L’ex-proche collaborateur de Paul Biya serait sorti de l’hôpital ce mardi selon un de ses proches. Mais d’après le comité chargé de soutenir en France les prisonniers politiques camerounais, le lobbying va se poursuivre pour que Marafa Hamidou Yaya soit évacué à l’étranger.
Pas l’ombre d’un gendarme au Centre hospitalier universitaire (Chu)
de Yaoundé ce mercredi 13 août 2014. Contrairement aux jours précédents
où il fallait montrer patte blanche pour accéder à cet établissement
hospitalier où se trouvait interné l’ex-ministre chargé de
l’administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya.
Au niveau de sa chambre d’hospitalisation au pavillon réanimation, c’est un calme froid qui s’offre au reporter de camer.be.
Le dispositif sécuritaire d’enfer qui s’y trouvait a été levé. Quelques infirmiers rencontrés ici se refusent à toute sollicitation. Mais selon des proches de la famille de Marafa que nous avons contacté, l’ex-proche collaborateur de Paul Biya aurait regagné sa cellule du Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed), siège de la gendarmerie nationale, ce mardi 12 août 2014 : « Marafa est effectivement sorti hier (mardi, ndlr)...à sa demande, de peur d’attraper une pathologie pire que celle dont il souffre déjà, au regard des conditions d'hygiène du CHU », rapporte notre source.
Mobilisation pour son évacuation
Victime de malaises dans sa cellule, Marafa était à sa deuxième
hospitalisation au Chu. Craignant une nouvelle rechute, le Comité de
libération des prisonniers politiques au Cameroun (Cl2p), mouvement créé
en France en mai dernier, entend profiter de la présence de Paul Biya
en France pour la commémoration de la libération de la Provence pour
inciter les autorités françaises à interpeller le chef de l’Etat
camerounais sur la nécessité de l’évacuation de Marafa Hamidou Yaya à
l’étranger.
Arrêté le 16 avril 2012 pour complicité intellectuelle de «
détournements de deniers publics », l’ex-ministre de l’Administration
territoriale et ancien secrétaire général à la présidence, Marafa
Hamidou Yaya a été condamné quelques mois plus tard à 25 ans de prison
ferme pour « complicité intellectuelle de détournements de fonds » dans
l’affaire de l’achat d’un avion pour les déplacements du président de la
République.
Mais pour le département d’Etat américain, Marafa est « un prisonnier
politique », victime de ses ambitions de succéder à Paul Biya qu’il
aurait confiées à une ancienne ambassadrice des Etats Unis au Cameroun,
d’après les câbles de Wikileaks.