Appel à candidature à Camair-Co: Le personnel dénonce l'inélégance du gouvernement
YAOUNDE - 11 JUILLET 2012
© Louis Noé Mbengan et Guy Essomba | L'Actu
S'il est vrai que le contrat du DG Alex Van Elk est arrivé à expiration en juin 2012, le gouvernement lance un appel à candidature, alors qu'il est en congé en Europe.
Le gouvernement camerounais vient de lancer un appel d'offre international à candidature pour le poste de directeur général (DG) de sa compagnie de navigation aérienne, Camair-Co. Paru dans le quotidien gouvernemental Cameroon-Tribune du 9 juillet 2012. Cet avis de recrutement a cinq points: la description du poste, le profil du directeur général, le lieu du travail et la durée du contrat, la composition du dossier de candidature, et la sélection du candidat. La date limite de recevabilité des dossiers est fixée au 25 juillet 2012 dans les services du Cabinet du Premier ministre, président du conseil d'administration de Camair-Co.
Cette annonce parait au moment où l'actuel directeur est en congé en Europe, si l'on en croit des personnels de Camair-Co rencontrés au siège de Douala. Et c'est justement à ce niveau qu'ils pensent que «le gouvernement aurait été plus élégant en lui signifiant bien avant, les raisons qui l'amèneraient à ne plus renouveler son contrat». L'avis de recrutement d'un nouveau DG dans ces conditions, ressemble à un coup bas. Car, «comment comprendre autrement le fait que le business plan de Alex Van Elk ait été validé par le même gouvernement qui le poignarde aujourd’hui?» s'interroge un haut cadre de la maison.
Ledit Business plan prévoyait que ce n'est qu'en 2014 que la compagnie aérienne allait commencer à faire des bénéfices, avec des chiffres d'affaires de l'ordre de 40 à 45 milliards de F Cfa. Les années 2010 à 2012 étant considérées comme des périodes d'investissement, même si à cette période, Camair-Co a fait un chiffre d'affaires de 15 Milliards de F Cfa, somme encore insuffisante pour parler de bénéfices. D'aucuns pensent que le Premier ministre n'aurait pas apprécié le fait que M. Van Elk ait rappelé plusieurs fois que partout ailleurs, ce sont les gouvernements qui financent les compagnies aériennes de transport; l'exemple de Sn Brussels Airlines qui aurait bénéficié du gouvernement belge, de 35 et 40 Milliards de F Cfa (50 à 60 millions d'euros) pour l'année 2011.
Le même personnel exprime son embarras quant au choix d'un nouveau directeur général. Certains souhaitent et approuvent qu'un camerounais prenne la tête de la compagnie, tout en relativisant leurs propos car, «nos partenaires techniques Allemands de la Lufthansa Consulting ne nous font pas confiance pour deux raisons principales. D'abord, les hautes autorités de la République voyagent à l'extérieur, de préférence avec les compagnies concurrentes à la leur. Ensuite, quand bien même ils empruntent les vols Camair-Co, ce sont généralement des bons qu'on paiera difficilement après». En somme, les pouvoirs publics continuent avec les méthodes qui ont cloué l'ex Cameroon Airlines.
Déficit
La nomination d'Alex Van Elk en début 2010 s'est pourtant faite à grand renfort de publicité. Les pouvoirs publics le présentaient alors comme l'homme de la situation, pour faire décoller la Camair-Co. Du haut de son expérience, le néerlandais de 60 ans, était crédité d'une solide formation, avec de solides connaissances en management et en contrôle aérien. A son actif, il a, entre autres, occupé les postes de contrôleur aérien, de responsable qualité, de responsable de la logistique, de directeur des opérations, de directeur exécutif, et de directeur général de deux compagnies aériennes, respectivement au Nigeria et au Gabon.
Apparemment, les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Lors d'une conférence de presse convoquée à l'occasion de sa première année à la tête de la Camair-Co, il avait annoncé que l'entreprise avait enregistré un déficit de 9 Milliards. A côté de cela, sa gestion sera beaucoup plus marquée par la situation peu reluisante du Boeing 767 baptisé le Dja, qui a longtemps été le seul gros porteur de la Camair-Co. Pour être plusieurs fois resté cloué au sol, pour des raisons de panne grave due aux multiples éclatements de pneus et de corrosion de cet avion qui ont coûté très cher.
On lui reproche aussi des recrutements fantaisistes. D'ailleurs, la Camair-Co a dû se séparer d'une bonne fourchette de ses cadres expatriés. Notamment, l'ougandaise, directrice des ressources humaines, le directeur financier, tous les stewards et hôtesses recrutés à l'étranger, certains pilotes arrivés dans les bagages de Van Elk. Finalement, il ne manquait plus que lui pour que la coupe soit pleine.
© Louis Noé Mbengan et Guy Essomba | L'Actu
S'il est vrai que le contrat du DG Alex Van Elk est arrivé à expiration en juin 2012, le gouvernement lance un appel à candidature, alors qu'il est en congé en Europe.
Le gouvernement camerounais vient de lancer un appel d'offre international à candidature pour le poste de directeur général (DG) de sa compagnie de navigation aérienne, Camair-Co. Paru dans le quotidien gouvernemental Cameroon-Tribune du 9 juillet 2012. Cet avis de recrutement a cinq points: la description du poste, le profil du directeur général, le lieu du travail et la durée du contrat, la composition du dossier de candidature, et la sélection du candidat. La date limite de recevabilité des dossiers est fixée au 25 juillet 2012 dans les services du Cabinet du Premier ministre, président du conseil d'administration de Camair-Co.
Cette annonce parait au moment où l'actuel directeur est en congé en Europe, si l'on en croit des personnels de Camair-Co rencontrés au siège de Douala. Et c'est justement à ce niveau qu'ils pensent que «le gouvernement aurait été plus élégant en lui signifiant bien avant, les raisons qui l'amèneraient à ne plus renouveler son contrat». L'avis de recrutement d'un nouveau DG dans ces conditions, ressemble à un coup bas. Car, «comment comprendre autrement le fait que le business plan de Alex Van Elk ait été validé par le même gouvernement qui le poignarde aujourd’hui?» s'interroge un haut cadre de la maison.
Ledit Business plan prévoyait que ce n'est qu'en 2014 que la compagnie aérienne allait commencer à faire des bénéfices, avec des chiffres d'affaires de l'ordre de 40 à 45 milliards de F Cfa. Les années 2010 à 2012 étant considérées comme des périodes d'investissement, même si à cette période, Camair-Co a fait un chiffre d'affaires de 15 Milliards de F Cfa, somme encore insuffisante pour parler de bénéfices. D'aucuns pensent que le Premier ministre n'aurait pas apprécié le fait que M. Van Elk ait rappelé plusieurs fois que partout ailleurs, ce sont les gouvernements qui financent les compagnies aériennes de transport; l'exemple de Sn Brussels Airlines qui aurait bénéficié du gouvernement belge, de 35 et 40 Milliards de F Cfa (50 à 60 millions d'euros) pour l'année 2011.
Le même personnel exprime son embarras quant au choix d'un nouveau directeur général. Certains souhaitent et approuvent qu'un camerounais prenne la tête de la compagnie, tout en relativisant leurs propos car, «nos partenaires techniques Allemands de la Lufthansa Consulting ne nous font pas confiance pour deux raisons principales. D'abord, les hautes autorités de la République voyagent à l'extérieur, de préférence avec les compagnies concurrentes à la leur. Ensuite, quand bien même ils empruntent les vols Camair-Co, ce sont généralement des bons qu'on paiera difficilement après». En somme, les pouvoirs publics continuent avec les méthodes qui ont cloué l'ex Cameroon Airlines.
Déficit
La nomination d'Alex Van Elk en début 2010 s'est pourtant faite à grand renfort de publicité. Les pouvoirs publics le présentaient alors comme l'homme de la situation, pour faire décoller la Camair-Co. Du haut de son expérience, le néerlandais de 60 ans, était crédité d'une solide formation, avec de solides connaissances en management et en contrôle aérien. A son actif, il a, entre autres, occupé les postes de contrôleur aérien, de responsable qualité, de responsable de la logistique, de directeur des opérations, de directeur exécutif, et de directeur général de deux compagnies aériennes, respectivement au Nigeria et au Gabon.
Apparemment, les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Lors d'une conférence de presse convoquée à l'occasion de sa première année à la tête de la Camair-Co, il avait annoncé que l'entreprise avait enregistré un déficit de 9 Milliards. A côté de cela, sa gestion sera beaucoup plus marquée par la situation peu reluisante du Boeing 767 baptisé le Dja, qui a longtemps été le seul gros porteur de la Camair-Co. Pour être plusieurs fois resté cloué au sol, pour des raisons de panne grave due aux multiples éclatements de pneus et de corrosion de cet avion qui ont coûté très cher.
On lui reproche aussi des recrutements fantaisistes. D'ailleurs, la Camair-Co a dû se séparer d'une bonne fourchette de ses cadres expatriés. Notamment, l'ougandaise, directrice des ressources humaines, le directeur financier, tous les stewards et hôtesses recrutés à l'étranger, certains pilotes arrivés dans les bagages de Van Elk. Finalement, il ne manquait plus que lui pour que la coupe soit pleine.