Bien au contraire, il est plutôt une sorte de star dans son genre qui ne passe pas inaperçu et sur qui toutes sortes d’histoires se racontent», écrivaient les journalistes. Que n’entend-on pas sur le compte du mari d’Asta Djam ? Qui est réellement cet homme qui ne laisse décidément personne indifférent ?
Né un jour d’octobre 1953 à Garoua, Me Abdoulaye Harrissou connaît une scolarité normale dans sa ville natale jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, «avec mention» précise-t-il, en 1977. «Titulaire d’une licence en droit des affaires de l’université de Yaoundé en 1981, cet esprit déjà iconoclaste et indépendant se détourne de la voie royale de l’Enam qu’emprunte si allègrement le gros des diplômés de l’enseignement supérieur originaires de la partie septentrionale», peut-on lire dans l’opuscule écrit par les deux journalistes camerounais.
Opuscule qui dévoile ensuite le parcours scolaire et professionnel du notaire qui passe en 1982 son diplôme de premier clerc. Débute alors pour lui une riche carrière de notaire à la première charge de Maroua où, du fait dit-on de ses origines, il parvient à se constituer une clientèle fidèle et nombreuse et, naturellement, une confortable surface financière. Président de la Chambre des notaires de 1998 à 2002, et depuis 2002 président des notaires d’Afrique francophone, il est indexé comme étant l’un de ceux ayant bloqué l’accès à la profession aux plus jeunes.
Avec son regard malicieux qui perce derrière ses lunettes à fines montures, notre bonhomme à la taille modeste, réfute ce qui se dit et pointe par contre un doigt accusateur sur le système responsable selon lui, desdits blocages. En tout cas, cela n’empêche pas cet homme fier de dormir sur ses deux oreilles. Et c’est dans cette fierté qu’il faut peut-être lire son engagement dans l’Udc au moment où il était de bon ton dans la région de militer plutôt au sein de l’Undp.
Ex-secrétaire national à l’organisation du parti d’Adamou Ndam Njoya, il a été pendant l’élection présidentielle de 2004, coordonnateur dans le Grand Nord de la coalition de l’opposition. Me Harrissou est également membre fondateur du Rotary club de Maroua.