Antoine Ntsimi: «Le président des présidents», persona non grata à Bangui
DOUALA - 02 Avril 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Le président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale reste cloîtré à son domicile de Yaoundé. Très loin de son poste de travail à Bangui qu’il ne va retrouver qu’après un gentleman agreement entre les chefs d’Etats de la sous-région.
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Le président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale reste cloîtré à son domicile de Yaoundé. Très loin de son poste de travail à Bangui qu’il ne va retrouver qu’après un gentleman agreement entre les chefs d’Etats de la sous-région.
Il y en a qui sont encore morts de
rire au quartier Etoudi situé au Nord de Yaoundé. Depuis les malheurs
d’Antoine Tsimi survenu dans un avion d’Ethiopia Airways qui venait
d’atterrir sur le tarmac de l’aéroport de Bangui-Mpoko le 21 mars 2012.
Ils sont nombreux ses cousins maternels habitants du coin à se demander
sur fond de sarcasme si «un chef d’Etat pouvait se faire cravater comme
un vulgaire citoyen et se voir intimer l’ordre de ne plus jamais passer
par là». Une façon moqueuse pour eux de prendre leur revanche sur le
cousin qu’ils accusent de vouloir «arracher» toutes les terres laissées
par leurs aïeux. «Ils nous a invariablement répondu qu’il était le
président des présidents d’Afrique centrale. Et que personne d’entre
nous, même ceux qui sont des petits ministres et petits directeurs ne
peuvent faire le poids contre lui», se plaint un des oncles maternels de
celui que les «Etoudi» décrivent comme homme doté d’un égo
surdimensionné.
Mais, certainement Antoine Tsimi que la chronique mondaine des années 1970 avait déjà surnommé «Chicago Boy», en raison de son long séjour au pays de l’Oncle Sam et de son goût prononcé pour la frime est maintenant moins intéressé (du moins depuis 5 jours) par les railleries de sa famille maternelle. Et se dit que son retour en scelle s’amorce…
Puisque jeudi dernier, 29 mars 2012, Paul Biya recevait un émissaire du président de la République de Congo pour entre autres sujets, le cas Ntsimi. C’est de sa somptueuse villa de Nkomdamba après le quartier Emana à Yaoundé que l’intéressé a suivi le compte rendu de cette audience faite par les médias et annonçant la bonne nouvelle de son retour à Bangui. Lui qui demeure président de la Commission de la Cemac (au moins jusqu’au mois de mai prochain). Laquelle annonce est le fruit d’une négociation ardue menée par le président Sassou.
Arrogant
Mais s’il a accueilli la nouvelle comme celle qui viendrait mettre fin tant soit peu aux railleries des «jetseteurs» de Yaoundé, il sait que dès qu’il aura foulé le sol de l’ancien Obangui-Chari, il devra avoir fort à faire avec son désormais bourreau, le président centrafricain François Bozizé. Car l’homme fort de Bangui n’a pas pris de gang pour dénoncer chez Paul Biya «l’arrogance impétueuse» de son compatriote qui «se prend pour le septième chef d’Etat de la sous région». En tout cas, le laps de temps qui sépare les évènements du 21 mars 2012 à Bangui et le prochain retour d’Antoine Tsimi à son poste de travail en Centrafrique et les médiations des pairs de Bozizé ne suffiront pas certainement pour déconstruire au sein de l’opinion centrafricaine l’idée d’un «Chicago Boy», arrogant et se donnant des airs de chef d’Etat. Car la plus haute autorité du pays n’y est pas allée du dos de la cuillère pour décrier l’attitude de l’ancien ministre des Finances du Cameroun (1990-1995). Lui qui disait publiquement que sous le magistère d’Antoine Ntsimi «La Cemac fait du surplace. Le président de la Commission ne respecte pas les textes, il fait traîner les choses (…) Il faut qu’un sommet des chefs d'État ait lieu pour prendre enfin de grandes décisions. La Cemac doit fonctionner comme les autres institutions sous-régionales d'Afrique. On tourne en rond. Je dois le dénoncer».
A la suite de M. Bozizé, de nombreux cadres de la commission de la Cemac estiment qu’Antoine Ntsimi ne passe que quelques temps à son poste de travail à Bangui. « Il est tout le temps parti. Il ne songe à regagner Bangui que lorsqu’il doit toucher son salaire et régler quelques problèmes personnels », regrette-t-il dans les colonnes d’un journal local.
Mais dans l’entourage de «Chicago boy» on tente de minimiser la situation. Arguant que le président de la Commission de la Cemac est un cador. Car, il a pu se refaire une santé médiatique après l’accusation qui faisait de lui le précurseur des 30% [le boma, ndlr] qui aurait causé (d’après de nombreux analystes) son départ du gouvernement et sa disgrâce devant Paul Biya. Puisqu’il va rebondir le 14 mai 2007 à la tête de l’exécutif de la Cemac.
Député
Entre 1995 et cette date là, l’homme qui est réputé avoir eu le courage de lire en 1994 à Dakar, la déclaration finale de la réunion des ministres en charge de la zone Franc consacrant la dernière dévaluation du Franc Cfa (présentée comme la plus douloureuse) s’est essayé à la vie parlementaire. En 1997 en effet, il sera élu comme l’un des porte voix de sa Lékié (région du centre) natale. A la suite de cet évènement, l’homme qu’on disait à Yaoundé échaudé par le limogeage du gouvernement deux ans avant montrera à un éditeur d’un bi-hebdomadaire paraissant à Yaoundé qu’il n’avait rien perdu de son «audace». Alors que le journal venait de lui réserver sa manchette de Une quelques jours après son élection comme député, «Chicago Boy» trouvera tout de même le moyen de jeter sur la face de son directeur de publication l’exemplaire qu’il tenait en main. Et pour cause, le pauvre avait commis l’erreur de tenir des propos aussi laudateur qu’à lui à l’égard du patron de la société chargée de produire et de distribuer de l’eau potable au Cameroun à l’époque des faits. «Qui t’a dit que quand on parle de moi, on parle de celui là»? S’interrogeait-il courroucé.
Irréductible «vantard et brutal» comme disaient déjà de lui ses camarades du collège François Xavier Vogt à Yaoundé; autant que le dit aujourd’hui le gotha de la capitale, visiblement, cet homme grand et fort né le 31 Mars 1955 n’en a cure. Il a déjà annoncé qu’il souhaiterait rempiler en mai prochain pour un autre mandat de 5 ans à la tête de la commission de la Cemac. Et compte mettre à contribution ses études secondaires au petit séminaire Saint Paul de Mbalmayo, au moyen séminaire Sainte Thérèse de Mvolyé, au Collège Vogt et aux Etats-Unis pour implémenter enfin ses «talents» de «technocrate exemplaire». Mais pour ça, il faudra convaincre Bozizé qu’Antoine Ntsimi s’est départi de cette triste réputation. Un vrai boulot de Titan pour la diplomatie camerounaise, si d’aventure, le pays de Paul Biya venait à adouber sa candidature!
Mais, certainement Antoine Tsimi que la chronique mondaine des années 1970 avait déjà surnommé «Chicago Boy», en raison de son long séjour au pays de l’Oncle Sam et de son goût prononcé pour la frime est maintenant moins intéressé (du moins depuis 5 jours) par les railleries de sa famille maternelle. Et se dit que son retour en scelle s’amorce…
Puisque jeudi dernier, 29 mars 2012, Paul Biya recevait un émissaire du président de la République de Congo pour entre autres sujets, le cas Ntsimi. C’est de sa somptueuse villa de Nkomdamba après le quartier Emana à Yaoundé que l’intéressé a suivi le compte rendu de cette audience faite par les médias et annonçant la bonne nouvelle de son retour à Bangui. Lui qui demeure président de la Commission de la Cemac (au moins jusqu’au mois de mai prochain). Laquelle annonce est le fruit d’une négociation ardue menée par le président Sassou.
Arrogant
Mais s’il a accueilli la nouvelle comme celle qui viendrait mettre fin tant soit peu aux railleries des «jetseteurs» de Yaoundé, il sait que dès qu’il aura foulé le sol de l’ancien Obangui-Chari, il devra avoir fort à faire avec son désormais bourreau, le président centrafricain François Bozizé. Car l’homme fort de Bangui n’a pas pris de gang pour dénoncer chez Paul Biya «l’arrogance impétueuse» de son compatriote qui «se prend pour le septième chef d’Etat de la sous région». En tout cas, le laps de temps qui sépare les évènements du 21 mars 2012 à Bangui et le prochain retour d’Antoine Tsimi à son poste de travail en Centrafrique et les médiations des pairs de Bozizé ne suffiront pas certainement pour déconstruire au sein de l’opinion centrafricaine l’idée d’un «Chicago Boy», arrogant et se donnant des airs de chef d’Etat. Car la plus haute autorité du pays n’y est pas allée du dos de la cuillère pour décrier l’attitude de l’ancien ministre des Finances du Cameroun (1990-1995). Lui qui disait publiquement que sous le magistère d’Antoine Ntsimi «La Cemac fait du surplace. Le président de la Commission ne respecte pas les textes, il fait traîner les choses (…) Il faut qu’un sommet des chefs d'État ait lieu pour prendre enfin de grandes décisions. La Cemac doit fonctionner comme les autres institutions sous-régionales d'Afrique. On tourne en rond. Je dois le dénoncer».
A la suite de M. Bozizé, de nombreux cadres de la commission de la Cemac estiment qu’Antoine Ntsimi ne passe que quelques temps à son poste de travail à Bangui. « Il est tout le temps parti. Il ne songe à regagner Bangui que lorsqu’il doit toucher son salaire et régler quelques problèmes personnels », regrette-t-il dans les colonnes d’un journal local.
Mais dans l’entourage de «Chicago boy» on tente de minimiser la situation. Arguant que le président de la Commission de la Cemac est un cador. Car, il a pu se refaire une santé médiatique après l’accusation qui faisait de lui le précurseur des 30% [le boma, ndlr] qui aurait causé (d’après de nombreux analystes) son départ du gouvernement et sa disgrâce devant Paul Biya. Puisqu’il va rebondir le 14 mai 2007 à la tête de l’exécutif de la Cemac.
Député
Entre 1995 et cette date là, l’homme qui est réputé avoir eu le courage de lire en 1994 à Dakar, la déclaration finale de la réunion des ministres en charge de la zone Franc consacrant la dernière dévaluation du Franc Cfa (présentée comme la plus douloureuse) s’est essayé à la vie parlementaire. En 1997 en effet, il sera élu comme l’un des porte voix de sa Lékié (région du centre) natale. A la suite de cet évènement, l’homme qu’on disait à Yaoundé échaudé par le limogeage du gouvernement deux ans avant montrera à un éditeur d’un bi-hebdomadaire paraissant à Yaoundé qu’il n’avait rien perdu de son «audace». Alors que le journal venait de lui réserver sa manchette de Une quelques jours après son élection comme député, «Chicago Boy» trouvera tout de même le moyen de jeter sur la face de son directeur de publication l’exemplaire qu’il tenait en main. Et pour cause, le pauvre avait commis l’erreur de tenir des propos aussi laudateur qu’à lui à l’égard du patron de la société chargée de produire et de distribuer de l’eau potable au Cameroun à l’époque des faits. «Qui t’a dit que quand on parle de moi, on parle de celui là»? S’interrogeait-il courroucé.
Irréductible «vantard et brutal» comme disaient déjà de lui ses camarades du collège François Xavier Vogt à Yaoundé; autant que le dit aujourd’hui le gotha de la capitale, visiblement, cet homme grand et fort né le 31 Mars 1955 n’en a cure. Il a déjà annoncé qu’il souhaiterait rempiler en mai prochain pour un autre mandat de 5 ans à la tête de la commission de la Cemac. Et compte mettre à contribution ses études secondaires au petit séminaire Saint Paul de Mbalmayo, au moyen séminaire Sainte Thérèse de Mvolyé, au Collège Vogt et aux Etats-Unis pour implémenter enfin ses «talents» de «technocrate exemplaire». Mais pour ça, il faudra convaincre Bozizé qu’Antoine Ntsimi s’est départi de cette triste réputation. Un vrai boulot de Titan pour la diplomatie camerounaise, si d’aventure, le pays de Paul Biya venait à adouber sa candidature!