Alliance RDPC – SDF, les masques tombent.

Cameroun, Alliance RDPC – SDF, les masques tombent.Le RDPC demande à ses conseillers municipaux de la région de l’Ouest de voter SDF.

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre ce mercredi 10 avril 2013.
A l’issu d’une réunion tenue à Bandjoun avec d’autres dignitaires du RPDC, le Secrétaire général du parti de la flamme demande aux conseillers municipaux RDPC de porter leur choix sur la liste SDF lors du scrutin du dimanche 14 avril 2013.

Pourtant il y a de cela quelques jours, à l’issue d’une autre réunion tenue à Bandjoun, le maire Fotso Victor avait demandé que les conseillers municipaux RDPC de la région votent by Text-Enhance">bulletin nul. Un tel vote aurait par conséquent entrainé une victoire de la liste UDC, ce parti ayant plus de conseillers municipaux dans cette région que le parti de Ni John Fru Ndi.
D’aucuns y avaient vu le résultat d’une négociation entre Adamou Ndam Njoya et Victor Fotso Victor.

Dans le même temps, le sultan des Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya se démenait comme un beau diable pour que le mot d’ordre soit passé aux conseillers municipaux RDPC de voter SDF afin que l’UDC soit battu à plate couture. La raison de cette prise de position, une élection de sénateurs UDC réduiraient l’autorité du sultan à sa plus simple expression et chasserait definitivement le RDPC du Noun. En effet, l’UDC dirige de nombreuses mairies dans le Noun et à des députés, et rafler les 7 sénateurs de l’Ouest (5 des 7 candidats de la liste UDC sont originaires du NOUN) aurait assis totalement et définitivement l’autorité du parti de Ndam Njoya chez les Bamoun.

Face à ces deux positions diamétralement opposées, le ministre Joseph Owona avait il y a deux jours tenté de calmer le jeu, en déclarant aux conseillers municipaux RDPC de l’Ouest que s’il y avait une consigne de vote officielle ils la recevraient à temps, dans le cas contraire chacun devrait voter en son âme et conscience (soit bulletin nul, soit SDF, soit UDC).
Ce mercredi Jean Nkuété a donc clairement tranché en faveur du sultan des Bamoun.

Pourtant, la logique aurait voulu que ce soit la position du maire Fotso Victor qui prenne le dessus, dans l’intérêt du parti dans la région. En effet, une élection de sénateurs SDF compliquera la tache aux prochaines municipales et législatives au RDPC dans toute la région de l’Ouest. Les 7 sénateurs SDF représenteront un atout important pour ce parti lors des prochaines échéances, tant de part le soutien financier qu’ils apporteront à leurs camarades candidats, que de part la visibilité qu’ils donneront au parti au niveau national en intervenant au SENAT.

Alors le RDPC a-t-il choisit de limiter l’influence de l’UDC dans le Noun en laissant l’influence du SDF s’étendre dans toute la région de l’Ouest ? Surement. Mais a bien y regarder il n’est pas question que du Noun ou de la région de l’Ouest. Cette prise de position du RDPC va au-delà de considérations régionales et se justifie par l’alliance RDPC-SDF ficelée il y a quelques semaines par Fru Ndi et Belinga Eboutou et qui se résume en « il faut que le SDF reste le premier parti de l’opposition », ce qui pourrait ne pas être le cas si jamais l’UDC remporte l’Ouest.

En effet, si l’UDC remporte l’Ouest, il se retrouverait avec 7 sénateurs contre 0 pour le SDF (la victoire dans le nord-ouest étant hypothétique) et 7 pour l’UNDP qui va surement remporter les 7 de l’Adamaoua. Le SDF se serait ainsi retrouvé troisième parti de l’opposition. Le RDPC a donc laissé tomber les masques en demandant de voter SDF, de peur que son allié de l’ombre ne perde la face.

L’Ouest aura donc été sacrifié sur l’hôtel de l’alliance RDPC-SDF.

Le SDF se retrouvera ainsi avec un minimum de 7 sénateurs, et peut etre grace a son alliance avec le RDPC un maximum de 14 voir 21 sénateurs élus. Nulle doute que Robert Waffo, Celestin Djamen, Félicité Gandja et d’autres griots du SDF verront dans cette consigne de vote RDPC un autre geste salutaire du chairman Ni John Fru Ndi (?) pour sauver le Cameroun du chaos, pendant que les membres du parti au pouvoir nous diront qu’on a ainsi la preuve que le Cameroun est un parti démocratique. Quelle démocratie ou le parti au pouvoir s’allie avec son principal adversaire au détriment d’un adversaire sensé être beaucoup plus fragile et moins nuisible. La réalité est qu’aux prochaines élections directes les camerounais seront encore moins nombreux à aller aux urnes, ayant eu une fois de plus la preuve qu’il n y a pas de véritable opposition au Cameroun.

© Correspondance de : Elvis Ngono


11/04/2013
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