Après une année difficile… Un nouveau départ pour Eto’o télecom - L’entreprise du footballeur va désormais s’appuyer sur le réseau d’Orange-Cameroun
DOUALA - 22 JAN. 2013
© Joseph OLINGA, Alain NOAH AWANA | Le Messager
Un an après le démarrage officiel des activités de l’entreprise Eto’o Télécom, l’entreprise semble mal en point: clients rares, tarifs de moins en moins attractifs, force de vente considérablement réduite, départs en cascade, conflits d’intérêt avec les partenaires…Les nouveaux dirigeants entretiennent malgré tout un espoir de rebondissement
© Joseph OLINGA, Alain NOAH AWANA | Le Messager
Un an après le démarrage officiel des activités de l’entreprise Eto’o Télécom, l’entreprise semble mal en point: clients rares, tarifs de moins en moins attractifs, force de vente considérablement réduite, départs en cascade, conflits d’intérêt avec les partenaires…Les nouveaux dirigeants entretiennent malgré tout un espoir de rebondissement
Téléphonie mobile: Eto’o telecom accède au réseau Orange-Cameroun
L’entreprise de Samuel Eto’o bénéficie désormais du réseau de distribution de proximité de son principal partenaire.
Juste une question d’harmonisation, rassure-t-on à Eto’o telecom. Dans les jours à venir, l’opérateur camerounais de téléphonie mobile devrait officiellement présenter son nouveau directeur général mais aussi ses nouvelles offres. Après les «90 jours d’explosion», la dernière campagne de l’entreprise de Samuel Eto’o, des sources introduites dans l’entreprise confirment la « détermination » de l’entreprise à «camerouniser» ses tarifs. Question de faire bénéficier ses abonnés de l’ouverture que lui accorde son partenaire Orange-Cameroun.
Estimé à 200 mille abonnés par la direction de l’entreprise, Set mobile peut désormais accéder aux 5 millions d’abonnés que compte son principal partenaire. Dans les faits, la nouvelle plateforme convenue entre les deux opérateurs permet à l’entreprise Eto’o telecom de bénéficier du réseau de distribution Orange. «Nous avons désormais la possibilité de distribuer nos offres à partir des partenaires Orange et de son réseau de distribution de proximité.» En termes de stratégie, l’opérateur camerounais entend faire un pied de nez aux opérateurs major en permettant aux distributeurs de proximité (Call-box) d’accéder au réseau set mobile à moins de 30 mille Fcfa. «Notre offre comprend un téléphone, une Sim professionnelle, 25 mille Fcfa de crédits et 3 500 F cfa de bonus».
A terme, l’entreprise de Samuel Eto’o entend offrir à ses abonnés des appels à moindre coût. Dans l’entreprise l’on se félicite d’offrir la seconde d’appel à moins de 1 franc. Un coût qui passe à moins de 0,5 Francs en tarif de nuit. «Sans condition» précise une source proche de la direction de l’entreprise Eto’o Telecom. Si l’entreprise se réjouit du retour de certains de ses anciens distributeurs qui menaçaient de claquer définitivement la porte (voir Le Messager du 27 décembre 2013), l’offre de l’entreprise ne justifie pas toujours les attentes nourries au sein des masses qu’elle affirme «favoriser».
Malgré les nombreuses annonces faites par l’entreprise depuis sa création, les produits Set telecom restent difficilement accessibles. À l’instar des autres opérateurs, l’offre téléphonique «d’ici» ne permet pas à ses abonnés de jouir de l’offre Data (Internet). Du bout des lèvres, un cadre, sous cape, promet l’enrichissement «éminent» de l’offre Set telecom. Dans les faits, pas moins de 100 mille téléphones ainsi que des clés Internet restent détenus par l’entreprise. A la différence de ses concurrents, l’entreprise «brille» par son aphonie dans l’espace communicationnel.
Joseph OLINGA
21 janvier 2012-21 janvier 2013: Une année difficile pour Set’Mobile
Un an après le démarrage officiel des activités de l’entreprise Eto’o Télécom, l’entreprise semble mal en point: clients rares, tarifs de moins en moins attractifs, force de vente considérablement réduite, départs en cascade, conflits d’intérêt avec les partenaires…Les nouveaux dirigeants entretiennent malgré tout un espoir de rebondissement.
21 janvier 2012. Samuel Eto’o et son staff dirigeant présentent, en grandes pompes, l’entreprise Eto’o Télécom. Rien n’est fait dans la modestie: communication hyper offensive, soirées Vip, dîners de gala, spectacles géants en life caravanes dans les grandes métropoles…Les Camerounais qui accueillent cette nouvelle arrivée dans le domaine de la téléphonie mobile dans leur pays s’en réjouissent. En premier à cause de l’affection qu’ils portent sur Samuel Eto’o Fils. Secundo : avec le produit phare Set’Mobile, ils espèrent qu’ils pourront communiquer à moindre coût, comparativement aux tarifs pratiqués chez Mtn Cameroon et Orange Cameroun. En quelques semaines, les utilisateurs se ruent vers les cartes Sim de Set’Mobile. Les chiffres annoncés par l’opérateur virtuel de téléphonie mobile sont fort éloquents : près de 50 000 abonnements enregistrés en trois mois seulement. L’initiative est d’ailleurs accompagnée par l’ensemble de la presse nationale.
Seulement, un an exactement après le lancement de ses activités, il est plus qu’évident que l’entreprise de Samuel Eto’o est dans la tourmente. Son bilan est en effet loin d’être positif. Et les raisons pour expliquer la situation ne manquent pas. D’abord sur le produit en lui-même. Le constat général est que rien ne marche comme on l’avait prévu. Les utilisateurs de Set’Mobile se sont très vite rendus à l’évidence : en dehors de l’intra-réseau, ils ne peuvent pas communiquer à des coûts compétitifs lorsqu’il s’agit d’appeler sur les autres réseaux présents au Cameroun. En ce moment, les communications dans le réseau Set’Mobile reviennent à 40 Fcfa la minute (et c’est une promotion allant sur une période) ; mais lorsqu’il s’agit d’appeler un abonné Mtn ou Orange, cela va dans les 85 Fcfa. Alors que les deux opérateurs de téléphonie mobile proposent depuis quelques mois des offres tarifaires permettant d’appeler entre 60 et 70 Fcfa la minute.
Perte de la force de vente
Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’Eto’o Télécom s’appuie sur le plateau technique d’Orange Cameroun (filiale de France Télécom). Opérateur virtuel de téléphonie mobile (Mvno), Set’Mobile fait au Cameroun l’équivalent de Free en France. Le fait que cette jeune entreprise soit obligée de s’appuyer sur une plate-forme technique d’un opérateur de téléphonie mobile pour mener ses activités est sans nul doute la raison pour laquelle elle ne peut pas proposer des prix beaucoup plus alléchants. « Ce serait tout de même incongru que vous utilisiez notre réseau et que vous soyez en train de vendre vos communications à des coûts plus compétitifs », argue un employé de l’agence régionale d’Orange Cameroun pour la région du Centre. Pour mieux comprendre, il faut noter qu’en réalité, même si Set’Mobile vend des abonnements avec cartes Sim, il ne fait que revendre les crédits de communication de son partenaire technique. « C’est donc juste un gros call-boxeur », constatent avec désolation certains utilisateurs aujourd’hui désabusés. Des frictions ont justement eu lieu entre les deux partenaires à ce sujet: le nouveau venu estimant qu’il avait été floué dans le contrat.
Conséquences directes de cette situation : l’entreprise peine à contenir le lot de personnes qu’elle avait engagées au début. A Yaoundé, où bien entendu le produit avait séduit des milliers d’habitants, on avait vu une déferlante de la force de vente de l’entreprise. Notamment ces jeunes commerciaux recrutés pour faire connaître le produit et attirer la clientèle. Reconnaissables par leurs gilets couleur kaki estampillé du logo Set’Mobile, des centaines de ces commerciaux avaient quasiment pris les rues en otage. La politique avait bien fonctionné : on pouvait s’abonner partout, même jusque dans les quartiers les plus reculés. Aujourd’hui, malheureusement, ils ont presque tous disparu de la circulation. De même, on remarque actuellement à peine les points de vente agréés de cet opérateur. Même les call-boxeurs « traditionnels » n’arborent plus le fameux gilet ou n’affichent plus les parapluies qui leur avaient été remis.
Défections au sein de l’entreprise
Outre ces désistements au sein des « partenaires » de Set’Mobile, découragés à force de ne plus faire de bénéfices, il y a ces nombreuses défections au sein même de l’entreprise. Selon des sources concordantes, de nombreux personnels auraient jeté l’éponge depuis longtemps, lorsqu’ils avaient vu venir le mal. Certains observateurs et spécialistes des télécoms au Cameroun expliquent que la déconvenue de Set’Mobile serait due, en grande partie, à un problème de management et des insuffisances sur le plan marketing. On parle également du peu d’expérience des dirigeants d’Eto’o Télécom dans ce domaine pourtant très pointu et très délicat. Si Charles Gueret, ancien cadre d’Orange Cameroun et Dg de Set’Mobile avait de l’expérience, ce n’était pas forcément le cas pour son staff. Finalement, le chef de file devant assumer les défaillances de son équipe, il est débarqué par le Pca Samuel Eto’o Fils le 5 septembre 2012, lors d’un conseil d’administration. Pour, selon les explications officielles, s’occuper du développement d’Eto’o Télécom à l’international. Et même si l’intérim était assuré par le Camerounais Jean Bosco Massoma, qui occupait jusque-là le poste de directeur administratif et financier, cela n’a pas empêché d’autres hauts cadres de partir ou alors d’être licenciés.
C’est donc dans l’état d’une entreprise suffocant que le nouveau directeur général trouve et Mobile que vient de lui confier le footballeur le mieux payé du monde. Le Français Hervé Perrin a devant lui une lourde tâche. Ramener Eto’o Télécom et Set’Mobile vers les cimes. Les propositions ne manquent pas. L’une des premières, et la plus importante d’ailleurs, sera de renégocier ou de renforcer les termes du contrat avec Orange Cameroun. Ce qui est déjà quasiment bouclé, si l’on s’en tient à certaines sources internes à l’entreprise. Déjà, dans les coulisses, il se dit qu’un nouveau contrat sur la plate forme technique avec Orange est en train d’être négocié. A défaut, il faudra se tourner vers Camtel ou Mtn Cameroon. Ensuite, Eto’o Télécom devra se redéployer pour (re)conquérir un marché d’où elle risque d’être évincée définitivement. Et le nouveau directeur général, sans vouloir dévoiler les stratégies à mettre en place, sait qu’il existe des problèmes profonds qu’il devra résoudre. « Nous sommes dans une phase de réorganisation, de relance, pour être le plus proche possible consommateur, en vue de répondre à ses besoins (…) Pour cela, il faut de la flexibilité, de la proximité. L’offre doit être intéressante. On doit s’attaquer à des marchés niches », confiait le nouveau patron d’Eto’o Télécom à Cameroon-tribune la semaine dernière. C’est tellement d’espoir…
Alain NOAH AWANA
Manager: Un nouveau Dg pour redresser la barre
Hervé Perrin, le nouveau patron d’Eto’o telecom entend améliorer la qualité du service de la marque Set’telecom ainsi que son offre tarifaire.
Au moment où l’entreprise tarde à s’implanter sur le marché camerounais de la téléphonie mobile, l’opérateur Eto’o telecom choisit un nouveau directeur général. Nommé depuis le mois de décembre 2012, Hervé Perrin a pris les rênes de l’entreprise début janvier 2013. Quoique discrète, l’arrivée de cet expert en téléphonie suscite quelques espoirs au sein de l’entreprise de Samuel Eto’o fils. Cet ancien directeur général de minute transfer (Mt) France entend puiser dans son expérience pour donner des couleurs à la marque «d’ici».
Nommé en remplacement de son compatriote Charles Guéret, déchargé de ses responsabilités en septembre 2012, Hervé Perrin a pour mission d’améliorer la qualité du service de l’entreprise ainsi que la tarification de son offre que le président du conseil d’administration veut à la portée de toutes les bourses. Une ambition qui devra prendre en compte l’impératif pour la première entreprise de téléphonie camerounaise de réaliser son cahier de charge.
Présenté comme un expert des systèmes prépayés et des transferts en téléphonie mobile, Hervé Perrin peut se targuer de connaître l’Afrique. Détenteur d’un Master of business administration (Mba), Hervé Perrin aura passé deux ans aux Iles de la réunion, ainsi qu’en République démocratique du Congo, au sein de l’entreprise Intercel Holding (spécialisée dans les systèmes Cdma et Gsm), avec un regard sur une douzaine de pays du continent. Une expérience africaine qui prend en compte ses passages au Gabon et au Ghana.
Agé de 47 ans, le nouveau directeur général d’Eto’o mobile semble avoir atteint son premier objectif. Lors de son arrivée, Hervé Perrin promettait en effet de renforcer le partenariat entre Eto’o telecom et son principal partenaire Orange-Cameroun. «Le partenariat avec Orange ne change pas, il va se renforcer davantage, pour développer certains services». Du haut de ses 17 ans d’expérience professionnelle, reste à couvrir le réseau que lui concède son partenaire Orange-Cameroun ainsi que la pro réactivité de sa communication qui semble absente.
J. O.
L’entreprise de Samuel Eto’o bénéficie désormais du réseau de distribution de proximité de son principal partenaire.
Juste une question d’harmonisation, rassure-t-on à Eto’o telecom. Dans les jours à venir, l’opérateur camerounais de téléphonie mobile devrait officiellement présenter son nouveau directeur général mais aussi ses nouvelles offres. Après les «90 jours d’explosion», la dernière campagne de l’entreprise de Samuel Eto’o, des sources introduites dans l’entreprise confirment la « détermination » de l’entreprise à «camerouniser» ses tarifs. Question de faire bénéficier ses abonnés de l’ouverture que lui accorde son partenaire Orange-Cameroun.
Estimé à 200 mille abonnés par la direction de l’entreprise, Set mobile peut désormais accéder aux 5 millions d’abonnés que compte son principal partenaire. Dans les faits, la nouvelle plateforme convenue entre les deux opérateurs permet à l’entreprise Eto’o telecom de bénéficier du réseau de distribution Orange. «Nous avons désormais la possibilité de distribuer nos offres à partir des partenaires Orange et de son réseau de distribution de proximité.» En termes de stratégie, l’opérateur camerounais entend faire un pied de nez aux opérateurs major en permettant aux distributeurs de proximité (Call-box) d’accéder au réseau set mobile à moins de 30 mille Fcfa. «Notre offre comprend un téléphone, une Sim professionnelle, 25 mille Fcfa de crédits et 3 500 F cfa de bonus».
A terme, l’entreprise de Samuel Eto’o entend offrir à ses abonnés des appels à moindre coût. Dans l’entreprise l’on se félicite d’offrir la seconde d’appel à moins de 1 franc. Un coût qui passe à moins de 0,5 Francs en tarif de nuit. «Sans condition» précise une source proche de la direction de l’entreprise Eto’o Telecom. Si l’entreprise se réjouit du retour de certains de ses anciens distributeurs qui menaçaient de claquer définitivement la porte (voir Le Messager du 27 décembre 2013), l’offre de l’entreprise ne justifie pas toujours les attentes nourries au sein des masses qu’elle affirme «favoriser».
Malgré les nombreuses annonces faites par l’entreprise depuis sa création, les produits Set telecom restent difficilement accessibles. À l’instar des autres opérateurs, l’offre téléphonique «d’ici» ne permet pas à ses abonnés de jouir de l’offre Data (Internet). Du bout des lèvres, un cadre, sous cape, promet l’enrichissement «éminent» de l’offre Set telecom. Dans les faits, pas moins de 100 mille téléphones ainsi que des clés Internet restent détenus par l’entreprise. A la différence de ses concurrents, l’entreprise «brille» par son aphonie dans l’espace communicationnel.
Joseph OLINGA
21 janvier 2012-21 janvier 2013: Une année difficile pour Set’Mobile
Un an après le démarrage officiel des activités de l’entreprise Eto’o Télécom, l’entreprise semble mal en point: clients rares, tarifs de moins en moins attractifs, force de vente considérablement réduite, départs en cascade, conflits d’intérêt avec les partenaires…Les nouveaux dirigeants entretiennent malgré tout un espoir de rebondissement.
21 janvier 2012. Samuel Eto’o et son staff dirigeant présentent, en grandes pompes, l’entreprise Eto’o Télécom. Rien n’est fait dans la modestie: communication hyper offensive, soirées Vip, dîners de gala, spectacles géants en life caravanes dans les grandes métropoles…Les Camerounais qui accueillent cette nouvelle arrivée dans le domaine de la téléphonie mobile dans leur pays s’en réjouissent. En premier à cause de l’affection qu’ils portent sur Samuel Eto’o Fils. Secundo : avec le produit phare Set’Mobile, ils espèrent qu’ils pourront communiquer à moindre coût, comparativement aux tarifs pratiqués chez Mtn Cameroon et Orange Cameroun. En quelques semaines, les utilisateurs se ruent vers les cartes Sim de Set’Mobile. Les chiffres annoncés par l’opérateur virtuel de téléphonie mobile sont fort éloquents : près de 50 000 abonnements enregistrés en trois mois seulement. L’initiative est d’ailleurs accompagnée par l’ensemble de la presse nationale.
Seulement, un an exactement après le lancement de ses activités, il est plus qu’évident que l’entreprise de Samuel Eto’o est dans la tourmente. Son bilan est en effet loin d’être positif. Et les raisons pour expliquer la situation ne manquent pas. D’abord sur le produit en lui-même. Le constat général est que rien ne marche comme on l’avait prévu. Les utilisateurs de Set’Mobile se sont très vite rendus à l’évidence : en dehors de l’intra-réseau, ils ne peuvent pas communiquer à des coûts compétitifs lorsqu’il s’agit d’appeler sur les autres réseaux présents au Cameroun. En ce moment, les communications dans le réseau Set’Mobile reviennent à 40 Fcfa la minute (et c’est une promotion allant sur une période) ; mais lorsqu’il s’agit d’appeler un abonné Mtn ou Orange, cela va dans les 85 Fcfa. Alors que les deux opérateurs de téléphonie mobile proposent depuis quelques mois des offres tarifaires permettant d’appeler entre 60 et 70 Fcfa la minute.
Perte de la force de vente
Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’Eto’o Télécom s’appuie sur le plateau technique d’Orange Cameroun (filiale de France Télécom). Opérateur virtuel de téléphonie mobile (Mvno), Set’Mobile fait au Cameroun l’équivalent de Free en France. Le fait que cette jeune entreprise soit obligée de s’appuyer sur une plate-forme technique d’un opérateur de téléphonie mobile pour mener ses activités est sans nul doute la raison pour laquelle elle ne peut pas proposer des prix beaucoup plus alléchants. « Ce serait tout de même incongru que vous utilisiez notre réseau et que vous soyez en train de vendre vos communications à des coûts plus compétitifs », argue un employé de l’agence régionale d’Orange Cameroun pour la région du Centre. Pour mieux comprendre, il faut noter qu’en réalité, même si Set’Mobile vend des abonnements avec cartes Sim, il ne fait que revendre les crédits de communication de son partenaire technique. « C’est donc juste un gros call-boxeur », constatent avec désolation certains utilisateurs aujourd’hui désabusés. Des frictions ont justement eu lieu entre les deux partenaires à ce sujet: le nouveau venu estimant qu’il avait été floué dans le contrat.
Conséquences directes de cette situation : l’entreprise peine à contenir le lot de personnes qu’elle avait engagées au début. A Yaoundé, où bien entendu le produit avait séduit des milliers d’habitants, on avait vu une déferlante de la force de vente de l’entreprise. Notamment ces jeunes commerciaux recrutés pour faire connaître le produit et attirer la clientèle. Reconnaissables par leurs gilets couleur kaki estampillé du logo Set’Mobile, des centaines de ces commerciaux avaient quasiment pris les rues en otage. La politique avait bien fonctionné : on pouvait s’abonner partout, même jusque dans les quartiers les plus reculés. Aujourd’hui, malheureusement, ils ont presque tous disparu de la circulation. De même, on remarque actuellement à peine les points de vente agréés de cet opérateur. Même les call-boxeurs « traditionnels » n’arborent plus le fameux gilet ou n’affichent plus les parapluies qui leur avaient été remis.
Défections au sein de l’entreprise
Outre ces désistements au sein des « partenaires » de Set’Mobile, découragés à force de ne plus faire de bénéfices, il y a ces nombreuses défections au sein même de l’entreprise. Selon des sources concordantes, de nombreux personnels auraient jeté l’éponge depuis longtemps, lorsqu’ils avaient vu venir le mal. Certains observateurs et spécialistes des télécoms au Cameroun expliquent que la déconvenue de Set’Mobile serait due, en grande partie, à un problème de management et des insuffisances sur le plan marketing. On parle également du peu d’expérience des dirigeants d’Eto’o Télécom dans ce domaine pourtant très pointu et très délicat. Si Charles Gueret, ancien cadre d’Orange Cameroun et Dg de Set’Mobile avait de l’expérience, ce n’était pas forcément le cas pour son staff. Finalement, le chef de file devant assumer les défaillances de son équipe, il est débarqué par le Pca Samuel Eto’o Fils le 5 septembre 2012, lors d’un conseil d’administration. Pour, selon les explications officielles, s’occuper du développement d’Eto’o Télécom à l’international. Et même si l’intérim était assuré par le Camerounais Jean Bosco Massoma, qui occupait jusque-là le poste de directeur administratif et financier, cela n’a pas empêché d’autres hauts cadres de partir ou alors d’être licenciés.
C’est donc dans l’état d’une entreprise suffocant que le nouveau directeur général trouve et Mobile que vient de lui confier le footballeur le mieux payé du monde. Le Français Hervé Perrin a devant lui une lourde tâche. Ramener Eto’o Télécom et Set’Mobile vers les cimes. Les propositions ne manquent pas. L’une des premières, et la plus importante d’ailleurs, sera de renégocier ou de renforcer les termes du contrat avec Orange Cameroun. Ce qui est déjà quasiment bouclé, si l’on s’en tient à certaines sources internes à l’entreprise. Déjà, dans les coulisses, il se dit qu’un nouveau contrat sur la plate forme technique avec Orange est en train d’être négocié. A défaut, il faudra se tourner vers Camtel ou Mtn Cameroon. Ensuite, Eto’o Télécom devra se redéployer pour (re)conquérir un marché d’où elle risque d’être évincée définitivement. Et le nouveau directeur général, sans vouloir dévoiler les stratégies à mettre en place, sait qu’il existe des problèmes profonds qu’il devra résoudre. « Nous sommes dans une phase de réorganisation, de relance, pour être le plus proche possible consommateur, en vue de répondre à ses besoins (…) Pour cela, il faut de la flexibilité, de la proximité. L’offre doit être intéressante. On doit s’attaquer à des marchés niches », confiait le nouveau patron d’Eto’o Télécom à Cameroon-tribune la semaine dernière. C’est tellement d’espoir…
Alain NOAH AWANA
Manager: Un nouveau Dg pour redresser la barre
Hervé Perrin, le nouveau patron d’Eto’o telecom entend améliorer la qualité du service de la marque Set’telecom ainsi que son offre tarifaire.
Au moment où l’entreprise tarde à s’implanter sur le marché camerounais de la téléphonie mobile, l’opérateur Eto’o telecom choisit un nouveau directeur général. Nommé depuis le mois de décembre 2012, Hervé Perrin a pris les rênes de l’entreprise début janvier 2013. Quoique discrète, l’arrivée de cet expert en téléphonie suscite quelques espoirs au sein de l’entreprise de Samuel Eto’o fils. Cet ancien directeur général de minute transfer (Mt) France entend puiser dans son expérience pour donner des couleurs à la marque «d’ici».
Nommé en remplacement de son compatriote Charles Guéret, déchargé de ses responsabilités en septembre 2012, Hervé Perrin a pour mission d’améliorer la qualité du service de l’entreprise ainsi que la tarification de son offre que le président du conseil d’administration veut à la portée de toutes les bourses. Une ambition qui devra prendre en compte l’impératif pour la première entreprise de téléphonie camerounaise de réaliser son cahier de charge.
Présenté comme un expert des systèmes prépayés et des transferts en téléphonie mobile, Hervé Perrin peut se targuer de connaître l’Afrique. Détenteur d’un Master of business administration (Mba), Hervé Perrin aura passé deux ans aux Iles de la réunion, ainsi qu’en République démocratique du Congo, au sein de l’entreprise Intercel Holding (spécialisée dans les systèmes Cdma et Gsm), avec un regard sur une douzaine de pays du continent. Une expérience africaine qui prend en compte ses passages au Gabon et au Ghana.
Agé de 47 ans, le nouveau directeur général d’Eto’o mobile semble avoir atteint son premier objectif. Lors de son arrivée, Hervé Perrin promettait en effet de renforcer le partenariat entre Eto’o telecom et son principal partenaire Orange-Cameroun. «Le partenariat avec Orange ne change pas, il va se renforcer davantage, pour développer certains services». Du haut de ses 17 ans d’expérience professionnelle, reste à couvrir le réseau que lui concède son partenaire Orange-Cameroun ainsi que la pro réactivité de sa communication qui semble absente.
J. O.