Selon des sources concordantes dans les mileiux judiciaires dans la capitale camerounaise, M. Marafa Hamidou Yaya, ex secrétaire général de la présidence de la République, en détention à la prison militaire du Secrétariat d'Etat à la défense (SED) de Yaoundé, pourrait être transféré dans une prison secondaire de l'intérieur du pays. En tout cas loin de la capitale politique. Les tristement célèbres centres pénitentiares de Yoko, Mantum ou Tcholliré - qui ont connu du temps de la repression politique du début de l'indépendance du Cameroun - sont évoqués par ces sources. Tandis que les sources qui se veulent légalistes soutiennent sans grande conviction, une volonté des pouvoirs publics, de "décongestionner les centres de détentions de la capitale politique" tel que prévu par la loi, d'autres sources, proches de M. Marafa verraient dans la réalisation éventuelle d'un tel projet "une nouvelle opération de réprésailles à l'encontre d'un homme qui a décidé de porter la contradiction à ses accusateurs jusqu'au bout". Pour l'instant AGA NEWS n'a pas pu établir si cette information non encore confirmée, concerne d'autres détenus de Yaoundé dits de droit commun.
REPRESAILLES
Ce nouveau développement, non encore confirmé officiellement par les autorités en charge de la gestion des libertés individuelles et des droits des prisonniers au Cameroun, ferait suite en tout état de cause suite à la réaction de l'ex Minatd et toujours membre du Bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir au Cameroun) dénonçant "les contrevérités" du rapport 2012 de la Commission nationale Anti Corruption (CONAC).
Rappel: moins d'une semaine après la publication
du rapport annuel de cet organisme public placé directement sous la
tutelle du Président de la République, l'accusant d'avoir opéré une
sorte de spéculation foncière dans la région de Kribi devant abriter les
travaux du port en eaux profondes, lui procurant un gain de près de 50
millions de Fcfa sous forme de dédommagement pour cause d'utilité
publique, le désormais célèbre détenu de la prison militaire de SED à
Yaoundé a répliqué, à travers une correspondance au président de cette
institution. Il y dénonçait, preuves à l'appui, le caractère "érroné"
des faits portés à sa charge. Ainsi, alors que le rapport faisait état
de ce qu'il aurait spéculé dès 2009 , à l'annonce du projet
d'aménagement du port en eaux profondes dans cette zone, M. Marafa
soutient avoir avoir acquis ses parcelles de terrain depuis au moins
2006. L'un de ses titres fonciers daterait même d'avant l'année 2000!
Pis, au moment où la Conac l'accuse d'avoir reçu, ainsi que d'autres
pontes du régime - l'ex Minfib Michel Meva'a Meboutou, l'ex Dg de la
CRTV, Gervais Mendo Ze, entre autres - d'importantes sommes d'argent en
compensation, spoliant ainsi autant l'Etat, M. Marafa, soutient n'avoir à
cette date ni touché un seul centime, ni même été informé d'un éventuel
paiement en sa faveur. Pis encore, il affirme dans sa correspondance à
M. Massi Gams, que ses lots ne sont pas situés dans la zone objet de
lexpropriation pour cauise d'utilité publique.
Ces données contredisant en tous points les prétentions du rapport de
l'institution de lutte contre la corruption, - et supposée être un
organise sérieux dans ses enquêts et ses process - a fini de jetter un
gros trouble sur les méthodes d'action et les conclusions de cet
organisme public.
PROJET LEGALEMENT CONTESTABLE
Les observateurs judiciaires sérieux trouvent une telle hypothèse assez fantasmagorique. Et pour au moins deux raisons. Primo, les procédures concernant ce justiciable n'ont, pour aucune, acquis l'autorité de la chose jugées. Il y en a ainsi au moins deux dont l'une, correctionnelle, est encore pendante au niveau de la juridiction d'instance tandis que la seconde, principale et criminelle, notamment celle pour la quelle officiellement il a été placé en détention préventive dès le 16 avril 2012 à Yaoundé, est en appel (ou cassation) devant les juridictions basées à Yaoundé. Secundo: ayant toujours soutenu que M. Marafa Hamidou Halimatou Yaya n'était pas un prisonnier politique, l'on voit mal comment le système judiciaire se permettrait de poser un acte qui confirmerait plutôt cette thèse de procès politique.
Dans l'entourage, où l'on affirme n'être pas une violation près de ses droits fondamentaux, on exclut aucune hypothèse tout en se disant prêt à toute éventualité. On y a en effet pas encore oublié, que son transfert de la prison de Kondengui à la caserne militaire du SED avait bel bien débuté comme une rumeur. Elle a été confirmée moins de deux semaines plus tard.