Archidiocèse de Yaoundé en 2003: 4 milliards 800 millions Fcfa de dette à gérer
DOUALA - 19 AOUT 2013
© Jean François CHANNON | Le Messager
Selon des sources dignes de foi, lorsque Mgr Tonyè Bakot arrive à la tête de l’archidiocèse de Yaoundé en 2003, il trouve une Eglise endettée à environ 4 milliards 800 millions Fcfa.
L’abbé M.Y. proche de Mgr Tonyè Bakot explique : « Il s’agit d’un fait inéluctable régulièrement vérifiable par qui veut le savoir au niveau de la procure diocésaine. Cet endettement est dû au fait que l’épargne déposée à la procure diocésaine avait été pris par feu Mgr Jean Zoa sur le conseil du père Jean Claude Soete, et du conseiller juridique de la procure de l’époque, un certain monsieur appelé Shanda Tonme, pour construire ce qui était encore le sanctuaire marial de Mvolyé. Ce sont des faits vérifiables. En dehors de Mgr Jean Zoa qui est mort les autres acteurs de ce processus sont vivants». En dehors de la reformulation des constituants de la pastorale tel que engagé autrefois par Mgr Jean Zoa, Mgr Victor Tonyè Bakot va donc prendre à bras le corps cet héritage et engager un système de remboursement. C’est ainsi que, se fondant sur le Canon 1260, il réforme le denier du culte pour le rendre plus dynamique. Une année après la somme de 68 millions Fcfa a été récoltée. Ce qui évidemment augurait d’un certain optimisme.
L’archevêque et ses collaborateurs décident donc de s’endetter auprès de certaines institutions bancaires pour vite rembourser les épargnes des institutions religieuses qui commençaient à piaffer d’impatience. C’est le cas du milliard et demi pris à Afriland Bank, et du milliard accordé par la Commercial bank Cameroon (Cbc). Selon nos sources, cet argent servait entre autres à payer les dettes et la scolarité des grands séminaristes de l’archidiocèse à l’Université catholique d’Afrique centrale. Tout comme il y avait à assurer les frais de fonctionnement de l’archidiocèse. Ce qui fait que l’argent pris en banque ne suffisant pas, il a fallu capitaliser tous les loyers des immeubles locatifs dont l’archidiocèse est propriétaire. C’est ici qu’on en vient à la vente des terrains. L’abbé M.Y. est formel : « On peut mettre au défi tous ceux qui accusent l’archevêque d’avoir by Savings Wave">vendu les terrains. Certains jeunes, instrumentalisés aussi bien par des élites du Mfoundi que des prêtres de l’archidiocèse hostile à Mgr Tonyè Bakot, ont organisé une manifestation soit disant que Mgr l’archevêque vendait des terrains à Mvolyé. Il n’en est rien du tout. Ce n’est pas vrai du tout».
En fait, Mgr Tonyè Bakot a créé un service des affaires domaniales et financières dirigé à l’époque par l’abbé Mathias Etoundi, et piloté à ce jour encore par l’abbé Barthelemy Nama. La mission assignée à ce service était de sécuriser le patrimoine foncier de l’archidiocèse, acquérir d’autres terrains, et obtenir des titres fonciers dans les paroisses qui n’en avaient pas. Selon des sources, difficilement rentables, au bout de 10 ans, 38 hectares de terrain ont été acquis en plus, ce qui s’ajoutent aux 1500 hectares environ que l’archevêque Tonyè Bakot à trouvés. Il y a aussi eu un processus d’aliénation des terrains dont 1320 m2 à l’Avenue Kennedy et un autre terrain derrière le collège de la Retraite et qui font justement partie des griefs mis sur le dos de l’archevêque émérite de Yaoundé. Là aussi l’abbé M.Y. est formel. « Ce sont des terrains qui ont été cédés à titre locatif à des acquéreurs qui vont y by Savings Wave">investir. C’est le cas pour l’avenue Kennedy. Pour ce qui est du terrain situé derrière le collège de la Retraite, Tout le monde peut joindre Monsieur Sah qui en est l’acquéreur. En fait ce monsieur a approché l’archidiocèse pour lui proposer de construire un immeuble de deux étages sur ce terrain. Tout ce qu’il a demandé à Mgr l’archevêque c’est de trouver un titre foncier normal. L’archevêque a donc fait reconstituer le titre foncier 121 qui appartient à l’archidiocèse, et un protocole d’accord a été signé avec l’acquéreur M. Sah que tout le monde peut joindre. Maintenant dans le but de nuire à l’archevêque, les gens ont monté une histoire polémique racontée dans des journaux pour dire que ce terrain avait été vendu aux Chinois. Il n’en est rien ».
Une autre histoire toute aussi rocambolesque existe. C’est celle de la Station de service Tradex construite juste au lieu dit Carrefour Vogt sur un terrain de l’archidiocèse. Selon les enquêtes du Messager auprès des sources bien introduites, c’est le directeur général de la société Tradex Cameroun, Jean Perrial Nyodog qui, dans la politique de son entreprise de créer des stations de services expérimentales a approché l’archevêque pour lui demander à utiliser à titre locatif ce terrain pour y construire une station de service. Dans l’entourage de Mgr Tonyè Bakot, on affirme que la société Tradex qui loue ce terrain qui n’a jamais été cédé a déjà payé en trois ans d’implantation la somme de 24 millions Fcfa à titre de location. Un argent hors taxe directement versé à la procure diocésaine ou, signale une autre source, « on peut vérifier les écritures comptables et de location de terrain à ce propos à tout moment ». Ainsi, « il ne s’agit pas d’une station appartenant au nommé Tonye Bako Victor. Il en est de même des constructions légères de certains artisans sur la colline de Mvolyé qui payent tous un loyer versé directement à la procure. Une chose que l’on peut vérifier auprès de l’abbé Nama Barthélémy qui s’occupe de ce dossier », rapporte une source proche de l’archevêque émérite de Yaoundé.
Clochers de la cathédrale
Parlant de ce que les proches de l’archevêque qualifient de « douloureuse affaire de la chapelle d’Elig Essono», l’enquête du Messager révèle que cette chapelle construite comme beaucoup d’autres chapelles de Yaoundé par le défunt Fouda André ne fonctionnait plus depuis 2003. En 2010, les pères du Saint Esprit ont demandé à l’archevêque la permission de la rouvrir et de l’utiliser comme un centre eucharistique fonctionnant comme une paroisse. L’archevêque l’a accepté et y a nommé un administrateur. Il se trouve que madame Ngaly, la propriétaire du terrain a surgi pour demander à l’archidiocèse de lui payer un loyer pour environ 50 millions Fcfa pour le temps que l’Eglise a utilisé le terrain où est bâtie cette chapelle. Mgr Tonyè Bakot a naturellement refusé. Le Centre eucharistique a donc quitté les lieux pour aller s’installer à la Casba, la maison provinciale des pères du Saint Esprit. Dame Ngaly a donc récupéré son terrain pour le faire louer par la suite à 350 mille Fcfa par mois à l’Eglise baptiste camerounaise du pasteur Dieunedort Kamdem. Voilà l’affaire qui, selon les proches de Mgr Tonyè Bakot « n’en était pas une si l’on est de bonne foi ». Il en sera de même de la polémique sur les clochers de la cathédrale Notre-Dame des Victoires.
Traiding pétrolier
Des sources expliquent que lorsqu’en 1952, Mgr René Graffin fait bâtir la cathédrale Notre-Dame des Victoires, les travaux avaient omis de s’achever par la construction des clochers comme ont le voit dans toutes les cathédrales. En 2007, l’archevêque décide donc de faire construire avec l’aide des chrétiens de la cathédrale, deux tours pour y installer des clochers. Le dossier a été confié à l’abbé Jacques Omgba qui était alors recteur de la cathédrale. Le projet a démarré mais a connu un ralentissement avec l’accident dont a été victime Mgr Tonyè Bakot en août 2008. Il reprend en décembre de la même année et quand le Pape Benoit XVI vient en visite au Cameroun en mars 2009, il va l’apprécier. Grâce au concours de la Communauté urbaine de Yaoundé, les travaux vont s’achever en avril 2010. Et les cloches vont être installées en mai 2010. Au lieu de faire facile en installant des cloches aux cordes, Mgr Bakot va préférer faire moderne en optant pour des cloches électroniques. C’est l’abbé Jean-Marie Bodo, liturgiste bien connu dans l’Eglise catholique qui est à Yaoundé, qui ira acheter ces cloches en Allemagne.
La polémique naît du fait que tout le projet ait coûté 400 millions. Pour les pourfendeurs de Mgr Tonyè Bakot, c’était une occasion idoine pour le stigmatiser. Un peu comme ils l’ont fait en faisant courir le bruit qu’il serait devenu un homme d’affaire pétrolier. « En fait il s’agit d’un projet qui n’a jamais vu le jour. L’archevêque avait pensé ouvrir un traiding pétrolier qui consiste à trouver un acheteur pétrolier et un vendeur pour permettre à l’archidiocèse de mieux s’approvisionner. Le projet est resté dans son état lorsque l’étude de faisabilité n’a pas été concluante. L’archidiocèse n’a jamais mis un sous dans cette affaire qui s’est immédiatement arrêtée. Vous pouvez demander cela au Major général Etoga de l’armée de l’air qui soutenait l’archidiocèse dans ce projet. Il vous l’expliquera. Ou encore un certain monsieur Bakoto qui était aussi dans le projet. Voilà la vérité » commente l’abbé M.Y.
Jean François CHANNON
© Jean François CHANNON | Le Messager
Selon des sources dignes de foi, lorsque Mgr Tonyè Bakot arrive à la tête de l’archidiocèse de Yaoundé en 2003, il trouve une Eglise endettée à environ 4 milliards 800 millions Fcfa.
L’abbé M.Y. proche de Mgr Tonyè Bakot explique : « Il s’agit d’un fait inéluctable régulièrement vérifiable par qui veut le savoir au niveau de la procure diocésaine. Cet endettement est dû au fait que l’épargne déposée à la procure diocésaine avait été pris par feu Mgr Jean Zoa sur le conseil du père Jean Claude Soete, et du conseiller juridique de la procure de l’époque, un certain monsieur appelé Shanda Tonme, pour construire ce qui était encore le sanctuaire marial de Mvolyé. Ce sont des faits vérifiables. En dehors de Mgr Jean Zoa qui est mort les autres acteurs de ce processus sont vivants». En dehors de la reformulation des constituants de la pastorale tel que engagé autrefois par Mgr Jean Zoa, Mgr Victor Tonyè Bakot va donc prendre à bras le corps cet héritage et engager un système de remboursement. C’est ainsi que, se fondant sur le Canon 1260, il réforme le denier du culte pour le rendre plus dynamique. Une année après la somme de 68 millions Fcfa a été récoltée. Ce qui évidemment augurait d’un certain optimisme.
L’archevêque et ses collaborateurs décident donc de s’endetter auprès de certaines institutions bancaires pour vite rembourser les épargnes des institutions religieuses qui commençaient à piaffer d’impatience. C’est le cas du milliard et demi pris à Afriland Bank, et du milliard accordé par la Commercial bank Cameroon (Cbc). Selon nos sources, cet argent servait entre autres à payer les dettes et la scolarité des grands séminaristes de l’archidiocèse à l’Université catholique d’Afrique centrale. Tout comme il y avait à assurer les frais de fonctionnement de l’archidiocèse. Ce qui fait que l’argent pris en banque ne suffisant pas, il a fallu capitaliser tous les loyers des immeubles locatifs dont l’archidiocèse est propriétaire. C’est ici qu’on en vient à la vente des terrains. L’abbé M.Y. est formel : « On peut mettre au défi tous ceux qui accusent l’archevêque d’avoir by Savings Wave">vendu les terrains. Certains jeunes, instrumentalisés aussi bien par des élites du Mfoundi que des prêtres de l’archidiocèse hostile à Mgr Tonyè Bakot, ont organisé une manifestation soit disant que Mgr l’archevêque vendait des terrains à Mvolyé. Il n’en est rien du tout. Ce n’est pas vrai du tout».
En fait, Mgr Tonyè Bakot a créé un service des affaires domaniales et financières dirigé à l’époque par l’abbé Mathias Etoundi, et piloté à ce jour encore par l’abbé Barthelemy Nama. La mission assignée à ce service était de sécuriser le patrimoine foncier de l’archidiocèse, acquérir d’autres terrains, et obtenir des titres fonciers dans les paroisses qui n’en avaient pas. Selon des sources, difficilement rentables, au bout de 10 ans, 38 hectares de terrain ont été acquis en plus, ce qui s’ajoutent aux 1500 hectares environ que l’archevêque Tonyè Bakot à trouvés. Il y a aussi eu un processus d’aliénation des terrains dont 1320 m2 à l’Avenue Kennedy et un autre terrain derrière le collège de la Retraite et qui font justement partie des griefs mis sur le dos de l’archevêque émérite de Yaoundé. Là aussi l’abbé M.Y. est formel. « Ce sont des terrains qui ont été cédés à titre locatif à des acquéreurs qui vont y by Savings Wave">investir. C’est le cas pour l’avenue Kennedy. Pour ce qui est du terrain situé derrière le collège de la Retraite, Tout le monde peut joindre Monsieur Sah qui en est l’acquéreur. En fait ce monsieur a approché l’archidiocèse pour lui proposer de construire un immeuble de deux étages sur ce terrain. Tout ce qu’il a demandé à Mgr l’archevêque c’est de trouver un titre foncier normal. L’archevêque a donc fait reconstituer le titre foncier 121 qui appartient à l’archidiocèse, et un protocole d’accord a été signé avec l’acquéreur M. Sah que tout le monde peut joindre. Maintenant dans le but de nuire à l’archevêque, les gens ont monté une histoire polémique racontée dans des journaux pour dire que ce terrain avait été vendu aux Chinois. Il n’en est rien ».
Une autre histoire toute aussi rocambolesque existe. C’est celle de la Station de service Tradex construite juste au lieu dit Carrefour Vogt sur un terrain de l’archidiocèse. Selon les enquêtes du Messager auprès des sources bien introduites, c’est le directeur général de la société Tradex Cameroun, Jean Perrial Nyodog qui, dans la politique de son entreprise de créer des stations de services expérimentales a approché l’archevêque pour lui demander à utiliser à titre locatif ce terrain pour y construire une station de service. Dans l’entourage de Mgr Tonyè Bakot, on affirme que la société Tradex qui loue ce terrain qui n’a jamais été cédé a déjà payé en trois ans d’implantation la somme de 24 millions Fcfa à titre de location. Un argent hors taxe directement versé à la procure diocésaine ou, signale une autre source, « on peut vérifier les écritures comptables et de location de terrain à ce propos à tout moment ». Ainsi, « il ne s’agit pas d’une station appartenant au nommé Tonye Bako Victor. Il en est de même des constructions légères de certains artisans sur la colline de Mvolyé qui payent tous un loyer versé directement à la procure. Une chose que l’on peut vérifier auprès de l’abbé Nama Barthélémy qui s’occupe de ce dossier », rapporte une source proche de l’archevêque émérite de Yaoundé.
Clochers de la cathédrale
Parlant de ce que les proches de l’archevêque qualifient de « douloureuse affaire de la chapelle d’Elig Essono», l’enquête du Messager révèle que cette chapelle construite comme beaucoup d’autres chapelles de Yaoundé par le défunt Fouda André ne fonctionnait plus depuis 2003. En 2010, les pères du Saint Esprit ont demandé à l’archevêque la permission de la rouvrir et de l’utiliser comme un centre eucharistique fonctionnant comme une paroisse. L’archevêque l’a accepté et y a nommé un administrateur. Il se trouve que madame Ngaly, la propriétaire du terrain a surgi pour demander à l’archidiocèse de lui payer un loyer pour environ 50 millions Fcfa pour le temps que l’Eglise a utilisé le terrain où est bâtie cette chapelle. Mgr Tonyè Bakot a naturellement refusé. Le Centre eucharistique a donc quitté les lieux pour aller s’installer à la Casba, la maison provinciale des pères du Saint Esprit. Dame Ngaly a donc récupéré son terrain pour le faire louer par la suite à 350 mille Fcfa par mois à l’Eglise baptiste camerounaise du pasteur Dieunedort Kamdem. Voilà l’affaire qui, selon les proches de Mgr Tonyè Bakot « n’en était pas une si l’on est de bonne foi ». Il en sera de même de la polémique sur les clochers de la cathédrale Notre-Dame des Victoires.
Traiding pétrolier
Des sources expliquent que lorsqu’en 1952, Mgr René Graffin fait bâtir la cathédrale Notre-Dame des Victoires, les travaux avaient omis de s’achever par la construction des clochers comme ont le voit dans toutes les cathédrales. En 2007, l’archevêque décide donc de faire construire avec l’aide des chrétiens de la cathédrale, deux tours pour y installer des clochers. Le dossier a été confié à l’abbé Jacques Omgba qui était alors recteur de la cathédrale. Le projet a démarré mais a connu un ralentissement avec l’accident dont a été victime Mgr Tonyè Bakot en août 2008. Il reprend en décembre de la même année et quand le Pape Benoit XVI vient en visite au Cameroun en mars 2009, il va l’apprécier. Grâce au concours de la Communauté urbaine de Yaoundé, les travaux vont s’achever en avril 2010. Et les cloches vont être installées en mai 2010. Au lieu de faire facile en installant des cloches aux cordes, Mgr Bakot va préférer faire moderne en optant pour des cloches électroniques. C’est l’abbé Jean-Marie Bodo, liturgiste bien connu dans l’Eglise catholique qui est à Yaoundé, qui ira acheter ces cloches en Allemagne.
La polémique naît du fait que tout le projet ait coûté 400 millions. Pour les pourfendeurs de Mgr Tonyè Bakot, c’était une occasion idoine pour le stigmatiser. Un peu comme ils l’ont fait en faisant courir le bruit qu’il serait devenu un homme d’affaire pétrolier. « En fait il s’agit d’un projet qui n’a jamais vu le jour. L’archevêque avait pensé ouvrir un traiding pétrolier qui consiste à trouver un acheteur pétrolier et un vendeur pour permettre à l’archidiocèse de mieux s’approvisionner. Le projet est resté dans son état lorsque l’étude de faisabilité n’a pas été concluante. L’archidiocèse n’a jamais mis un sous dans cette affaire qui s’est immédiatement arrêtée. Vous pouvez demander cela au Major général Etoga de l’armée de l’air qui soutenait l’archidiocèse dans ce projet. Il vous l’expliquera. Ou encore un certain monsieur Bakoto qui était aussi dans le projet. Voilà la vérité » commente l’abbé M.Y.
Jean François CHANNON