En créant en 2008 la SOCAM, le ministre des Arts et de la Culture ne croyait pas qu'elle enfantait un démon qu'elle n'arrivera pas à maîtriser. Après Six années de vie c'est prêt d'un milliard de franc CFA qui s'est volatilisé avec la bénédiction d'Ama Tutu Muna qui a laissé faire.
Le temps donne aujourd'hui raison à tous ceux qui ont cru en la Cameroun music Corporation (CmC) et son Président du conseil d'administration qui par la force des arguments, démontrait le caractère illégale de la création de la socam et les motivations de l'acharnement dont il faisait l’objet de la part du ministre préssé de mettre en place son démon. Pour des motifs qui ne tiennent en rien du droit et encore moins de la mauvaise gestion dont les préalables du retrait d'agrément sous-tendait un ensemble de procédure, la CmC était dissoute. sans autre forme de procès.
Pour jouer serrer dans cette création illégale, le ministre était allée jusqu'à faire arrêté le Président du conseil d'administration sam mbendè un samedi 10 mai 2008 pour malversation financière sans apporter la moindre preuve de ses allégations. Chevauchant les entorses dans les procédures, elle arrivera à imposer une nouvelle société de gestion collective avec à la tête des hommes et des femmes qui ne sont pas moulés à la gestion collective du droit d'auteur.
Les textes même qui régissent cette structure ne cadrant avec aucune règle de gestion moderne, l'on aura en fin course que des dégâts qui prouvent pour le démontrer qu'ama tutu muna avait pour objectif de mettre à mal le droit d'auteur et de le dépouiller de toute la substance qui le rendrait crédible. Comment comprendre que depuis la création de cette structure et au fil des exercices, le ministre n'a pas pris la peine de demander un rapport de gestion aux différents responsables ? Comment apprécier le fait que ce n'est qu'a la faveur de l'éjection de roméo dicka qui était crédité d'un détournement de plus de 80 millions de francs Cfa que le ministre des arts et de la culture se fendra dans une correspondance pour demander au PCa de la socam des rapports de gestion des exercices 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013 ? Pourquoi seulement en ce moment ?
Complicité active
s'il est donné au ministère d'avoir un droit de regard sur les sociétés de gestion collective au Cameroun, la célérité de cette articulation devrait se faire ressentir à chaque fin d'exercice. L'on comprend ici qu'ama tutu muna croyait contrôler le démon qu'elle avait mis au monde. mais seulement, elle se rendra compte et trop tard qu'elle ne pouvait contrôler la nébuleuse dénommée " droit d'auteur " surtout si elle est détenue par des mains inexpertes. Ce qui prouve la légèreté qui a été observée dans le suivi et qui est la conséquence de cinq années de trouble observé dans une gestion où aucune règle n'était respectée.
Tout le monde pouvait décaisser et les administrateurs devenus par la force des choses des employés et des chargés de missions. Cette ambiance a été favorisée par l'immixtion au sein du conseil d'administration des faires valoir et des pions à la solde du ministre qui ne pouvaient user que du trafic d'influence et de l'ignorance des autres pour imposer leurs points de vue. dans une gestion tatillonne emprunte de détournement de fonds, de vol à ciel ouvert, sans aucune mise en garde du ministre, l'on se retrouve à prêt d'un milliard de franc volatilisé.
Conséquence d'une déchéance de la structure qui affiche plusieurs mois de salaires impayés au niveau du personnel ; des répartitions en dents de scie ; aucune certification des états de recettes et dépenses depuis 2008 par des commissaires aux comptes élus ; aucune assemblée générale ordinaire pour approuver les comptes et les bilans depuis 2008 ; un lourd passif de plus de 700 millions de FCFa en quatre exercices ; des perceptions directes sans que les fonds n'arrivent dans le compte de dépôt spécial ; des quittanciers parallèles en circulation. aujourd'hui le fameux agrément de la socam est désormais forclos. il est judicieux de souligner que la soCam est en cessation de paiement.
Par conséquent, doit-elle encore continuer ou non ses activités ? L'extraordinaire dans cette dégringolade dans la gestion du droit d'auteur est l'indifférence affichée par la commission permanente de médiation et de contrôle qui en six années a vu passé trois éminents juristes. mais en fin de compte, ceux-ci n'ont rien apporté qui puisse être déterminant dans la responsabilisation des acteurs de la gestion de la socam qu'elle contrôle. Ceux-ci ont-ils effectué pour que l'on connaisse aujourd'hui des écarts de gestion qui affichent des sommes à donner le tournis ?
Comment peut-elle décrypter le fait que des détournements de fonds aient été effectués sous leurs nez depuis des années sans qu'elle ne puisse tirer la sonnette d'alarme ? Cette complicité n'a pas contribué en l'amélioration des conditions des artistes qui, plus que par le passé, sont clochardisés. au même titre que le ministre des arts et de la Culture, le Président de la commission permanente de médiation et de contrôle est tout aussi coupable de toutes les tares qui sont aujourd'hui constatées dans la gestion du droit d'auteur au Cameroun.
Dissolution et liquidation
Ceux sont les articulations qui doivent meubler les assises de l'assemblée générale extraordinaire qui sont annoncées pour le 18 septembre prochain. si jusqu'alors, au regard des implications qui sont visibles dans ce crash managériale, aucun responsable de la socam n'est encore interpellé, il serait judicieux pour tous les artistes de s'arrimer à la légalité en réhabilitant la CmC qui jouit toujours de toutes ses prérogatives en droits et en devoirs. ou à défaut, comme le soulignait le directeur des affaires courante de la CmC dans une lettre ouverte adressée au ministre des arts et de la Culture " Face aux réalités ci-dessus évoquées et qui ne sont pas nouvelles, une mesure courageuse et décisive de la part du ministère des arts et de la Culture serait que Votre excellence en tire toutes les conséquences en annulant la tenue de l'assemblée générale extraordinaire de la soCam du 18 septembre prochain et opter pour un consensus général qui mettrait autour d'une table tous les artistes pour des discussions sérieuses et profondes avec tous les leaders du milieu musical.
une telle décision, qui serait de nature à promouvoir la paix et non la balkanisation du droit d'auteur du domaine musical comme c'est le cas aujourd'hui avec la CmC d'un côté et la soCam de l'autre ".
Manifestation et mécontentement
La majorité des artistes sont aujourd'hui unanimes sur le fait que le désordre orchestré par le ministre des arts et de la Culture à trop duré et n'a profité ni aux artistes et encore moins au rayonnement du droit d'auteur. raison pour laquelle des messes basses sont tenues pour remettre sur la table toute la famille des artistes qui pour une fois devraient parler d'une seule voix sur le devenir du droit d'auteur au Cameroun. et au-delà de certains égoïsmes qui ne font pas avancer, le ministre devrait prendre en compte que les syndicats sont aujourd'hui organisés pour manifester publiquement leur mécontentement au cas où cette assemblée ne rejoint pas les aspirations de la majorité des artistes.
Dans d'autres coulisses, il est question de faire revivre la socam par tous les moyens. raison de l'acharnement de certains artistes à imposer un directeur général contre l'avis du ministre qui estime que la priorité aujourd'hui ne se décline pas sur cette préoccupation. Les faits sont là aujourd'hui pour confirmer ue le choix du ministre des arts et de la Culture créant la socam était suicidaire. Le droit d'auteur marque le pas sur place et ne peut décoller qu'avec une réelle volonté de tous les acteurs du secteur. Lors d'une réunion tenue dans les locaux de la socam à douala, roméo dicka n'avait pas manqué de souligner les dérives qui ont ponctué la gestion du droit d'auteur pendant toutes ces années avant de reconnaître que : " on ne peut pas parler aujourd'hui du droit d'auteur au Cameroun sans avoir des hommes comme sam mbendè. il faut reconnaître son mérite et composé avec ceux qui veulent l'épanouissement des artistes ".
Venant d'un homme qui a passé son temps à combattre la CmC et son Président du conseil d'administration, il faut avouer que la rétrospection a généré des effets positifs.en six années, le droit d'auteur a connu ses adversaires les plus coriaces qui sont le ministre des arts et de la Culture et le Président de la commission permanente de médiation et de contrôle. ils ont laissé faire une gestion qui a abouti à des détournements de fonds qui n'ont été que préjudiciables pour la vie des artistes.