YOUWIN2018

L’intensité des activités industrielles que ces deux métropoles connaissent commande un geste pour la protection de leur biodiversité.Le visiteur qui débarque à Douala pour la première fois est accueilli par une chaleur de plomb. Même en ce moment où des pluies diluviennes s’abattent sur la métropole économique du Cameroun, la fraicheur ou l’humidité n’y ont pas établi droit de cité. Que se passe-t-il alors à Hambourg en Allemagne où l’on vit la fin de l’été? Sûrement, le climat, lui aussi, est bouleversant. Effets des changements climatiques ou simples coïncidences? Le fait que les deux villes soient situées au bord des fleuves qui se jettent dans la mer ou dans l’océan n’est pas étranger au caractère atypique de leur climat. Étant donné que les courants du fleuve Wouri agissent sur Douala, semble-t-il, au même degré que ceux du Elbe sur Hambourg. Faut-il cependant noter que tandis que le Wouri se jette dans l'océan atlantique, l’Elbe se dirige quant à lui vers la mer du Nord. Reste que Douala et Hambourg affichent plus de points de ressemblances que de différences. Les deux cités sont reliées par voie  maritime ou par voie aérienne. Elles ont en commun, le trafic portuaire, le commerce national et international. Tout comme elles font office de localités où l’expression de la vivacité et de la densité culturelle des peuples qui y vivent ou séjournent occasionnellement n’est plus à démontrer.

Deux cités cosmopolites

Le port de Douala est le premier du Cameroun et l'un des grands ports de containers en Afrique centrale, celui de Hambourg, le grand d'Allemagne notamment en matière de commerce extérieur et de transit, le 3ème plus grand port d'Europe après Rotterdam et Anvers. Grâce au port de Douala, les pays voisins notamment la république centrafricaine,  Tchad et le Nord de la République du Congo(capitale Brazzaville) n'ayant aucune voie sur l'océan, s'y ravitaillent.  Après respectivement Yaoundé et Berlin, villes capitales,  Douala et Hambourg sont la deuxième plus grande ville de leur pays respectifs. Dans la capitale économique du Cameroun, on y retrouve différents groupes de communautés venus de l'arrière pays, d'Afrique et hors d'Afrique. Les grandes familles autochtones de cette cité  essayent de perpétuer la tradition Sawa à travers la célébration annuelle du Ngondo, instance mystique et politique suprêmes des peuples de la côte Camerounaise. Toujours dans cette logique, elles ont donné leur nom aux quartiers localement baptisés «bona». Bonabérie (Bonambendi en langue Duálá'a, et située sur la rive droite du fleuve Wouri ), Bonadjo, Bonapriso, Bonamoussadi, Deïdo, Akwa font ainsi parties des principaux coins de la cité portuaire. Quant à lui, le port de Hambourg  sur l’Elbe est surnommé l'« entrée du monde de l'Allemagne », surtout que les villes de Hambourg, de Bremen, Lübeck, Rostock font état de leur ancienne qualité de ville hanséatique, en allemand «Hansestadt». Au moyen âge, apprend-t-on, ces localités portuaires exerçaient en commun  le commerce. Avant l'arrivée des portugais dans l'estuaire du Wouri, les peuples côtiers faisaient déjà des échanges commerciaux. Avec l'arrivée des peuples venus de l'arrière-pays, la ville de Douala  a connu l’accroissement de son flux économique. Au fil des ans, des petits commerçants sont devenus de grossistes voire des industriels. Ainsi, il ne se passe pas un jour où des containers de voitures, pièces à rechange, etc.., quittent le port de Hambourg pour celui de Douala;  De même que des containers de Banane, de café, de cacao, de bois font le chemin inverse.

Les deux grandes agglomérations sont particulièrement reconnues pour leur diversité culturelle et la vie nocturne très animée dans lesdites métropoles. Akwa, New-Bell sont des destinations prisées par ceux qui veulent découvrir les délices ou les séquences hideuses de «Douala by night» ; quant à Hambourg, les quartiers «St Pauli» et «Reeperbahn» seront recommandés à ceux qui sont animés par des visées similaires.
Entre les deux villes, le transfert de culture s’effectue de manière informelle. Car depuis pratiquement quelques décennies, des avions transportent des camerounais de Douala/Yaoundé à Hambourg. Ceux-ci embarquent avec eux des ingrédients de la culture locale, les odeurs du poisson braisé, du poulet braisé dit «DG», de la bonne musique, etc...La plupart est venu en Allemagne poursuivre leur  étude supérieure; actuellement, plusieurs de ces jeunes y ont trouvé du travail et s’y sont installés.

Sauvons notre environnement

La Cameroun a assez d'eau, toutes les sources énergétiques pour produire de l'électricité.  Son véritable problème réside au niveau de la distribution de celle-ci. Un autre problème que rencontre le pays de Roger Milla, Samuel Eto'o, Manu Dibango, Richard Bona et de Douala Manga Bell, c'est le traitement des ordures ménagères et industrielles. Ainsi, le Comité technique d’organisation (CTO) Hambourg-2011 entend créer un port virtuel allant de l'Allemagne au Cameroun. Une réalisation qui permettra aux opérateurs et opératrices économiques camerounais(es) d'évoluer en investissant aussi dans les domaines environnementaux. Ce qui implique, naturellement, la création des emplois pour la jeunesse africaine en Afrique. Un pari sur lequel les promoteurs de Challenge Camerounais en 2011 ont misé, sans aucune hésitation.

Pendant que la ville de Douala s'harmonise autour de ses quartiers estimés à 120, la communauté camerounaise à Hambourg avec ses 1000 compatriotes(chiffre donné par le président du CTO) repartis dans les 105 «Stadtteile» s'organise déjà à accueillir pour la première fois le plus grand festival culturel et entrepreneuriale. Dossier à suivre pendant dix mois...