Ananie Rabier Bindzi, l’indic démasqué

 

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Les mouvements politiques camerounais sont toujours aussi facilement infiltrés que le fut l'Union des Populations du Cameroun (UPC)  par Ananie Rabier Bindzi au nez et à la barbe de Um Nyobe et de Félix Roland Moumie.

 

C’est toujours aussi facile pour le régime fantoche et néocolonialiste de Biya d'infiltrer le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, le Cameroon People Party (CPP) de Kah Walla, la fondation de Christopher Fomunyoh, le PAP de Ayah Paul,......bref la nouvelle opposition que le mouvement pour l'alternance au Cameroun devrait aider à consolider!!!!!!!!!

 

Lisez vous-mêmes ce que Bindzi dit et analysez. C’est un classique de recrutement des collabos par les colons français, de leur infiltration dans les mouvements  anticolonialistes.

 

"La case de mes parents en terre battue et celle d’un monsieur nommé Jean-Marie Manga qui était responsable de l’information de l’upc, sont collées .quand il sort le premier numéro du journal de l’upc, le premier petit garçon qu’il a sous la main pour vendre son journal à 5 francs, naturellement, c’était moi.

 

J’avais onze ans et ce qui m’intéressait était d’avoir des sous. Cela m’a ouvert les portes de l’upc. Ainsi je fréquentais les bureaux de l’upc toute la journée lorsque je n’étais pas à l’école. C’est ainsi que des personnes telles que Um Nyobe qui était déjà un mythe à l’époque pour moi ne le sont pas. Moumié, Um Nyobè m’envoyaient tout le temps près d’un petit bar pour leur acheter des canettes de bière.

 

Donc, lorsque j’arrive à Brazzaville, j’ai ces contacts-là. je suis formé pour être futur officier de l’armée française. En1958, le président Ahidjo arrive au pouvoir, il se met à faire la chasse aux upécistes,  ce qui les contraint à fuir le pays et les premiers points de chute sont d’abord l’Egypte et le Ghana. Pourquoi le Ghana ? eh bien par ce qu’après l’indépendance de la gold coast, Nkrumah, très nationaliste, ouvre à accra un centre de réfugiés politiques africains qui s’appelait « african affair centre ».

 

Les upécistes se dirigent là-bas. Je viens en vacances au Cameroun en 1958, Jean-Marie Manga m’annonce qu’il s’apprête à fuir pour aller à Accra à cause de la répression et il me dit qu’il a un ami à Brazzaville qui s’appelle Manbéké boucher. Il a été un des principaux opposants à celui qui fut le premier président du Congo…

 

Il fuit en début 1959, il va à accra et moi je retourne à Brazzaville. Il m’envoie des lettres via Manbéké boucher : c’était une vraie gymnastique car au Cameroun, à cette époque, on ne pouvait pas recevoir une lettre en provenance du Caire, d’Accra ou de Guinée.

 

Manga remettait du courrier aux nombreux chauffeurs qui faisaient la ligne Accra-Lomé deux ou trois fois par jour, qui expédiaient les lettres, ces dernières arrivaient soit chez Manbéké soit directement chez moi. Parfois, il mettait même le courrier de ses parents que moi je me chargeais de réexpédier. Eux quand ils veulent lui écrire, ils m’écrivaient à moi et je faisais la même chose .

 

En 1961, je passe mon bac en sciences expérimentales, je dois aller à Salon car je voulais être pilote de chasse, mais je viens en vacances au Cameroun puis je repars d’ici le 1er octobre au soir, le jour de la réunification.

 

Le nouveau commandant décide de renvoyer deux congolais et nous estimons que ce n’est pas normal, nous étions, sur 234 environ, 22 camerounais. Donc nous étions minoritaires, les autres décident que nous fassions une grève et nous qui sommes minoritaires nous suivons. Cependant, quand on fait la grève, les français se disent que les meneurs se sont les camerounais, puisqu’il existe l’upc au Cameroun. Moi, j’étais le plus ancien, la mesure nous frappait, alors on durcit la grève. Quand on le fait, on nous arrête tous et on va nous enfermer au « camp des parachutistes » à Brazzaville, et plus tard on va fouiller nos chambres.

 

On tombe sur les lettres que je recevais de Manga. Alors, mon cas devient grave. Un matin, on me met dans un avion militaire puis on me ramène à Yaoundé. C’était inacceptable pour un futur officier, on m’a enfermé au camp militaire pendant deux mois et quand on m’a relaxé, je suis revenu trouver mes parents à Douala.

 

Lorsque je reviens, je cherche un moyen de quitter le pays pour rejoindre les autres à Accra, je vois les anciens comme Etoa Mbarga et nous entreprenons de faire le voyage à trois. L’un d’entre nous est mort, il s’appelait Nto Gaston, un autre au nom de Toko Jacques, qui a été champion cycliste au Cameroun, tous les trois on décide d’aller à Accra. On part le 09 février 1962. On était à accra où on attendait des bourses pour aller en Union Soviétique afin de pouvoir reprendre nos places dans l’armée.

 

Pourquoi abandonnez-vous tout cela ?
On reste quatre mois. quand j’arrive à Accra, je constate qu’étant béti, Manga s’occupe de moi, Aloise Njock s’occupe des petits bassa, etc. je suis révolté par cela, donc il y avait du tribalisme au sein de l’upc à Accra et c’est cela qui me révolte. Je me dis qu’avec cela,  on ne pourra jamais réussir à renverser Ahidjo. Je rassemble donc mes deux amis et je leur dis qu’on parte. On décide de partir pour Abidjan.

 

Comment faites-vous pour vivre à Abidjan ?
Toko Jacques qui était déjà champion cycliste ici, s’est mis à faire des courses et moi je suis allé travailler dans le premier hôtel à Abidjan construit par des français : « l’hôtel du Parc ». J’étais plongeur et je faisais aussi le ménage.

 

Avez-vous décidé de quitter la Côte d’ivoire pour aller en France ?
Moi, je suis resté de mai à septembre et j’avais de quoi payer ma place dans une cale de bateau. Dans le Mermoz, il y avait un congolais, Albert Massima. Sur le Foch, il y avait un camerounais. M Massima, c’est lui qui m’a permis de voyager quand il partait de Marseille pour Pointe Noire. il fallait donner trente mille balles pour négocier sa place.  Quand il revient de Pointe Noire pour aller sur Marseille, il nous embarque et nous met dans une cale ou on vous donne à manger la nuit. C’est ainsi que j’arrive à Marseille le 20 octobre 1962. Dès que l’on arrivait à Marseille, M. Massima ou Ndoumbè Dia nous sortaient du port et ensuite il fallait se débrouiller."

 

Si les colons voulaient un informateur qui leur diraient ce qui se passait au siège de l'upc, ce jeune garçon, ne serait-il pas la proie facile, surtout que celui-ci admirait tellement le chef de subdivision qu'il était fier de lui dire juste bonjour quand celui-ci promenait son chien, comme par hasard vers le siège de l'upc, dans les années cruciales 54 et 55 où la question indépendantiste était posée avec insistance par l'upc???????

On le recrute et on l'infiltre comme vendeur des journaux, il espionne la direction de l'upc et en 1955 lorsque le siège de l'upc est brûlé et l'upc interdite, on l'exfiltre par le biais d'un concours à Brazzaville même avec en 1958, Ahidjo arrive au pouvoir et se met à faire la chasse aux upcistes qui sont contraints de fuir en Egypte et au Ghana!!!!!!!

Avant 1958, on ne fait pas la chasse aux upcistes???????

 

Après l'assassinat de Um Nyobe et la pression sur le gouvernement du Nigeria administrant le Cameroun méridional de chasser la direction de l'upc qui s'y était réfugiée, on réactive le traître de venir en vacance reprendre contact avec Jean-Marie Manga et l'intimider de fuir pour mieux infiltrer l'upc, il organise les moyens de communiquer avec lui par Manbeke puis en 1961, après son bac, on organise une simagrée pour le renvoyer par avion au Cameroun, après l'avoir enfermé pour crédibiliser l'affaire puis on organise les moyens d'aller infiltrer les gens de Accra, déjà en débandade après l'assassinat de Félix Moumie!!!!!

1967, on le recrute, à peine sorti d'un centre de formation en journalisme et on le met en mission à Jeune Afrique à Abidjan avec observation de Conakry!!!!

 

Moralité, les mouvements politiques au Cameroun doivent s'initier aux techniques et méthode d'intelligence et de contre-infiltration.

 

© africa-info.org : Mounkambouh M. Youssouf


21/08/2015
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