Alerte: Le Mont Cameroun menace la SONARA
Yaoundé, 25 mars 2013
© Ludovic Amara | La Météo
Le Dr Jean Baptiste conseille au Gouvernement de mettre sur pied une cellule de veille financière et économique pour maîtriser et suivre cet important projet. Cette veille stratégique devra s'étendre au niveau des risques induits par la proximité du volcan du Mont Cameroun voisin de la SONARA et qui culmine à 4 070 m. Le volcan est encore en activité et il pourrait se réveiller violemment à tout moment. Il ne s'agit pas de catastrophisme mais de prévention face à un risque naturel et industriel réel, car la SONARA est prévue pour exister encore plus de 50 ans. Les volcanologues et les sismographes doivent surveiller en permanence le Mont Cameroun et mettre en place des scénarii avec la SONARA en cas d'éruption magmatique importante qui menacerait les installations de la société de raffinage camerounaise. Le projet d'extension de la SONARA sera réalisé en deux phases. La première d'un montant global de 130 milliards concerne l'extension de la capacité qui passerait de près de 2 millions de tonnes de brut traités par an (environ 40.000 barils par jour) à près de 3.500.000 de tonnes traités par an (soit environ 70.000 barils par jour. La deuxième phase vise la modernisation avec la création d'une unité de distillation sous vide et l'installation de plusieurs autres unités telles qu'un hydrocraqueur, une unité de reforming à la vapeur et un autre stripeur. Le coût total des travaux est estimé à plus de 550 milliards de FCFA.
© Ludovic Amara | La Météo
Dans
son dernier ouvrage paru aux éditions l'Harmattan, le Dr Nguini Effa
met en garde contre un accident du type Fukushima sur le site de la
Société Nationale de Raffinerie (SONARA).
Dans un livre paru aux éditions l'Harmattan en février 2013 à Paris et
intitulé: «Les Hydrocarbures dans le monde, en Afrique et au Cameroun»,
le Dr Jean Baptiste Nguini Effa, ancien Directeur Général de la Société
Camerounaise de Dépôts Pétroliers (SCDP) fait état du danger que court
la SONARA avec notamment les travaux d'extension qui y sont menés. Dans
cette mine d'analyses sur les hydrocarbures, qualifiée de véritable
«Bible» dans ce domaine, l'auteur appelle la communauté nationale à plus
de vigilance sur les dangers et les risques de catastrophes naturelles
et écologiques que présente cette raffinerie érigée pratiquement au pied
de ce volcan actif. «L'analyse des photos satellites dans la zone du
Mont Cameroun et dans le rayon comprenant Bakingili, Limbe, Tiko et Buea
montre que la dernière éruption aurait bien pu se diriger vers la
SONARA et créer un accident du type Fukushima au Japon (la radioactivité
en moins) mais tout aussi dangereux pour les populations environnantes.
On distingue clairement la freinée de laves qui s'était jetée dans la
mer presque entre Bakingili et Batoke au point N°3», peut-on lire page
17. On se souvient que la dernière éruption du Mont Cameroun avait
provoqué une importante coulée de laves qui avait menacé de très près
les installations de la SONARA. Beaucoup d'économistes s'interrogent
d'ailleurs sur l'opportunité de lourds investissements au pied d'un
volcan qui peut à tout moment provoquer un tremblement de terre. En
effet, la menace d'un réveil du Char des Dieux qui entrainerait une
catastrophe écologique majeure, n'est pas la seule préoccupation de
certains analystes. Ayméric de Chaupadre, géopolististe de renom et
préfacier de l'œuvre de Nguini Effa explique: «nous nous interrogeons en
ce qui concerne la décision d'investissements lourds à la SONARA à
Limbe dans le but de nous assurer qu'il a été tenu compte de la
multitude de projets de nouvelles raffineries récemment réalisés en
Afrique Centrale ou projetés au Tchad et en Guinée Equatoriale et de
modernisation au Nigeria». Et l'ancien DG de la SCDP de rappeler: «En
plus, l'augmentation du coût du baril du pétrole aujourd'hui au-dessus
de 110 dollars, a pour effet de réduire sensiblement les marges de
raffinage et donc la rentabilité financière de ce projet grevé par le
blocage des prix à la pompe au Cameroun. Enfin, la concurrence des pays
voisins (nouvelle raffinerie de Djermaya au Tchad et modernisation de la
raffinerie de Kaduna au Nigeria) aura pour conséquence de réduire le
marché de la SONARA dans le Nord Cameroun et l'Extrême-Nord».
Le Dr Jean Baptiste conseille au Gouvernement de mettre sur pied une cellule de veille financière et économique pour maîtriser et suivre cet important projet. Cette veille stratégique devra s'étendre au niveau des risques induits par la proximité du volcan du Mont Cameroun voisin de la SONARA et qui culmine à 4 070 m. Le volcan est encore en activité et il pourrait se réveiller violemment à tout moment. Il ne s'agit pas de catastrophisme mais de prévention face à un risque naturel et industriel réel, car la SONARA est prévue pour exister encore plus de 50 ans. Les volcanologues et les sismographes doivent surveiller en permanence le Mont Cameroun et mettre en place des scénarii avec la SONARA en cas d'éruption magmatique importante qui menacerait les installations de la société de raffinage camerounaise. Le projet d'extension de la SONARA sera réalisé en deux phases. La première d'un montant global de 130 milliards concerne l'extension de la capacité qui passerait de près de 2 millions de tonnes de brut traités par an (environ 40.000 barils par jour) à près de 3.500.000 de tonnes traités par an (soit environ 70.000 barils par jour. La deuxième phase vise la modernisation avec la création d'une unité de distillation sous vide et l'installation de plusieurs autres unités telles qu'un hydrocraqueur, une unité de reforming à la vapeur et un autre stripeur. Le coût total des travaux est estimé à plus de 550 milliards de FCFA.