Après la renonciation… Dans les confidences de Mgr Simon Victor Tonyè Bakot
DOUALA - 19 AOUT 2013
© Jean François CHANNON | Le Messager
Endettement de l’archidiocèse, patrimoine foncier, tribalisme,…les témoignages d’un proche de l’ex-archevêque de Yaoundé
Considérablement accablé et accusé de toutes parts, puis détesté et insulté publiquement aussi bien par les médias que «les puissants » qui gouvernent le Cameroun, le désormais archevêque émérite de Yaoundé a malheureusement aussi été rejeté par un certain sommet de l’Eglise catholique romaine qui l’a fait apôtre de Jésus Christ, il y a 26 ans de cela. Pourtant, à y regarder de prêt, les fondements de la déchéance du quatrième archevêque métropolitain de Yaoundé sont porteurs de questionnements. Le Messager a mené l’enquête.
Mgr Simon Victor Tonyè Bakot va bien. Du moins de manière apparente. Tel que le reporter du Messager à pu se rendre compte samedi 17 août 2013 en fin de matinée. Dans ce vaste domaine qu’est l’archevêché de Yaoundé, situé à quelques pas du Centre Jean XXIII à Mvolyé, Mgr Victor Tonyè Bakot a toujours été seul depuis son installation en 2003. Et c’est donc tout naturellement qu’il vient lui-même nous ouvrir la grande porte qui donne accès à ce bâtiment. Au préalable, il a fallu se faire identifier chez des policiers qui veillent sur la sécurité du prélat depuis que lui a été imposé cette renonciation. «Entre mon fils », dit-il, tout sourire. Vêtu d’un clergyman de couleur blanche, l’archevêque émérite de Yaoundé donne en effet l’impression d’être en bonne santé. Hormis naturellement son boitement du fait de son accident de 2008. L’accueil est chaleureux. Après un moment de méditation, nous pouvons aborder quelques pans de sa vie quotidienne depuis ce jour fatidique du lundi 29 juillet.
« Les gens continuent de venir me voir. Nous discutons et nous prions ». L’échange porte sur sa vie de chrétien, puis de prêtre et enfin d’évêque. Il s’agit des faits marquants qui ont permis de discerner à chaque parcours la grâce et la bonté de Dieu. Rien que ça ? Oui rien que ça. Mgr Simon Victor Tonyè Bakot est un homme qui se mure dans un profond silence lorsqu’on tente d’évoquer l’actualité de sa récente renonciation et de sa gestion de l’archidiocèse de Yaoundé qui fait des gorges chaudes. « L’évêque que je suis aime l’Eglise, reste fidèle à l’Eglise, et sert l’Eglise. Voilà ce que je peux te dire mon fils». Rien à obtenir de cet apôtre du Christ qui prépare déjà depuis quelques jours son prochain déménagement de l’archevêché dans la dignité. Finalement au bout d’une heure et demie d’une visite tout de même chaleureuse, après avoir reçu une bénédiction de cet homme de Dieu, nous disons qu’il faut quitter Monseigneur et le laisser dans son silence méditatif.
Prédateur des biens
Approché, l’abbé M.Y, prêtre de l’archidiocèse de Yaoundé, membre de l’amicale des prêtres ami de Mgr Simon Victor Bakot ne cache pas son courroux face à ce qu’il appelle «le complot contre l’archevêque Tonyè Bakot. Il ne faut pas se leurrer. L’archidiocèse de Yaoundé est fortement tribalisé. Et c’est dommage. Tout ceci est le fait de la fragilité des hommes appelés à servir notre Eglise locale qui ne se démarquent que très peu de la prison que constituent leurs atavismes tribaux. Et Mgr Bakot a été victime entre autres de cette tribalisation extrême qui existe au sein de notre clergé diocésain et qui est alimenté par des forces centrifuges locales ». En réalité cette affirmation du prêtre révèle en effet que le désormais archevêque émérite de Yaoundé, comme certains de ses prédécesseurs n’a jamais vraiment été accepté à Yaoundé. Et cela s’est concrètement vu encore il y a un an de cela, lorsque Mgr Simon Victor Tonye Bakot célébrait ses 25 ans d’épiscopat. Une délégation des patriarches traditionnels Ewondo du Mfoundi est venue le féliciter pour la circonstance. Et certainement habité par le vilain et détestable virus du tribalisme, un certain Emile Onambelé Zibi, patriarche Mvog Betsi, a pris son courage à deux mains pour dire en Ewondo à Mgr Bakot que le Mfoundi veut son fils à sa place.
La quintessence des propos d’Onambele Zibi a été traduite à l’archevêque de Yaoundé par son vicaire général Mgr Sévérin Zoa Obama, qui n’a pas pu supporter un tel comportement. Un faisceau d’accusations bien structurées qui ont régulièrement alimenté avec un chronogramme bien agencé une certaine presse dans le but de montrer que l’archevêque de Yaoundé est un prédateur des biens de l’Eglise. Evidemment un dessein qui a fini par payer, puisque Mgr Tonyè Bakot a finit par être débarqué.
J.F.C.
© Jean François CHANNON | Le Messager
Endettement de l’archidiocèse, patrimoine foncier, tribalisme,…les témoignages d’un proche de l’ex-archevêque de Yaoundé
Considérablement accablé et accusé de toutes parts, puis détesté et insulté publiquement aussi bien par les médias que «les puissants » qui gouvernent le Cameroun, le désormais archevêque émérite de Yaoundé a malheureusement aussi été rejeté par un certain sommet de l’Eglise catholique romaine qui l’a fait apôtre de Jésus Christ, il y a 26 ans de cela. Pourtant, à y regarder de prêt, les fondements de la déchéance du quatrième archevêque métropolitain de Yaoundé sont porteurs de questionnements. Le Messager a mené l’enquête.
Mgr Simon Victor Tonyè Bakot va bien. Du moins de manière apparente. Tel que le reporter du Messager à pu se rendre compte samedi 17 août 2013 en fin de matinée. Dans ce vaste domaine qu’est l’archevêché de Yaoundé, situé à quelques pas du Centre Jean XXIII à Mvolyé, Mgr Victor Tonyè Bakot a toujours été seul depuis son installation en 2003. Et c’est donc tout naturellement qu’il vient lui-même nous ouvrir la grande porte qui donne accès à ce bâtiment. Au préalable, il a fallu se faire identifier chez des policiers qui veillent sur la sécurité du prélat depuis que lui a été imposé cette renonciation. «Entre mon fils », dit-il, tout sourire. Vêtu d’un clergyman de couleur blanche, l’archevêque émérite de Yaoundé donne en effet l’impression d’être en bonne santé. Hormis naturellement son boitement du fait de son accident de 2008. L’accueil est chaleureux. Après un moment de méditation, nous pouvons aborder quelques pans de sa vie quotidienne depuis ce jour fatidique du lundi 29 juillet.
« Les gens continuent de venir me voir. Nous discutons et nous prions ». L’échange porte sur sa vie de chrétien, puis de prêtre et enfin d’évêque. Il s’agit des faits marquants qui ont permis de discerner à chaque parcours la grâce et la bonté de Dieu. Rien que ça ? Oui rien que ça. Mgr Simon Victor Tonyè Bakot est un homme qui se mure dans un profond silence lorsqu’on tente d’évoquer l’actualité de sa récente renonciation et de sa gestion de l’archidiocèse de Yaoundé qui fait des gorges chaudes. « L’évêque que je suis aime l’Eglise, reste fidèle à l’Eglise, et sert l’Eglise. Voilà ce que je peux te dire mon fils». Rien à obtenir de cet apôtre du Christ qui prépare déjà depuis quelques jours son prochain déménagement de l’archevêché dans la dignité. Finalement au bout d’une heure et demie d’une visite tout de même chaleureuse, après avoir reçu une bénédiction de cet homme de Dieu, nous disons qu’il faut quitter Monseigneur et le laisser dans son silence méditatif.
Prédateur des biens
Approché, l’abbé M.Y, prêtre de l’archidiocèse de Yaoundé, membre de l’amicale des prêtres ami de Mgr Simon Victor Bakot ne cache pas son courroux face à ce qu’il appelle «le complot contre l’archevêque Tonyè Bakot. Il ne faut pas se leurrer. L’archidiocèse de Yaoundé est fortement tribalisé. Et c’est dommage. Tout ceci est le fait de la fragilité des hommes appelés à servir notre Eglise locale qui ne se démarquent que très peu de la prison que constituent leurs atavismes tribaux. Et Mgr Bakot a été victime entre autres de cette tribalisation extrême qui existe au sein de notre clergé diocésain et qui est alimenté par des forces centrifuges locales ». En réalité cette affirmation du prêtre révèle en effet que le désormais archevêque émérite de Yaoundé, comme certains de ses prédécesseurs n’a jamais vraiment été accepté à Yaoundé. Et cela s’est concrètement vu encore il y a un an de cela, lorsque Mgr Simon Victor Tonye Bakot célébrait ses 25 ans d’épiscopat. Une délégation des patriarches traditionnels Ewondo du Mfoundi est venue le féliciter pour la circonstance. Et certainement habité par le vilain et détestable virus du tribalisme, un certain Emile Onambelé Zibi, patriarche Mvog Betsi, a pris son courage à deux mains pour dire en Ewondo à Mgr Bakot que le Mfoundi veut son fils à sa place.
La quintessence des propos d’Onambele Zibi a été traduite à l’archevêque de Yaoundé par son vicaire général Mgr Sévérin Zoa Obama, qui n’a pas pu supporter un tel comportement. Un faisceau d’accusations bien structurées qui ont régulièrement alimenté avec un chronogramme bien agencé une certaine presse dans le but de montrer que l’archevêque de Yaoundé est un prédateur des biens de l’Eglise. Evidemment un dessein qui a fini par payer, puisque Mgr Tonyè Bakot a finit par être débarqué.
J.F.C.