Amadou Toumani Touré en sécurité à l'ambassade américaine
Confronté au soulèvement de soldats mutins emmenés par le capitaine
Amadou Sanogo, le président malien Amadou Toumani Touré aurait quitté le
palais de Koulouba, dans la nuit du 21 au 22 mars, pour se réfugier à
l'ambassade des Etats-Unis à Bamako.
Ce putsch intervient en
pleine campagne électorale pour la présidentielle, deux mois avant la
fin du mandat d'ATT. Il a été motivé, selon le porte-parole des mutins,
le lieutenant Amadou Konaré, par "l'incapacité" du régime déchu à enrayer la rébellion touarègue, née le 17 janvier de l'offensive du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la
restauration de l'Etat (CNRDRE), la nouvelle junte au pouvoir, dénonce
également le "manque de matériel adéquat pour la défense du territoire national".
Au moins trois membres du gouvernement, y compris l'actuelle Première
ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le ministre des Affaires
étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, et le ministre de l'Administration
territoriale, Kafougouna Koné, ont été arrêtés ce jeudi.
Ils seraient détenus dans le camp militaire de Kati, à 20 km de la capitale, Bamako.
Le
président du Conseil économique et social et le président du Haut
Conseil des collectivités territoriales, ainsi que l'ancien Premier
ministre, Modibo Sidibé ont également été arrêtés et seraient détenus au
camp de la police nationale.
Trois personnes ont été tuées par
des balles perdues, tirées par des soldats, dans le centre de Bamako, et
leurs corps ont été emmenés à l'hôpital Gabriel Touré où 28 autres
personnes, blessées lors du coup d'État, reçoivent des soins.
Sévérine Toche