Appel à tous les chefs de parti politique pour la publication spontanée de leurs biens
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination constate que le fait majeur dans l’actualité politique récente du Cameroun est le débat suscité par les révélations sur les biens du président de la république et de sa famille. Ces révélations ont incontestablement mobilisé l’attention de l’opinion nationale et internationale, et continuent d’entretenir un climat de suspicion légitime à l’endroit non pas seulement du président de la république, mais également de l’ensemble de la classe politique.
La Commission constate, que la conséquence incontournable de la polémique qui en résulte, notamment une flopée de motions partisanes ainsi que des écarts inévitables de langage de part et d’autre, est l’urgence de l’application de l’article 66 de la constitution relative à la déclaration des biens.
La Commission fait savoir que dans l’optique d’une réelle volonté de transparence, ce sont tous les chefs de parti politique et tous les leaders d’opinion, membres éminents de la société civile, qui devraient procéder sans délai et sans condition à la divulgation de leurs biens. La Commission félicite pour cela le député de Wouri Est et président régional du SDF pour le Littoral, monsieur Jean Michel Nitcheu, qui en rendant public l’état de ses biens, a donné le bon exemple.
La Commission recommande vivement à tous les chefs de parti politique, de faire de la déclaration des biens, une condition d’honnêteté, de loyauté, de patriotisme, et d’engagement à servir le peuple, à respecter la chose publique, à refuser la tricherie, la feymania, l’enrichissement illicite et la tromperie. Un leader politique qui refuse de rendre public l’état de ses biens n’est plus qualifié pour exiger cet exercice du chef de l’Etat ou de toute autre personnalité de la République.
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination dénonce vivement l’argument de fuite en avant qui voudrait restreindre la déclaration des biens à la simple application de l’article 66 et aux seuls titulaires de responsabilités publiques administratives ou électives.
La Commission prend le peuple camerounais à témoin, lui demande d’apprécier, de juger et de vomir tout leader politique, ou leader de la société civile qui résisterait à cet appel.