Après son refus…: Youmo Koupit Adamou sous pressions
Douala, 14 mai 2013
© Jean François CHANNON | Le Messager
La tête de liste Udc aux sénatoriales du 14 avril 2013 dans la région de l’Ouest affirme avoir reçu des curieux visiteurs qui lui ont proposé 25 millions de Fcfa au cas où il acceptait une reddition de l’Union démocratique du Cameroun et de devenir effectivement le suppléant de Mbombo Njoya.
© Jean François CHANNON | Le Messager
La tête de liste Udc aux sénatoriales du 14 avril 2013 dans la région de l’Ouest affirme avoir reçu des curieux visiteurs qui lui ont proposé 25 millions de Fcfa au cas où il acceptait une reddition de l’Union démocratique du Cameroun et de devenir effectivement le suppléant de Mbombo Njoya.
Annoncé assez discrètement pour se
tenir ce 13 mai 2013 à Yaoundé, le point de presse de monsieur Youmo
Koupit Adamou, militant de l’Union démocratique du Cameroun (Udc), nommé
le 8 mai 2013 sénateur suppléant du désormais sénateur du Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Ibrahim Mbombo Njoya, a été
pourtant très courue. Les hommes des médias nationaux et internationaux
venus aussi nombreux, voulaient à la fois comprendre et cerner les
contours de cette nomination de Paul Biya, vu à partir du point de vue
du principal bénéficiaire, Youmo Koupit Adamou. « Si j’ai souhaité
rencontrer les médias ce jour, c’est pour espérer mettre un terme à une
polémique et à des supputations diverses qui ont cours sur ma personne
depuis la nomination des sénateurs par le président de la République le
08 mai dernier en complément de ceux élus le 14 avril 2013 », a-t-il
lancé d’entrée de jeu aux journalistes. Et de poursuivre par la suite :
« En tant que homme politique, je confirme ici que, je suis et demeure
militant de l’Union démocratique du Cameroun, membre du bureau
politique de ce parti. (…) J’ai été surpris et déçu de constater que je
figure parmi les personnalités nommées par le président de la
République, président national du Rdpc, comme sénateurs suppléants dans
la région de l’Ouest. Je dois dire ici haut et fort que je n’ai été
nullement consulté pour cette nomination ». Dans la salle de réunion du
siège national de l’Udc, sis au lieu dit Montée Ane rouge à Yaoundé, où
se tient ce point de presse, ce sont des applaudissements nourris de
nombreux militants du parti que dirige le Dr Adamou Ndam Njoya qui vont
accueillir cette prise de position de Youmo Koupit Adamou. Après quoi,
la tête de liste de l’Udc aux élections sénatoriales du 14 avril 2013 à
l’Ouest a glissé dans un débat juridique redoutable sur la
constitutionalité du décret du chef de l’Etat qui a nommé récemment les
sénateurs et leurs suppléants. « Ni la Constitution et encore moins le
Code électoral, ne donnent au président de la République le pouvoir de
nommer des sénateurs suppléants. L’article 20 alinéa 2 de la
Constitution dispose : « chaque région est représentée au sénat par 10
sénateurs dont 7 sont élus au suffrage universel indirect sur la base
régionale et, 3 nommés par le président de la République. » Et je dois
dire que, selon l’article 218 alinéa 2 de la loi portant Code électoral,
« chaque parti politique prenant part à l’élection, présente une liste
complète de 7 candidats choisis parmi ses membres. Pour chaque siège, il
est prévu un candidat titulaire et un candidat suppléant».
Une récompense de 25 millions Fcfa ?
Sauf que, et comme l’ont d’ailleurs fait observer certains journalistes présents à ce point de presse, si la Constitution n’autorise pas au président de la République de nommer des sénateurs suppléants, elle ne l’interdit pas non plus ; et par conséquent, comme disent les juristes, « ce qui n’est pas légalement interdit est permis ». En tout cas, une telle observation, bien que pertinente, n’était pas vraiment la préoccupation du jour de Youmo Koupit Adamou qui a tenu plus à insister sur les diverses pressions qui sont selon ses dires, exercés sur lui et son entourage familial direct. « Je reçois des coups de fils avec des numéros masqués sur mon téléphone portable. Tous ces interlocuteurs qui me promettent des choses incroyables veulent absolument que j’accepte d’être le suppléant du sultan sénateur nommé par le président de la République, Ibrahim Mbombo Njoya, qui est, je dois le rappeler, par ailleurs membre du bureau politique du Rdpc, parti qui m’a empêché d’être régulièrement élu sénateur de la région de l’Ouest le 14 avril dernier. Ces gens vont jusqu’à menacer de s’en prendre à ma famille et à moi-même». Youmo Koupit Adamou poursuivra son propos devant les journalistes avec une révélation redoutable : « Je vous assure que des individus inconnus et se disant envoyés de très haut, sont venus hier soir (le dimanche 12 mai Ndlr), à mon domicile rencontrer mon épouse pour lui proposer 25 millions de Fcfa en échange de ma démission de l’Udc et de l’acceptation de ma nomination comme sénateur suppléant. Je suis convaincu, et je tiens à le dire haut et fort, qu’il s’agit là de la même conspiration concoctée à l’encontre de l’Udc, à travers des attitudes moyenâgeuses, et des actes antidémocratiques perpétrés par certains chantres du parti-Etat-Rdpc, disant agir sur ordre du président national de ce parti et qui ont fini par détourner la victoire de ma liste, au profit de la liste concurrente, notamment celle de l’allié naturel et de toujours du Rdpc qu’est le Sdf ». La tête de liste Udc aux sénatoriales à l’Ouest a fini son point de presse la main sur le cœur : « Je voudrais dire à ces nombreux agitateurs qui ont semé le trouble dans l’opinion que je reste et demeure monsieur Youmo Koupit Adamou, membre du Bureau politique de la grande Union démocratique du Cameroun, parti politique dans lequel je suis politiquement né. »
Jean François CHANNON
Une récompense de 25 millions Fcfa ?
Sauf que, et comme l’ont d’ailleurs fait observer certains journalistes présents à ce point de presse, si la Constitution n’autorise pas au président de la République de nommer des sénateurs suppléants, elle ne l’interdit pas non plus ; et par conséquent, comme disent les juristes, « ce qui n’est pas légalement interdit est permis ». En tout cas, une telle observation, bien que pertinente, n’était pas vraiment la préoccupation du jour de Youmo Koupit Adamou qui a tenu plus à insister sur les diverses pressions qui sont selon ses dires, exercés sur lui et son entourage familial direct. « Je reçois des coups de fils avec des numéros masqués sur mon téléphone portable. Tous ces interlocuteurs qui me promettent des choses incroyables veulent absolument que j’accepte d’être le suppléant du sultan sénateur nommé par le président de la République, Ibrahim Mbombo Njoya, qui est, je dois le rappeler, par ailleurs membre du bureau politique du Rdpc, parti qui m’a empêché d’être régulièrement élu sénateur de la région de l’Ouest le 14 avril dernier. Ces gens vont jusqu’à menacer de s’en prendre à ma famille et à moi-même». Youmo Koupit Adamou poursuivra son propos devant les journalistes avec une révélation redoutable : « Je vous assure que des individus inconnus et se disant envoyés de très haut, sont venus hier soir (le dimanche 12 mai Ndlr), à mon domicile rencontrer mon épouse pour lui proposer 25 millions de Fcfa en échange de ma démission de l’Udc et de l’acceptation de ma nomination comme sénateur suppléant. Je suis convaincu, et je tiens à le dire haut et fort, qu’il s’agit là de la même conspiration concoctée à l’encontre de l’Udc, à travers des attitudes moyenâgeuses, et des actes antidémocratiques perpétrés par certains chantres du parti-Etat-Rdpc, disant agir sur ordre du président national de ce parti et qui ont fini par détourner la victoire de ma liste, au profit de la liste concurrente, notamment celle de l’allié naturel et de toujours du Rdpc qu’est le Sdf ». La tête de liste Udc aux sénatoriales à l’Ouest a fini son point de presse la main sur le cœur : « Je voudrais dire à ces nombreux agitateurs qui ont semé le trouble dans l’opinion que je reste et demeure monsieur Youmo Koupit Adamou, membre du Bureau politique de la grande Union démocratique du Cameroun, parti politique dans lequel je suis politiquement né. »
Jean François CHANNON