Le Cameroun présente en ce moment, l’image d’un malade atrophié de l’incurie du fait de dysfonctionnement de certaines institutions constitutionnalisées depuis janvier 1996, notamment : le Sénat, le Conseil Constitutionnel, la Haute Cour de justice, les Conseils régionaux et l’inapplication de l’article 66 de la Constitution, donnant libre champ à la prévarication ininterrompue des fortunes publiques et la congélation de l’espace politique par la perpétuation des mauvaises élections tronquées au profit de Monsieur Paul Biya et son RDPC.
Or, ces institutions sont les fruits d’un large consensus de la rencontre tripartite de 1991 à Yaoundé entre Gouvernement, partis politiques et la société civile à la suite des fortes batailles politiques menées pour l’instauration de la véritable démocratie en 1990 occasionnant des pertes en vies humaines de nos compatriotes et des dégâts matériels considérables.
Aujourd’hui, leur dysfonctionnement 16 ans durant, résulte de la conspiration contre l’intérêt du peuple Camerounais souverain, incluant le cumul aberrant de fonctions du Président de la République et du Président National du parti politique RDPC, financé sur fonds publics de l’Etat à hauteur de près d’un milliard soit, FCFA (973.026.314) en contradiction de l’article 7 (4) de la Constitution, voire aussi, la violation de la loi n°91-20 du 16 décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée Nationale ensemble ses modifications subséquentes à l’article 10, Monsieur Paul Biya est non seulement de mauvaise foi, mais surtout, il est comptable en ce moment de la haute trahison par ses faux serments devant la nation Camerounaise.
Pourtant, ce sont les clauses de la tripartite de
1991, qui ont aidé à la stabilisation de son régime vacillant et le
retour au calme qui déboucha sur la révision de la Constitution
promulguée le 18 janvier 1996 à la suite du pathétique grand et large
débat national. En procédant à la manipulation de ladite Constitution en
avril 2008 pour la levée de la limitation de mandat présidentiel,
Monsieur Biya n’aurait pas dû omettre à la même période, la mise en
place des autres institutions comme gage de sa sincérité, de la
franchise de son serment et de sa légitimité au pouvoir.
A contrario, il n’a de cesse nargué ses adversaires politiques des
marchands d’illusions, les assimilant parfois au titre des pantins
affamés qui agissent dans le but de s’inviter dans ce qu’il est convenu
d’appeler sa mangeoire, « son fameux Gouvernement essentiellement
thésauriseur. »
Lors du mouvement de grève de la faim de février 2008, Monsieur Biya a
senti une réelle menace contre son pouvoir, il est monté au créneau très
vite pour railler de manière hâtive et péremptoire, les acteurs
politiques de l’opposition qualifiés selon lui, d’apprentis sorciers en
déclarant que force est à la loi dans l’optique de sa violente riposte
meurtrière, oubliant lui-même qu’il est le premier à bafouer ladite loi
contre le peuple ?
En tout état de cause, et en mémoire des compatriotes tombés sur le
champ de la bataille démocratique contre l’injustice de Monsieur Paul
Biya, une prise de conscience générale s’impose et interpelle les
Camerounais sans exception de l’intérieur comme de l’extérieur.
Pour ma part, après avoir démissionné au sein du parti politique
‘’Révolution Camerounaise du Peuple Uni’’ (RCPU) que je dirigeais, j’ai
opté pour la destitution pacifique de Monsieur Paul Biya des fonctions
du Président de la République du Cameroun le 09 octobre 2012 pour :
Filouterie de la Constitution du Cameroun, la constante violation des
lois ordinaires caractéristiques de la haute trahison.
Par ailleurs, le dysfonctionnement des institutions hypothèques
l’alliage d’une alternance pacifique ou d’une transition règlementaire.
C’est pourquoi, la Convergence Sociale pour le Développement (CSD),
intervient dans un contexte de force majeure à travers toutes les forces
vives de la nation, collégialement pour une transition de 18 mois.
Par cette destitution, la Constitution de la République du Cameroun est
suspendue, l’Assemblée Nationale issue des élections législatives de
2007 est dissoute, le Gouvernement tenant du décret n°2011/410 du 09
décembre 2011 est démis.
Les institutions de substitution temporaire, seront mise en place sous
l’égide de la Convergence Sociale pour le Développement (CSD) après des
concertations libres, ouvertes et élargies avec tous les acteurs de
notre société.
Ces institutions de substitution comprennent :
· La Présidence de République par intérim ;
· Le parlement de transition au nombre de membres requis soit, (180)
dont les représentants des partis politiques et de la société civile ;
· Le Gouvernement d’union nationale de transition soit (31) membres y
compris le poste du Premier Ministre Chef du Gouvernement, repartis
ainsi qu’il suit : les représentants des partis politiques (15), ceux de
la société civile (09) et les technocrates de l’administration publique
(07) total 31;
· Un Conseiller Médiateur de la République etc.
Les objectifs principaux visés par cette transition concernent les réformes institutionnelles, entre autres :
· Révision du mandat Présidentiel de 7 à 5 ans majorité absolue à deux tours renouvelable une seule fois ;
· Instauration de l’élection des députés et des Sénateurs à la majorité absolue à deux tours ;
· Institutionnalisation de l’organe en charge des questions électorales
notamment, (la commission électorale indépendante C.N.I) ;
· Mise en place d’un code électorale consensuel arrimé à la Constitution
et aux dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des
élections et de la Gouvernance ;
· Organisation d’un forum national d’excuse et de réconciliation nationale incluant notre diaspora ;
· Organisation des élections générales au terme de 18 mois de la transition soit en 2014 etc.
Le programme de gouvernance de la convergence sociale pour le
développement (csd), est établi uniquement dans le cadre de la
transition de 18 mois.
NB : Le Président de la République par intérim ne se présentera
pas aux élections générales organisées au terme de la transition.
Afin de répondre promptement au plus grand nombre, les partis politiques
disposent d’un seul siège soit au parlement de transition où au
gouvernement d’union nationale selon le choix des responsables concernés
et ce, en fonction de l’assise où de la représentation locale et
nationale de chaque parti politique intéressé dans une entité publique
élective, (Assemblée Nationale, Commune ou non).
Dans tous les cas de figure, le comité d’analyse et de synthèse de la
CSD, en cours de constitution qui comprend entre autres : 05
représentants des partis politiques, 03 représentants de la société
civile et 02 technocrates de l’administration publique, décide en
dernier ressort dans l’intérêt de tous.
Les partis politiques ayant siégé lors de la dernière législature
2007-2012 à l’Assemblée Nationale, disposent d’un siège au parlement de
transition et d’un autre siège au Gouvernement d’union nationale de
transition y compris le RDPC.
Les avantages actuels des députés à l’Assemblée Nationale, sont
ipso-facto reconduit intégralement aux membres du parlement de
transition dans l’exercice de leurs missions.
Ladite transition à travers le Gouvernement d’union nationale, est
l’ultime occasion d’éviter le chaos social résultant de la confiscation
du pouvoir déjà apparent avec le fameux code électoral unilatéral de
Monsieur Biya, contre la démocratie pour un pays au bilinguisme
avéré.
A cet égard, des concertations élargies ont dès à présent débuté par le
Coordonnateur de la convergence sociale pour le développement (csd) dans
l’optique de la mise en place des dispositifs de la transition en vue
de la formation du Gouvernement d’union nationale.
Les partis politiques : SDF, UNDP, UDC et MP ayant fait montre de prise
de positions remarquables durant la législature écoulée et surtout lors
de l’adoption du code électoral particulier du RDPC en avril dernier,
sont appelés avec respect et modestie, à plus d’initiative pacifique et à
plus de sens de responsabilité les caractérisant pour sauver la
démocratie au Cameroun en se désengageant dès à présent en bloc de la
forfaiture de l’Assemblée Nationale de Monsieur Biya et son RDPC aux
fins du parlement de transition ensemble avec d’autres formations
politiques y compris ce RDPC et des organisations de la société civile,
en vue des réformes institutionnelles et l’organisation des nouvelles
élections incontestables après 18 mois de transition.
Le dysfonctionnement des institutions, surtout la violation de la
Constitution et des lois ordinaires par le Président de la République
nous interpelle tous, le peuple nous observe en tant que acteurs majeurs
de la vie politique, et il nous jugera en temps opportun.
La concertation est lancée, libre et ouverte à tous. Elle regroupera
toutes les sensibilités intéressées autour d’une assise générale
d’adoption des résolutions finales dans les tout jours en vue de la mise
en place des dispositifs de la transition.
NB : contacts utiles de la Convergence Sociale pour le Développement
(CSD) : BP 11398 Yaoundé tel. (237) 22-10-85-42 / 33-19-78-82 e-mail : convergencesociale@yahoo.fr