Le chef d’Etat major des armées a récemment critiqué l’indiscipline de ses troupes, donnant ainsi raison à ceux qui pensent que celle-ci mériterait d’être un peu dépoussiérée.
Le général de corps d’armée Rémy Claude Meka, chef d’état major des armées camerounaises, est récemment monté au créneau pour fustiger, à l’occasion de la cérémonie de présentation des voeux dans ses services, les comportements d’indiscipline qui caractérisent de plus en plus ses troupes. Il cite notamment la violation du devoir de réserve dont la grande muette se rend régulièrement coupable, en se répandant dans les médias pour dénoncer le non respect de ses droits et les autres brimades de la hiérarchie.
Curieux hasard, il intervenait après le coup de gueule du gouverneur du Littoral, Joseph Betsi Assomo, qui lui, semblait, pour beaucoup d’observateurs, avoir touché le noeud du problème, à la suite d’une altercation entre policiers et militaires à Douala. Le patron du Littoral s’était alors insurgé contre les éléments des forces armées qui sèment la panique et parfois même la désolation à travers le pays, provoquant des bagarres, des dégâts matériels, des blessures et parfois la mort, un peu comme des mercenaires en territoire conquis.
Il tient d’ailleurs pour responsables de ces écarts de comportements, les différents chefs des formations de défense et de la sureté nationale, qui selon lui, devraient «reprendre fermement leurs hommes en main, sans complaisance ni esprit de corps ».
Aussi serait-on enclin à penser que ce sont ces actes dignes d’une république bananière que le général Meka aurait dû condamner, parce qu’ils sont plus nuisibles à l’ordre public et font que la présence militaire dans une zone, loin de rassurer comme ce fut le cas il y a quelques années, devient pour les populations et les autres corps de l’Etat, une source de crainte et d’insécurité.
Loin de nous la volonté de stigmatiser l’armée ou de minimiser les faits dénoncés par son chef d’état major. Il est seulement question de l’inviter à prendre position contre ces séances d’intimidation et de tabassage dont ses éléments se rendent coupables, en toute impunité. Afin que la puissance publique dont l’armée est investie n’asservisse point le peuple, mais le protège contre ses ennemis.