Appel public à l'épargne: l'opinion camerounaise a un sentiment mitigé
Appel public à l'épargne: l'opinion camerounaise a un sentiment mitigé
(journal du cameroun 29/12/2010)
L'emprunt obligataire de l'état a été gracieusement bouclé dans la capitale économique Douala
Adhésion de l'opinion
Le 22 décembre dernier les autorités financières nationales annonçaient en grande pompe la réussite de l'appel public à l'épargne que l'état du Cameroun a sollicité du 06 au 20 décembre 2010. Suivant le ministre des finances (Minfi) les souscriptions sont allées au-delà des attentes qui étaient estimées à 200 milliards Fcfa. Selon toute vraisemblance la plupart des souscripteurs sont domiciliés à Douala et annonçant les chiffres relatifs aux souscripteurs, le Minfi parle même de 619 personnes physiques - dont 116 femmes et 503 hommes - et 188 entreprises reparties dans le monde ont obtenu des obligations.
Dans les rues de la capitale économique du Cameroun justement certains habitants apprécient cette option qui invite les citoyens à contribuer au développement du pays, c'est par exemple l'avis de Bertrand Simo, cet agent des postes estime que le procédé est à saluer mais parce que l’initiative est nouvelle il faut d’avantage expliquer l’emprunt obligataire on n’en sait pas grand-chose, tout au plus on a appris que l’état émet un certain nombre d’obligations à l’intention du public et collecte des revenus pour réinvestir, seulement on attend plus de pédagogie à ce niveau pour se faire une idée singulièrement précise a-t-il indiqué.
Si Manfred Douala aborde la question dans le même sens, il estime par contre que la motivation de l’état est surtout d’ordre budgétaire, en clair il pense que c’est une mobilisation des ressources pour permettre aux pouvoirs publics d’atteindre ses objectifs budgétaires. A ces avis s’ajoutent ceux des personnes qui estiment que l’opération est un leurre bien monté.
Avis sceptiques
Martin Kouetchoua est vendeur à la sauvette, s’exprimant approximativement dans la langue de Molière, Martin a l’impression que le gouvernement sous prétexte de vouloir nous faire sortir d’une crise dans laquelle il nous a plongés, veut une fois de plus rouler les pauvres, les gens ont gardé leur argent et on vient leur dire de donner ça pour construire les routes et les écoles, alors ceux qui dirigent le pays ont les moyens, ils ont dit qu’on a fini avec PPTE (pays pauvres et très endettés), ils collectent nos impôts maintenant encore ils viennent prendre notre argent tranche-t-il avec un petit remord englué dans la gorge.
Hervé Etoa n’est pas plus optimiste, la crainte de ce retraité octogénaire provient surtout de l’usage que l’on fera de l’argent récolté notre problème au Cameroun n’est pas forcément la mobilisation des moyens, on a pu voir à travers les différents prêts des institutions internationales qu’on peut avoir de l’argent mais après qu’est-ce qu’on en fait? Nous nous sommes déjà très endettés pour des projets mais on ne voit pas les résultats, les retraités ne sont pas payés, les maladies tuent nos enfants, la famine…
Mon fils, ces choses-là ne vont pas nous avancer dit-il de sa voix douce et posée. Ces avis mitigés tranchent évidemment avec les déclarations des responsables concernés, comme argument on évoque le début effectif de certains chantiers ou encore les avancées des observations sur d’autres, mais pour l’opinion c’est la fin qui justifie les moyens. Affaire à suivre.
Par Dipita Tongo,Camereco.com - 29/12/2010
(journal du cameroun 29/12/2010)
L'emprunt obligataire de l'état a été gracieusement bouclé dans la capitale économique Douala
Adhésion de l'opinion
Le 22 décembre dernier les autorités financières nationales annonçaient en grande pompe la réussite de l'appel public à l'épargne que l'état du Cameroun a sollicité du 06 au 20 décembre 2010. Suivant le ministre des finances (Minfi) les souscriptions sont allées au-delà des attentes qui étaient estimées à 200 milliards Fcfa. Selon toute vraisemblance la plupart des souscripteurs sont domiciliés à Douala et annonçant les chiffres relatifs aux souscripteurs, le Minfi parle même de 619 personnes physiques - dont 116 femmes et 503 hommes - et 188 entreprises reparties dans le monde ont obtenu des obligations.
Dans les rues de la capitale économique du Cameroun justement certains habitants apprécient cette option qui invite les citoyens à contribuer au développement du pays, c'est par exemple l'avis de Bertrand Simo, cet agent des postes estime que le procédé est à saluer mais parce que l’initiative est nouvelle il faut d’avantage expliquer l’emprunt obligataire on n’en sait pas grand-chose, tout au plus on a appris que l’état émet un certain nombre d’obligations à l’intention du public et collecte des revenus pour réinvestir, seulement on attend plus de pédagogie à ce niveau pour se faire une idée singulièrement précise a-t-il indiqué.
Si Manfred Douala aborde la question dans le même sens, il estime par contre que la motivation de l’état est surtout d’ordre budgétaire, en clair il pense que c’est une mobilisation des ressources pour permettre aux pouvoirs publics d’atteindre ses objectifs budgétaires. A ces avis s’ajoutent ceux des personnes qui estiment que l’opération est un leurre bien monté.
Avis sceptiques
Martin Kouetchoua est vendeur à la sauvette, s’exprimant approximativement dans la langue de Molière, Martin a l’impression que le gouvernement sous prétexte de vouloir nous faire sortir d’une crise dans laquelle il nous a plongés, veut une fois de plus rouler les pauvres, les gens ont gardé leur argent et on vient leur dire de donner ça pour construire les routes et les écoles, alors ceux qui dirigent le pays ont les moyens, ils ont dit qu’on a fini avec PPTE (pays pauvres et très endettés), ils collectent nos impôts maintenant encore ils viennent prendre notre argent tranche-t-il avec un petit remord englué dans la gorge.
Hervé Etoa n’est pas plus optimiste, la crainte de ce retraité octogénaire provient surtout de l’usage que l’on fera de l’argent récolté notre problème au Cameroun n’est pas forcément la mobilisation des moyens, on a pu voir à travers les différents prêts des institutions internationales qu’on peut avoir de l’argent mais après qu’est-ce qu’on en fait? Nous nous sommes déjà très endettés pour des projets mais on ne voit pas les résultats, les retraités ne sont pas payés, les maladies tuent nos enfants, la famine…
Mon fils, ces choses-là ne vont pas nous avancer dit-il de sa voix douce et posée. Ces avis mitigés tranchent évidemment avec les déclarations des responsables concernés, comme argument on évoque le début effectif de certains chantiers ou encore les avancées des observations sur d’autres, mais pour l’opinion c’est la fin qui justifie les moyens. Affaire à suivre.
Par Dipita Tongo,Camereco.com - 29/12/2010
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